En conférence de presse ce matin, la présidente du SIIIACQ-CSQ, Andrée Guillemette, a soutenu que cette réorganisation dans le réseau de la santé n’a eu aucun effet bénéfique, bien au contraire.
« Le ministre Gaétan Barrette promettait que sa réforme contribuerait notamment à l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins, tout en favorisant un meilleur accès aux services pour la population. Un an plus tard, rien de cela ne s’est produit, pendant que la situation dans nos établissements de la Mauricie-Centre-du-Québec a continué de se détériorer. Plus de 120 postes ont été abolis ou n’ont pas été remplacés, alors qu’en même temps, des dizaines d’autres à temps complet sont devenus à temps partiel. Ce qui a pour résultat direct une perte importante d’heures de soins pour la population et une augmentation notable de la surcharge de travail » blâme sévèrement la leader syndicale.
Une détresse psychologique jamais vue
Andrée Guillemette ajoute que le ministre a non seulement échoué dans sa tentative d’améliorer les soins, les services et l’accessibilité pour les patients, mais également contribué à une sérieuse détérioration des conditions de travail du personnel de la santé.
« L’Association des gestionnaires des établissements de santé et de services sociaux (AGESSS) dénonçait récemment l’épuisement généralisé vécu par la majorité de ses membres depuis l’adoption de la loi no 10. Or, cette situation déplorable s’observe depuis longtemps chez les infirmières, les infirmières auxiliaires et les inhalothérapeutes. Nos membres sont à bout de souffle notamment parce qu’elles s’efforcent de garder nos services de santé dans un état humainement acceptable, malgré les coupes décidées et imposées justement par ces gestionnaires en désarroi », constate la présidente du SIIIACQ-CSQ.
Une prise de conscience qui doit s’étendre
Andrée Guillemette renchérit en disant voir d’un bon œil le fait que les gestionnaires admettent enfin que la réforme du ministre Gaétan Barrette met le réseau public de santé en péril, un constat que le SIIIACQ-CSQ pose publiquement depuis plusieurs mois.
« Avec sa réforme, Gaétan Barrette précipite le réseau dans une impasse, et ça devient chaque jour plus évident pour tout le monde. J’espère que la prise de conscience des gestionnaires s’étendra maintenant à d’autres responsables du CIUSSS Mauricie-Centre-du-Québec, dont le directeur général et les administrateurs. Notre population a droit à des services de santé accessibles et de qualité et il est de notre devoir à tous de nous en assurer », insiste la présidente du SIIIACQ-CSQ.
Les députés de la région interpellés
Pour sa part, la présidente de la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ), Claire Montour, appelle l’ensemble des députés de la région, Julie Boulet, Pierre Michel Auger, Pierre Giguère, Jean-Denis Girard et Marc H. Plante à prendre publiquement position pour défendre leur population.
« Ces gens ont été élus pour veiller au respect des droits et intérêts de ceux qu’ils représentent, et ce, peu importe leur appartenance politique. Le site de l’Assemblée nationale stipule clairement que le rôle du député est, notamment, de s’assurer "que sa communauté reçoit sa juste part des programmes publics en santé… et qu’il peut demander le redressement d’une situation… qu’il considère injuste" pour sa population. Quand on regarde ce qui se passe en santé dans la région, il est urgent que nos élus assument leurs responsabilités et interviennent auprès du ministre Gaétan Barrette », lance Claire Montour.
Gaétan Barrette doit changer de cap
De son côté, la présidente de la CSQ, Louise Chabot, interpelle le ministre Gaétan Barrette : « Il est urgent que le ministre prenne acte de la situation et revienne rapidement à la raison. Il doit mettre fin à l’opération de démolition en cours lancée par son gouvernement dans le secteur de la santé. »
Elle ajoute que « le ministre Gaétan Barrette a trompé la population et le personnel de la santé sur les objectifs de sa réforme qui a eu tous les effets contraires de ceux pour lesquels il s’était engagés. Il doit maintenant avoir le courage de faire face à la réalité et mettre fin à la Loi no 10. Nous lui demandons de s’asseoir avec nous pour trouver des solutions afin de garder notre système de santé public et accessible à tous. Des solutions, nous en avons à lui proposer ».