Selon Patrick Bonin, « La mise en place d’un comité consultatif
ne permet pas d’effacer le maigre bilan du Parti québécois en
matière de lutte aux changements climatiques. Après l’avoir
promis pour le printemps dernier, le gouvernement n’a toujours pas de plan
pour respecter sa cible de réduction de GES pour 2020, qui est de 25 %. Pire
encore, le gouvernement se dit favorable au pipeline d’Enbridge
s’alimentant d’hydrocarbures issus des sables bitumineux et à
l’exploitation du pétrole, qui sont aux antipodes de la lutte aux
changements climatiques ».
Besoin urgent d’un nouveau Plan d’action
Malgré l’urgence climatique, le seul plan d’action de lutte aux
changements climatiques dont le Québec dispose est celui
dévoilé par le gouvernement libéral. Ce dernier
n’identifiait d’ailleurs qu’un tiers des mesures
nécessaires pour atteindre la cible de réduction des GES, laquelle
était de 20 % en 2020 sous les niveaux de 1990. La cible du Parti
québécois est maintenant plus ambitieuse (réduction de 25 %),
ce qui est une bonne chose, mais sans plan crédible elle ne sera jamais
atteinte. Selon ses propres dires, le ministre Blanchet devait déposer son
plan d’action sur les changements climatiques au printemps dernier [1].
Pour Christian Simard, « Compte tenu de l’urgence climatique, il faut
éviter le piège de la création d’un comité pour
gagner du temps. Le gouvernement ne peut attendre pendant des mois les conclusions
du comité avant de proposer un nouveau plan d’action de lutte aux
changements climatiques. Le prochain plan d’action devra donner rapidement
des résultats concrets et, pour ce faire, il doit contenir des objectifs
mesurables, quantifiables, vérifiables et vérifiés ».
Transparence et imputabilité demandées
Les groupes demandent plus de transparence et d’imputabilité de la
part du gouvernement. Ce dernier doit rapidement rendre public le bilan annuel de
son Plan d’action de lutte aux changements climatiques (2006-2012),
l’état de la situation quant aux fonds engagés à
même le Fonds vert, l’inventaire des émissions de GES au
Québec pour l’année 2011, ainsi que les tendances en
matière d’émissions de GES au Québec permettant de
déterminer si l’atteinte de la cible de 2020 sera possible. Ces
documents doivent également être publiés de manière
systématique chaque année.
Selon les groupes, l’efficacité du Plan d’action devrait aussi
être évaluée par un tiers, comme le Commissaire au
développement durable, dont le dernier rapport a démontré
toute la pertinence d’une telle évaluation. Une révision
continue du Plan devrait se faire pour réajuster significativement le tir si
le Québec n’est pas en voie d’atteindre sa cible de 2020.