Pour Patrick Bonin, directeur climat-énergie à l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), « il était déjà bien connu que le Canada avait laissé tomber les objectifs de réduction de gaz à effet de serre (GES) qu’il avait pourtant sciemment acceptés en signant le Protocole international de Kyoto. Le rapport du commissaire n’est donc pas vraiment surprenant, mais l’attitude du Canada demeure toutefois inacceptable et injustifiable. Le Canada est d’autant plus irresponsable que la quantité de réductions d’émissions attendues énoncée dans les plans de lutte aux changements climatiques a diminué de 90 %, passant d’environ 282 millions de tonnes dans le plan de 2007 à 28 millions de tonnes dans le plan de 2010.
Le Canada est également le seul pays industrialisé à avoir abaissé sa cible de réductions d’émissions de GES suite à la Conférence de Copenhague. Avec une cible pour 2020 de -17 % par rapport aux émissions de GES de 2005 (soit l’équivalent de -3 % par rapport à 1990), le Canada n’atteindra même pas ses objectifs de Kyoto 2020. Pire encore, le gouvernement fédéral n’a, à ce jour, identifié que 25 % des mesures qui lui permettront d’atteindre ses faméliques objectifs de réduction pour 2020. 75 % des mesures restent donc à être identifiées par le fédéral ». Pour André Bélisle, président de l’AQLPA, « il est profondément odieux que le gouvernement Harper tienne les populations mondiale et canadienne en otage au profit des compagnies gazières et pétrolières sachant que les dommages environnementaux et à la santé seront assumés par la population et que les subventions et les profits pour ces compagnies seront intouchables ».
L’AQLPA exhorte le gouvernement fédéral à rapidement identifier les mesures manquantes pour atteindre ses objectifs pour 2020, d’autant plus que tous les pays industrialisés devront se fixer des objectifs encore plus ambitieux pour éviter les changements climatiques catastrophiques associés à un réchauffement planétaire de l’ordre de 1,5 à 2 degrés Celsius, ainsi que les coûts qui leurs sont associés.
Le Rapport d’octobre 2011 du commissaire à l’environnement et au développement durable est disponible ici :
http://www.oag-bvg.gc.ca/internet/Francais/mr_20111004_f_35772.html