« Ces dernières années, nous assistons à des bouleversements importants dans l’univers des médias sans qu’il n’y ait eu de débats sur ce que l’avenir nous réserve, et ce, autant pour les travailleuses et les travailleurs dans ce domaine que pour toute la population. L’information est à la base même de la vie démocratique et les médias ont une responsabilité importante pour s’assurer que la population est en mesure de faire des choix éclairés. Or, on s’aperçoit que les intérêts économiques des entreprises sont au cœur des décisions d’affaires qui sont prises, et non plus la mission d’information. Les 158 mises-à-pied de ce matin à La Presse en sont un exemple éloquent alors que le président, M. Guy Crevier, avoue sans détour que le contenu que l’on retrouve actuellement sur La Presse+ sera affecté par cette décision d’affaire », de marteler Jacques Létourneau, président de la CSN.
« Chaque restructuration et chaque migration vers les plateformes numériques entraîne des changements importants pour les travailleuses et les travailleurs des médias. Dans les dernières années, de nombreux emplois de qualité ont disparu et en contrepartie, une charge de travail toujours plus grande est imposée aux salarié-es qui demeurent en poste. Cette pression toujours plus grande n’est évidemment pas sans conséquences sur la qualité des conditions de travail offertes dans le milieu et sur la qualité d’un contenu toujours plus commercialisable, produit dans des délais toujours plus courts, de souligner Pierre Roger, président de la FNC-CSN. La Presse est la seule entreprise de presse qui avait procédé à autant d’embauches au cours des dernières années. Ces coupures qui touchent l’ensemble des départements n’annoncent rien de bon en ce qui concerne l’avenir des emplois dans les médias. Il faudra trouver des solutions pour s’assurer que nous ayons accès à l’information de qualité au Québec. »
Rappelons que les récents bouleversements comptent, notamment, l’annonce de l’abandon de l’édition papier de La Presse et les mises-à-pied annoncées aujourd’hui, les compressions budgétaires à CBC/Radio-Canada, la vente des quotidiens propriété de Gesca à Groupe Capitales Médias et sa restructuration qui entraîne également des abolitions de poste, la situation financière difficile du journal Le Devoir, les réductions des effectifs à La Presse canadienne, la précarité constante vécue par les journalistes indépendants et l’acquisition par Transcontinental des journaux hebdomadaires de Québecor Média.
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