Tous les spécialistes du milieu de l’éducation le reconnaissent : il faut intervenir tôt, bien avant l’école. Le niveau de préparation à l’école et à la vie de l’enfant, défini en fonction du développement global de celui-ci, conditionne sa réussite éducative présente et future ;« il importe donc de soutenir adéquatement l’enfant en ce sens pendant la période de la petite enfance (de 0 à 6 ans). »
Ce qui est surprenant, c’est que le gouvernement ne comprend pas :
• Que ses mauvaises décisions visant à privatiser le réseau des services de garde nuisent au développement de notre société ;
• Que ces compressions de 120 millions de dollars imposées au réseau des centres de la petite enfance (CPE) auront nécessairement des répercussions néfastes ;
• Qu’en réduisant ainsi les moyens, il n’empêche pas seulement les enfants d’avoir une tartine en plus, mais qu’il les prive à coup sûr du droit d’arriver dans la société en ayant les mêmes chances de réussite que les autres.
Mais pourquoi faut-il que des parents recourent à des moyens extrêmes pour se faire entendre ? Pourquoi faut-il toujours que l’élastique se rompe avant que le gouvernement ouvre grand les yeux et les oreilles ? Les actions de ce gouvernement sont guidées par une idéologie malveillante visant à réduire le rôle de l’État.
Lutter contre un manque de vision
Le gouvernement Couillard manque donc manifestement de vision en s’attaquant ainsi à notre réseau de services de garde public. C’est pourquoi, en 2016, dans le cadre de notre lutte contre les mesures d’austérité du gouvernement libéral, nous défendrons haut et fort nos services de garde publics et les moyens de nos éducatrices qui, quotidiennement, contribuent à la formation, à l’éducation et au développement de nos enfants.
Un réseau public précieux
Dans ce même esprit, nos membres poursuivront leur mobilisation dans les prochaines semaines pour contrer la volonté de ce gouvernement de privatiser le réseau des services de garde. Nous exposerons les effets réels du fameux crédit d’impôt sur le budget des familles. Cette décision pernicieuse pousse les travailleuses et travailleurs ainsi que les parents à se tourner vers le privé, ce qui est aberrant quand on sait à quel point nous avons mis temps et énergie à construire un réseau public efficace et complémentaire à notre système éducatif.
Notre réseau de la petite enfance demeure un précieux service public qu’on doit absolument défendre. La situation actuelle est alarmante. Nous en appelons encore une fois au gouvernement afin qu’il change de cap et décide une fois pour toutes de mieux entourer et soutenir nos tout-petits en investissant dans leur avenir.
1 Soutenir la préparation à l’école et à la vie des enfants issus de milieux défavorisés et des enfants en difficulté par Stéphanie Duval, M. A, doctorante en psychopédagogie et Caroline Bouchard, PH. D, professeure et psychologue du développement de l’enfant en contextes éducatifs au Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval, janvier 2013.