« Ce n’est pas l’entente récente entre Québec et les associations de CPE et de garderies privées sur les compressions budgétaires et la refonte du financement du réseau qui va changer le fond des choses, affirme Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN. Ce sont les parents et leurs enfants, ainsi que les travailleuses et travailleurs qui continueront à en payer le prix, car les problèmes vont s’accentuer. »
Fin de la tarification unique et choc tarifaire
Depuis des années, le réseau des services de garde éducatifs à 5 $, puis à 7 $, est mis à mal. C’est encore plus vrai en raison des politiques d’austérité du gouvernement libéral qui a imposé en 2015, sans débat et par bâillon, des hausses tarifaires sans précédent mettant en cause l’universalité et l’accessibilité aux services de garde si chèrement acquis.
En CPE et en milieu familial reconnu, la contribution parentale est passée de 7 $ par enfant par jour, en 2014, à un maximum de 20 $ en 2015, en raison de la modulation des tarifs selon le revenu familial. Un choc tarifaire que les parents vont bientôt découvrir en faisant leur rapport d’impôt. En milieu scolaire, la contribution est passée durant la même période de 7 $ à 8 $. En outre, le gouvernement a procédé depuis le 1er janvier dernier à l’indexation de tous les tarifs, qui entraînera des hausses chaque année.
Un parti pris pour les garderies privées
Au fil des ans, la CSN constate que les gouvernements libéraux successifs ont mis en place des mesures pour favoriser le développement de garderies commerciales : pour certaines, en leur accordant davantage de places à contribution réduite et, pour d’autres, par le biais de la bonification du crédit d’impôt versé aux parents pour frais de garde. En 2003, ces garderies privées représentaient 16 % du total des places régies, contre 35 % aujourd’hui.
Des compressions sans précédent
Aux problèmes d’accessibilité s’ajoutent des compressions budgétaires sans précédent de plusieurs dizaines de millions de dollars récurrents aux multiples conséquences. En CPE : diminution des heures consacrées à l’alimentation, à la désinfection et à l’entretien sanitaire, à l’accompagnement des enfants aux besoins spécifiques ainsi que non-remplacement du personnel. En milieu familial reconnu : baisse des ressources dédiées à l’aide pédagogique et à l’aide aux enfants ayant des besoins spécifiques. En milieu scolaire : réduction des achats de matériel ainsi que du temps de planification et de préparation au détriment de la diversité des activités offertes aux enfants.
Un plan pour être écoutés !
« Assez, c’est assez ! lancent en cœur Louise Labrie, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs des CPE de Québec-Chaudière-Appalaches, Lucie Longchamps, présidente du Syndicat des éducatrices et éducateurs en milieu familial de la région de Portneuf, et Gabrielle Messier, présidente du Syndicat du soutien scolaire Chemin-du-Roy. Ce gouvernement a des comptes à rendre, ajoutent-elles. Nous allons nous battre pour que soient rétablis les principes d’équité qui ont été à la base des services de garde éducatifs à contribution réduite. Il faut restaurer une tarification unique, universelle et accessible pour tous, et mettre fin aux compressions totalement injustifiées. C’est le sens de notre campagne Un réseau qui fait grandir ».