Édition du 5 novembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Négociations du secteur public

Des eaux pas si tranquilles

Depuis quelques mois, nous sommes parvenus avec plusieurs groupes sociaux à déployer une mobilisation intense pour dénoncer l’austérité du gouvernement Couillard et exiger un meilleur partage de la richesse au Québec. Nous devons continuer d’utiliser tous les leviers qui s’offrent à nous pour lutter contre la hausse des inégalités sociales.

L’auteur est président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Un démantèlement de nos services publics qui accentuent les inégalités sociales

En plus de vouloir laisser s’appauvrir le personnel du secteur public, le gouvernement Couillard poursuit son programme d’austérité en coupant à l’aveuglette dans une foule de programmes sociaux.

Toutes ces coupes auront une seule conséquence : augmenter les inégalités sociales. C’est pourtant tout le contraire que souhaite la population québécoise (http://inm.qc.ca/blog/sondage-leger-sur-les-inegalites/).

À quoi bon appauvrir davantage les plus vulnérables de notre société en coupant dans l’aide sociale et dans nos services publics ? Pourquoi s’attaquer aux familles et aux générations futures en coupant dans les services de garde et en éducation ? Pourquoi continuer de s’en prendre aux patientes et patients en imposant des compressions de millions de dollars dans le réseau de la santé et des services sociaux ?

Sur le front des services de garde, réduire de façon cosmétique les compressions budgétaires reste toujours aussi inacceptable. Le gouvernement sait fort bien qu’il n’y a plus de jus dans ce réseau après des années de coupures.

Pourquoi faire tout cela si ce n’est pas pour pouvoir laisser les mieux nantis continuer de s’enrichir ?

Il devient de plus en plus clair que le gouvernement Couillard ne gouverne pas dans l’intérêt de la majorité de la population, mais bien pour défendre les intérêts des plus puissants. Nous sommes de plus en plus placés devant un conflit social majeur : avec d’un côté une classe dominante et ses paradis fiscaux et de l’autre côté le reste de la population qui écope des coupures et ne voit pas son salaire suivre la hausse du coût de la vie.

Parce qu’aux côtés des nombreuses nouvelles qui démontrent les effets désastreux de l’austérité, d’aussi nombreuses nouvelles démontrent que la richesse existe bel et bien, mais qu’on se refuse à l’utiliser collectivement pour le bien commun.

Organiser la réplique

Heureusement, la réplique s’organise. C’est qu’à avoir l’appétit trop vorace, les plus riches de notre société finissent par donner ce qu’il faut pour insuffler l’indignation nécessaire à lutter pour améliorer notre sort.

À la FSSS-CSN, nous comptons bien prendre part à cette réplique. Nous le faisons dans le cadre de la négociation du secteur public, où nous voulons poursuivre les pourparlers pour améliorer le pouvoir d’achat des milliers de personnes que nous représentons. Nous le faisons aussi en luttant sur toutes les tribunes pour dénoncer l’austérité libérale.

Dans les prochaines semaines, nous participerons à plusieurs actions dans toutes les régions du Québec. Nous continuerons de nous faire entendre et d’exiger qu’au Québec nous parvenions à mieux partager la richesse. Nous serons aux côtés de centaines de groupes sociaux avec la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics (https://www.facebook.com/events/1537110106601923/) pour une semaine d’actions dérangeantes.

Sur le terrain de la négociation

La négociation du secteur public est une occasion importante d’exiger de nos gouvernements qu’il participe à un meilleur partage de la richesse. Pour avoir des services publics de qualité, il faut améliorer le pouvoir d’achat des travailleuses et travailleurs. Ces femmes et ces hommes qui passent leur vie à soutenir la population se sont appauvris dans les dernières décennies. Comme le reste de la classe moyenne, me direz-vous sûrement.

En effet, on remarque que la classe moyenne s’est appauvrie progressivement. Pour remédier à cette situation, nous devons lutter sans relâche pour que les riches qui utilisent tous les moyens pour garder leur richesse paient leur juste part.

C’est pour poursuivre la négociation sur cette base que les délégués de la FSSS-CSN recommandent le rejet de l’entente de principe. Alors que la tournée des assemblées générales se poursuit actuellement dans toutes les régions du Québec, le gouvernement Couillard doit participer activement à trouver des solutions pour convenir d’une entente satisfaisante. Nous n’avons jamais été en faveur de négocier sur la place publique. C’est à la table de négociation que le nouveau président du Conseil du Trésor doit nous rencontrer.

Il se pourrait bien qu’en 2016 les eaux soient beaucoup moins tranquilles que ce que le souhaite monsieur Couillard.

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