« Une fois de plus, le résultat de ces enquêtes criminelles démontre combien le système de justice n’est pas adapté aux besoins et aux réalités des victimes d’agressions sexuelles, encore moins lorsque celles-ci sont des femmes autochtones », déplore Viviane Michel, présidente de FAQ, précisant croire et soutenir les femmes qui ont dénoncé. Leur prise de parole a déclenché un important mouvement de dénonciation et de solidarité, brisant le silence sur cette situation d’injustice.
FAQ tient d’autant plus à saluer la force et la détermination des femmes de Val-d’Or à poursuivre leur lutte. Ensemble, elles ont ouvert une porte vers un dialogue qui jusque là, était absent au Québec, tout en faisant la lumière sur le racisme et la discrimination systémiques bien ancrés au sein du système de justice, quoi qu’en disent les dirigeants politique de la province. Tel qu’indiqué dans le rapport final de l’observatrice civile indépendante, Fannie Lafontaine, « [s]ans une reconnaissance du racisme systémique, les systèmes juridiques pratiquent un type d’objectivité qui perpétue un ordre social inégal que les services de police sont formés pour maintenir ».
FAQ reconnaît que par voie de décret, le gouvernement du Québec ait exprimé sa volonté de collaborer à la Commission d’enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées. Toutefois, la crise actuelle appelle plus que jamais à une réponse urgente et un regard spécifique sur la relation entre les Autochtones et les policiers dans la province. FAQ exige donc une enquête indépendante à cet égard.
Les événements de Val-d’Or ont démontré combien la relation entre les Autochtones et les forces policières est tendue et empreinte de méfiance au Québec. Ce manque de confiance criant envers une institution qui, pourtant, a le devoir d’assurer la sécurité des citoyens, témoigne de l’importante responsabilité qu’a le gouvernement d’agir concrètement, en consultation avec les Autochtones, afin que ces violences cessent et que justice soit rendue aux victimes et à leurs proches.
« Aujourd’hui, nous demandons au gouvernement, à la Sûreté du Québec et aux autres corps policiers du Québec ce qu’ils vont faire pour rétablir la confiance, pour assurer la sécurité des femmes de nos nations et pour répondre à son devoir de réconciliation. Le gouvernement du Québec doit écouter et collaborer avec les organisations autochtones et alliées et s’engager à être un acteur de changement pour éliminer la violence et le racisme au sein de ses propres institutions. » – Viviane Michel, présidente de FAQ.