Les pets de vache sont-ils plus dommageables pour le climat que les hydrocarbures ?
D’entrée de jeu, un gaz à effet de serre est un gaz qui crée un effet de serre. Ça le dit ! Peu importe d’où il provient et sous quelle forme il se présente, un gaz à effet de serre contribue au réchauffement du climat. Mieux que ça, ces gaz à effet de serre (GES) sont essentiels à la vie sur la planète ! Sans ces gaz, les écarts de température à la surface de notre Terre seraient tels que la vie que nous connaissons, ainsi que celle des temps géologiques, n’aurait pas pu exister.
Alors où est le problème ? Pourquoi en faire un cas de force majeure dans notre ère si ces gaz à effet de serre ont toujours existé et qu’en plus ils sont essentiels à la vie sur Terre ?
La science sait qu’au cours des différentes époques de l’évolution de la vie sur Terre, le pourcentage de CO2 et de tout autre gaz à effet de serre a considérablement fluctué. Par exemple, dans certaines ères géologiques antérieures à l’apparition de l’humanité, le pourcentage de CO2 dans l’atmosphère était supérieur à celui de notre époque. C’est pourquoi les animaux et les plantes de cette époque étaient différents. Les végétaux terrestres et les plantes aquatiques, y compris les algues, se nourrissent de CO2 pour former leurs tissus. Comme le pourcentage de ce gaz à effet de serre était élevé, les plantes étaient gigantesques, ainsi que les animaux qui s’en nourrissaient à cette époque.
Au cours des millions d’années qui passèrent, toutes sortes de modifications géologiques enfouirent ces végétaux et ces animaux dans les profondeurs de la Terre et, par la pression, la chaleur et la privation d’oxygène, les tissus de ces anciens êtres vivants, composés en grande partie d’hydrates de carbone, se sont transformés en hydrocarbures (charbon, pétrole et gaz naturel, pour ne nommer que les plus connus).
Les gaz à effet de serre consommés par ces formes de vie se sont donc retrouvés stockés, prisonniers dans les entrailles de la Terre. L’atmosphère est donc devenue moins riche en GES, et des conditions propices à d’autres types de vie sont apparues, dont la nôtre, l’humanité.
Tout être vivant consomme des GES et en émet tout autant. C’est un cycle perpétuel qui assure une vie constante sur la Terre. Je nomme ce phénomène le Processus de consommation circulaire (PCC) où (selon la formule de Lavoisier) rien ne se perd, rien ne se crée, mais tout se transforme continuellement selon les conditions présentes sur la Terre.
Alors, a-t-on raison de s’inquiéter que les vaches émettent des GES dans un contexte de réchauffement climatique ? Ma réponse est NON. Il s’agit d’un détournement du problème pour ne pas s’occuper du vrai problème. Voici pourquoi :
Il faut d’abord faire la différence entre les GES émis dans le présent de la Terre et ceux qui ont été émis dans le passé lointain de la Terre.
Tout être vivant actuellement sur la planète à la fois consomme et émet des GES. C’est un Processus de consommation circulaire (PCC) à cycle court. Par exemple, une plante capte du CO2 pour former ses tissus, qu’elle transforme en hydrates de carbone (sucres) et rejette dans l’air de l’oxygène. La vache, ou tout autre animal, y compris l’humain, mange ces plantes et respire l’oxygène pour former ses tissus et rejette dans l’air du CO2 et du CH4 (méthane). Est-ce qu’elle contribue au réchauffement climatique ? Non, parce qu’elle ne peut émettre plus de GES que la quantité qu’elle a absorbée dans sa nourriture, en mangeant les plantes qui avaient absorbé ces GES. L’équilibre est présent, et la vie telle qu’on la connait peut se perpétuer car l’émission et la consommation de GES sont équilibrées.
Il est donc absurde, voir malhonnête de faire croire à la population que les vaches sont responsables du réchauffement du climat pour la simple et bonne raison qu’elles existent, mangent et respirent, comme tout autre être vivant y compris l’humain.
Le problème du réchauffement climatique accéléré vient non pas du fait que l’humain respire, mange et émet des GES par sa respiration, mais du fait qu’il extrait des hydrocarbures du passé de la Terre en remettant en circulation tous ces gaz à effet de serre qui étaient stockés depuis des millions d’années et n’influençaient donc pas le climat. Ces GES du passé de la Terre s’ajoutent donc à ceux présents dans les cycles courts de notre ère actuelle, nous ramenant à des conditions semblables à celles des ères géologiques où l’humain n’existait pas.
Voilà pourquoi il est indispensable de cesser la consommation des hydrocarbures du passé de la Terre et de laisser les vaches péter en paix.
Serge Fortier
Ste-Marie de Blandford
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