C’est que la plupart des souverainistes, qui ne sont pas membres du parti de Pauline Marois, se rendent compte qu’il s’agit d’un subterfuge pour assurer que le Parti québécois conservera la position hégémonique qu’il a occupé jusqu’ici dans le mouvement souverainiste. Un moyen qui serait en fait plus efficace encore que le scrutin majoritaire, -et que le vote stratégique induit par ce dernier- pour empêcher les partis indépendantistes minoritaires de faire élire des députés à l’Assemblée nationale en proportion des suffrages reçus comme le rendrait possible un scrutin proportionnel ; le tout au profit du Parti québécois évidemment.
Ce n’est donc pas avec un exercice aussi antidémocratique qu’on pourra assurer l’unité des partis indépendantistes souverainistes. La solution passe plutôt –mais on ne veut toujours pas le comprendre au PQ- par une réforme qui instaurerait un mode de scrutin à composante proportionnelle permettant à chaque parti souverainiste de faire le plein de ses voix et lui assurerait une représentation équitable au Parlement. Ce n’est qu’une fois les élections passées qu’il serait question formellement de coalition en vue de former un gouvernement souverainiste majoritaire même si les grandes lignes d’une éventuelle entente pourraient être dévoilées durant la campagne électorale par souci de transparence envers l’électorat
Il est évident que ça ne se déroulera pas ainsi lors des prochaines élections qui auront probablement lieu le printemps prochain. On peut donc s’attendre à une reprise du pouvoir par les libéraux qui pourraient bien former un gouvernement majoritaire. Les péquistes auraient alors jusqu’aux élections suivantes, prévues en 2018, pour admettre que le mouvement souverainiste d’aujourd’hui est pluraliste et cesser de vivre dans le passé. Mais 2018, c’est terriblement éloigné, ne trouvez-vous pas ?
Paul Cliche, Montréal,
24 juin 2013