Édition du 19 novembre 2024

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COP22

COP 22 : le business, ultime recours d’une machine onusienne sans pilote ?

Après l’enthousiasme diplomatique et médiatique suscité par l’accord de Paris, la COP 22 à Marrakech, dite COP de l’action, est un dur rappel aux réalités : l’Accord de Paris est un cadre qui laisse toutes les questions en suspens ; les États sont venus pour la plupart les mains vides ; les promesses de financement sont toujours des promesses ; les plus minces décisions sont reportées en 2017 ; les perspectives visant à faire de 2018 une étape de hausse de l’ambition des engagements des États s’éloignent toujours plus.

À cela s’ajoute l’effet de l’élection de Donald Trump aux États-Unis. Face à l’arrivée d’une administration climato-négationniste, décidée à relancer l’extraction et l’exploitation des énergies fossiles, l’invocation d’un élan irréversible vers la transition écologique porté par les marchés et l’appel renouvelé à l’initiative privée, est une démission politique supplémentaire. Alors que depuis plus de 20 ans, les négociations sont centrées sur l’inclusion des États-Unis, au prix de concessions politiques qui ont vidé le contenu des négociations, le flottement qui règne à Marrakech donne à voir une machine onusienne sans pilote.

Dans ce moment politique singulier et dramatique, la manifestation des mouvements sociaux du 13 novembre, la conférence d’Attac Maroc tenue avant l’ouverture de la COP 22 à Safi, l’importance de l’assemblée des mouvements sociaux organisée par la coalition marocaine pour la justice climatique, tout cela témoigne de la vigueur des résistances et des alternatives visant à atteindre les objectifs de l’accord de Paris : 1,5 °C de réchauffement maximum en 2100. L’élection de Donald Trump et l’absence de dispositions juridiques contraignantes pour réduire les émissions et stopper les énergies fossiles renforce notre détermination à tout faire pour mettre un terme, partout où nous sommes, aux projets contradictoires avec les engagements de Paris. Pour nous, l’urgence de l’heure est d’obtenir l’arrêt du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes et la non-ratification du CETA.

Marrakech, le 18 novembre 2016

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