Édition du 17 décembre 2024

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Langue française

Charte de la langue française : enrichir et protéger la langue commune (CSQ)

MONTRÉAL, le 5 déc. 2012 - C’est avec satisfaction que la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Mme Louise Chabot, a pris connaissance des grandes lignes du projet de loi modifiant la Charte de la langue française. Elle salue la volonté clairement affirmée du gouvernement d’enrichir l’enseignement du français et de mieux protéger notre langue publique commune. Aussi, la CSQ a l’intention de participer activement au débat public annoncé aujourd’hui.

« Le gouvernement pose ici des gestes souhaités pour renforcer l’usage de la langue française au Québec, qui accuse une perte de vitesse importante notamment à Montréal et dans plusieurs milieux de travail. En inscrivant dans le préambule de la Charte son importance comme puissant vecteur de cohésion sociale dans une société diversifiée, le gouvernement envoie un message clair à l’effet que notre langue doit être promue et protégée », a déclaré Mme Chabot.

Le français, langue d’enseignement

La CSQ voit d’un bon œil les nouvelles mesures d’enrichissement du français mises de l’avant par la ministre De Courcy à tous les niveaux d’enseignement. Ainsi, au collégial, l’introduction de l’exigence de réussite d’un examen de français dans les collèges anglophones, accompagnée d’une augmentation du nombre d’heures d’enseignement favorise certes une plus grande maîtrise de notre langue commune. De plus, la Centrale se dit ravie de la volonté affichée de fermer la porte aux stratégies de contournement telles que le recours aux écoles passerelles, tout en souhaitant que cette façon de procéder ne soit tout simplement plus possible. « La CSQ invite cependant les acteurs gouvernementaux à travailler en collaboration avec les gens dans les milieux, à consulter les enseignantes et enseignants et le personnel de l’éducation concerné tout en évitant de rajouter des exigences sans accorder préalablement les moyens appropriés à l’école québécoise pour accomplir le mandat qu’elle lui confie », a mis en garde la présidente de la plus importante centrale en éducation au Québec.

Le français dans les centres de la petite enfance

Pour la centrale syndicale, permettre aux enfants de mieux se préparer à leur parcours scolaire en français par des activités de familiarisation est un ajout intéressant. La CSQ qui est l’organisation syndicale la plus représentative dans le secteur de la petite enfance émet toutefois des réserves sur les dispositions concernant l’habileté à communiquer en français avec les parents pour l’octroi ou le renouvellement des permis pour les responsables de service de garde en milieu familial. Il ne s’agit pas d’une opposition de principe, mais nous souhaitons que des mesures de soutien soient favorisées plutôt que des mesures coercitives. Il ne faudrait pas réduire le nombre de places en garderie alors que, dans plusieurs régions, il y a des listes d’attente.

Des mesures enfin resserrées pour le français au travail

La CSQ se réjouit particulièrement des nouvelles exigences quant à l’usage du français au travail, surtout en ce qui concerne l’obligation pour les entreprises de 26 à 49 employés de se conformer à plusieurs dispositions en ce qui a trait à la langue de travail. Les modifications proposées sont un gain significatif pour le fait français. Cela va dans le sens des revendications de notre organisation.

La francisation, un levier essentiel

Le projet de loi déposé aujourd’hui renforce le droit des personnes immigrantes à pouvoir bénéficier des services de francisation, une initiative conforme aux attentes de la Centrale. « Il faut certes donner le signal qu’au Québec, c’est en français qu’on travaille. Mais pour être cohérent, il faut d’abord se donner des moyens concrets à la hauteur des importants besoins de francisation, notamment au sein des commissions scolaires. En ce sens, beaucoup reste encore à faire, mais nous trouvons encourageants les jalons que ce projet de loi pose pour consolider l’apprentissage et l’usage d’une langue encore fragile », a conclu Mme Chabot.

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