Édition du 17 décembre 2024

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Environnement

Des groupes déclarent que Trudeau perd en crédibilité sur le processus d'évaluation des pipelines

TORONTO, le 3 mai 2016 - Les groupes environnementaux de partout au Canada déclarent que la promesse du premier ministre Trudeau de mener un processus d’évaluation des pipelines juste et crédible est minée par les déclarations publiques en faveur des pipelines faites par son parti, plutôt que d’attendre d’être informé par le processus d’examen des pipelines.

Dans la dernière semaine et demie, Trudeau a rencontré la première ministre de l’Alberta, Rachel Notley, le premier ministre de la Saskatchewan Brad Wall et l’industrie pétrolière en Alberta pour discuter des projets de pipelines à venir. Pendant ce temps, les groupes environnementaux et les citoyens concernés se sont fait dire d’attendre un processus d’évaluation des pipelines amélioré qui, jusqu’à présent, ne s’est pas concrétisé.

« Le premier ministre Trudeau m’a dit durant la campagne électorale que le processus pour le pipeline Kinder Morgan ’devait être refait’ », a rappelé Kai Nagata, porte-parole pour Dogwood Initiative en Colombie-Britannique. « En janvier, alors que les audiences de l’Office national de l’énergie se sont déroulées sans changement, le gouvernement a annoncé qu’il y grefferait une sorte d’examen supplémentaire. Depuis, plus rien. Les gens n’ont aucun moyen de savoir si ce processus d’examen supplémentaire est crédible, ni quand il doit avoir lieu. »

Les préoccupations principales sur les pipelines Kinder Morgan et Énergie Est reposent sur la façon dont le public pourra participer au processus d’évaluation de ces projets, comment l’apport du public et des peuples autochtones influencera la décision finale et s’il y aura un test climat pour respecter le seuil limite de réchauffement de 1,5 °C appliqué aux projets de pipeline.

« Le test climat du gouvernement fédéral sur les nouveaux projets de pipeline doit être cohérent avec l’engagement fait à Paris de limiter le réchauffement sous le seuil du 1,5 °C », a déclaré Dale Marshall d’Environmental Defence. « Pour restaurer la confiance du public envers le processus d’évaluation, les Canadiens doivent avoir être assurés qu’une évaluation puisse mener à la conclusion qu’un projet énergétique n’est pas nécessairement dans l’intérêt public du Canada et ne devrait donc pas être approuvé. »

Les groupes ont également exprimé des préoccupations quant à la manière dont les informations, telles que l’étude récente prouvant que le bitume dilué des sables bitumineux est extrêmement difficile et coûteux à nettoyer, vont éclairer le processus de prise de décision.

« TransCanada doit maintenant se plier aux exigences de la loi québécoise sur l’environnement et les audiences publiques sur Énergie Est révéleront l’opposition massive à ce projet au Québec » a déclaré Sidney Ribaux, directeur général d’Équiterre. « Un engagement concret de la part du gouvernement fédéral de considérer les impacts de ce projet sur les émissions de GES au Canada est nécessaire pour restaurer la confiance du public dans les processus d’évaluation de ces projets »" a t’il ajouté.

« Trudeau a promis aux Canadiens un processus d’évaluation des pipelines crédible et juste, mais ses discours pro-pipelines viennent ébranler notre foi en sa sincérité », a affirmé Andre Harden du Conseil des Canadiens. « Les citoyens à travers le Canada sont préoccupés quant à ce que ces pipelines signifient pour les communautés, le climat, la survie de notre eau potable, de nos terres et de nos océans. Trudeau doit cesser d’écouter les lobbys pétroliers et recommencer à travailler dans l’intérêt des Canadiens ».

Les groupes demandent aussi au gouvernement fédéral de rencontrer les leaders des Premières Nations afin d’assurer que les consultations de gouvernement-à-gouvernement sont menées d’une manière qui réponde aux besoins des Premières Nations.

« Au cours des dernières semaines, les communautés de l’Ontario et du Québec ont exprimé des préoccupations au sujet de la menace que les pipelines posent à l’eau potable », a affirmé Teika Newton de Transition Initiative Kenora. « Il est temps que les Canadiens réalisent que leurs préoccupations au sujet de l’eau potable et les changements climatiques valent autant que celles des Premiers ministres en faveur des pipelines. »

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