Lors d’un conflit de travail, seuls les cadres embauchés avant le début des négociations sont autorisés à effectuer les tâches normalement effectuées par les travailleurs syndiqués. Or, l’inspection a révélé que cinq personnes effectuaient illégalement le travail normalement effectué par les grévistes. Lors de l’audience, le Tribunal a plutôt étendu l’interdiction à 10 personnes. « Ciment Lafarge vient de se faire prendre la main dans le sac. Qu’elle se le tienne pour dit, on surveille les allées et venues aux abords de l’usine jour et nuit, on ne lui en laissera pas passer. Cette compagnie doit avoir plus de respect pour ceux qui lui permettent d’engranger de bons profits », fait valoir le président de la section locale 6658, Éric Boulanger.
Rappelons que les 68 syndiqués de Ciment Lafarge à Saint-Constant, dont l’usine approvisionne en ciment le chantier du Pont Champlain, sont en grève depuis le 6 février. L’employeur insiste pour mettre la hache dans le régime de retraite en offrant un régime moins avantageux pour les nouveaux travailleurs.
« Si Ciment Lafarge veut être certaine que son usine fonctionne normalement, que les équipements sont correctement entretenus et que du ciment de qualité est livré, elle aurait intérêt à venir négocier sérieusement. Elle n’ira pas loin en demandant à des adjointes administratives ou encore à une coordonnatrice du service à la clientèle d’un sous-traitant de faire illégalement le boulot des grévistes », explique le coordonnateur des Métallos pour la région de Montréal, Pierre Arseneau.