« Les groupes en ont ras le bol de se faire octroyer en mode urgence des financements de fond de tiroir qui ne leur servent souvent qu’à allumer des lampions alors qu’on a besoin plus que jamais d’actions gouvernementales profondes, concertées et à long terme. » C’est en ces mots que s’est exprimé Annie Savage, directrice et porte-parole du RAPSIM, qui regroupe plus d’une centaine d’organismes qui œuvrent en prévention et en réduction de l’itinérance à Montréal.
« En coupant le fonds d’urgence de 4,8 M $ par année pour les personnes en demande d’asile, après 2 ans, les organismes communautaires qui viennent en aide aux réfugiés se retrouvent à la case départ », déplore Stephan Reichhold, directeur de la TCRI. « Il s’agit d’un geste incompréhensible et irresponsable, car les besoins restent criants, surtout avec l’arrivée importante de réfugiés à la frontière canadienne que l’on observe actuellement. »
De plus, nous remettons en question le choix qu’a fait la ministre de confier au privé la gestion des fonds publics, évacuant du même coup la consultation des représentants du milieu communautaire. Ainsi, Centraide a sélectionné les organismes qui recevront des fonds publics, sans appel d’intérêt. Des programmes de financement d’action communautaire existent pourtant, avec des mécanismes qui permettent les financements ponctuels et récurrents. Ils sont administrés par des fonctionnaires qui assurent la transparence et l’équité dans la gestion des fonds publics. « Faire gérer l’argent public par des fondations, est-ce un désaveu de la ministre envers l’État ? », questionne Marie-Andrée Painchaud-Mathieu, coordonnatrice du RIOCM.
En assurant à tous les organismes d’action communautaire autonome un financement suffisant à la mission, le gouvernement éviterait de mettre en compétition les groupes entre eux pour l’obtention de maigres fonds. Devant l’ampleur des crises sociales vécues à Montréal et la montée de l’intolérance, le communautaire, de même que l’ensemble des acteurs, doivent travailler ensemble et en cohérence.
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