Mobilisations internationales et nationales
Ces grandes mobilisations seront autant internationales que nationales alors que se mobiliseront les mouvements sociaux d’ici et de partout dans le monde. La jeunesse étudiante sera la première à monter au front avec une journée de grève et de protestation globale le 24 septembre. Suivie d’une autre journée d’action le 22 octobre. Ces deux mobilisations répondent à l’appel lancé par Fridays For Future (FFF), le réseau animé par la militante suédoise bien connue Greta Thunberg. [1] Ces actions sont répercutées au Québec par l’organisation étudiante CEVES qui annoncent déjà des grèves étudiantes et des manifestations pour le 24 septembre. [2]
Toutefois, la mobilisation principale sera sans aucun doute celle qui aura lieu pendant la COP 26. À la jeunesse se joindront des organisations syndicales, des groupes communautaires, féministes, des mouvements environnementaux ainsi que ceux luttant contre le racisme et pour la justice sociale.
Ce sont 48 heures de protestations mondiales qui culmineront avec une Journée d’action globale le 6 novembre alors que se tiendront des manifestations non seulement à Glasgow mais partout sur la planète. Cet appel, lancé dès la fin du mois de mars par la COP 26 Coalition, un front commun ad hoc des mouvements sociaux et environnementaux d’Écosse et du Royaume-Uni, est très clair :
« Nous voulons réunir des mouvements de partout dans le monde pour transformer le système. La justice ne nous sera pas offerte par les dirigeants internationaux ou par les grandes compagnies. Ce n’est que par l’action collective que nous créerons les solutions transformatives dont nous avons besoin. Disons le haut et fort : nous voulons la justice climatique maintenant ! » [3]
L’appel à ces 48 hrs de mobilisation a été repris localement dès le printemps dernier par le réseau communautaire MÉPACQ ainsi que par ATTAC Québec avant d’être endossé par le principal regroupement environnemental du Québec, le Front commun pour la transition énergétique.
Automne chaud au Québec
Le mouvement écologiste québécois a le vent dans les voiles depuis l’annonce au mois de juillet de la mise au rencart de l’immense projet gazier GNL Québec qui faisait l’objet d’une contestation vigoureuse depuis plus de deux ans. Cette victoire, imposée de haute lutte au gouvernement caquiste, a remis à l’ordre du jour l’importance de la mobilisation sur les thèmes climatiques. À ceci s’ajoute le sentiment d’urgence alors que la planète brule littéralement et que l’ONU (par le biais du dernier rapport du GIEC) tire la sonnette d’alarme pour avertir que la planète est au bord du gouffre.
Le coup d’envoi de la saison de mobilisation locale arrivera dès le 2 septembre, en pleine campagne électorale fédérale. Le groupe écologiste La Planète s’invite au Parlement, appuyé par Greenpeace et Extinction Rébellion Québec, tiendra une ligne de piquetage devant les studios de TVA juste avant le débat des chefs des partis politiques fédéraux pour dénoncer leur inaction face à l’urgence climatique et exiger la fermeture progressive mais complète de l’industrie du pétrole au pays afin d’amorcer une véritable transition. [4] D’autres actions similaires seraient en préparation avant le scrutin du 20 septembre.
Il y a aussi un projet de Marche pour la protection des forêts qui partirait de l’Outaouais pour aboutir à Québec aux alentours du 16 octobre. Dans la mire des marcheurs seraient la lenteur du gouvernement du Québec à légiférer pour protéger les forêts. Cette marche se ferait en collaboration avec plusieurs communautés autochtones. Circulent aussi des projets, non encore finalisés, de protestation lors de la rentrée parlementaire alors que les politiques du gouvernement Legault en matière sociale et environnementales seraient épinglés par plusieurs mouvements.
Nous voyons donc se conjuguer cet automne des mobilisations à thèmes locaux autant que des mobilisations en réponse à des appels internationaux. Nous voyons aussi se dessiner une convergence des mouvements sociaux autour de revendications non seulement environnementales mais aussi sociales. Ceci prépare les conditions pour une reprise possible de la mobilisation populaire au Québec alors que s’amorce une sortie difficile et tortueuse de la crise multidimensionnelle précipitée par la pandémie.
Une transition transformative
Tel que le démontre l’appel de la COP26 Coalition, les illusions par rapport aux promesses faites lors des grandes rencontres climatiques internationales est en voie de s’estomper. Les beaux engagements de la Conférence de Paris sur le climat sont restés lettre morte. Les discours « verts » des Biden, Trudeau, Legault ou Macron couvrent une inaction climatique ou pire, un « business as usual » qui mène à la catastrophe.
La réponse doit se concevoir à un double niveau :
1. Au niveau de l’action : une action collective, unifiée et convergente de tous les mouvements et secteurs populaires pour forcer les élites gouvernementales et économiques à agir dès maintenant.
2. Au niveau de la vision de la transition : une transformation systémique profonde pour s’attaquer à la racine du problème : le capitalisme avec son impératif d’accumulation de profits et de croissance infinie.
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