Édition du 12 novembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Québec

Budget du Québec 2024 ; les réactions syndicales et populaires

Voici la revue de presse des réactions au dépôt du budget Girard. Vous trouverez les communiqués émis par les organisations syndicales et populaires ainsi que par Québec solidaire. Ils seront mis en ligne au fur et à mesure de leur parution.

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Budget et action communautaire : La défense collective des droits encore oubliée

Québec, 22 mars 2024. Les groupes communautaires membres du Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches (RÉPAC 03-12), du Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF-CN) et du Réseau des groupes de femmes Chaudière-Appalaches, sont extrêmement déçus du budget déposé par le ministre Girard le 12 mars 2024. En effet, les investissements dans l’action communautaire autonome, notamment en défense collective des droits, sont dérisoires et ne permettent pas aux organismes y œuvrant de répondre adéquatement aux besoins des populations québécoises les plus vulnérables.

Plus ça change, plus c’est pareil

Encore une fois, nous déplorons un faible investissement dans les groupes communautaires de défense collective des droits (DCD). Dans le budget présenté le 12 mars 2024, il n’est question que de la poursuite du PAGAC (Plan d’action gouvernemental en matière d’action communautaire), sans bonification ou indexation pour couvrir l’augmentation du coût de la vie. Rappelons que, selon les demandes du Regroupement des organismes en défense collective des droits (RODCD) situent les besoins réels de financement de base des organismes à 154M$ par année, ce qui signifie plus de trois fois l’investissement actuel (41M$ par année).

« Ce ne sont même pas des miettes que nous recevons cette année ! C’est nous qui soutenons les plus vulnérables de notre société, et on nous laisse dans la précarité. », s’indigne Nicole Dionne, coordonnatrice au Bureau d’aide et d’information au logement (BAIL).

Nos missions mises à mal

Ce manque chronique de financement de la défense collective des droits est problématique pour les personnes aidées. En effet, les organismes de ce secteur prennent la voix pour atteindre l’équité de la société québécoise au nom de ces personnes, qui plus souvent qu’autrement ignorées.

Cet appauvrissement des organismes veut dire un filet social moins fort ; des équipes qui se désagrègent, ponctionnées par les réseaux publics et privés qui offrent de meilleures conditions salariales ; une charge de plus en plus lourde pour les équipes restantes ; et des besoins de moins en moins bien répondus.

« Est-ce qu’on veut d’une société exclusive à ceux et celles qui ont du fric ? Que les personnes ayant des besoins soient laissées de côté ? Les besoins sont de plus en plus grands et les demandes de plus en plus nombreuses. On ne peut pas continuer ainsi ! », affirme Daniel Poulin-Gallant, directeur d’Alter Justice.

Un budget sous le signe de l’austérité

Malgré que le ministre des Finances, Éric Girard, mentionne que le budget est « responsable quant aux ambitions économiques », nous comprenons le message clair du Gouvernement : la bourse restera fermée. Le mouvement communautaire ne peut que s’affaiblir face au manque de financement.

Les demandes minimales du secteur de la défense des droits sont pourtant raisonnables : offrir des conditions de remplir nos missions adéquatement.

« Nos demandes ne sont pas extravagantes et sont facilement atteignables. Après, est-ce que le Gouvernement de François Legault a la volonté politique d’y répondre ? Rappelons que chaque dollar investi dans le communautaire rapporte 1.84$ à la société. Pourquoi faire encore la sourde oreille à nos demandes ? », affirme Vania Wright-Larin, coordonnateur du RÉPAC 03-12.

Suite à cette action, si le ministre continue à s’engager dans la voie actuelle, le RÉPAC 03-12, le RGF-CN et le RGFCA promettent de continuer à se mobiliser. Le prochain rendez-vous est le 10 avril pour un rassemblement au Parc de l’Amérique française, 12h, où la population est invitée à venir se joindre à la grogne des groupes communautaires.

Lien vers l’événement du 10 avril


Quelques faits saillants du budget 2024-2025 - Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (Portneuf-Ouébec-Charlevoix)
15 mars 2024 | tiré de Facebook du RGF

Hier, le ministre des finances déposait un budget « exigeant et responsable », un budget décevant qui ne permet pas d’améliorer la qualité de vie de la population, d’améliorer nos services publics et nos programmes sociaux et de surmonter la crise écologique.

Rappelons le refus du gouvernement d’annuler sa baisse d’impôts du dernier budget provincial qui prive l’État de 1,7 milliard$ par année et de réinvestir cet argent dans le filet social. Les allègements fiscaux consentis par la CAQ depuis son arrivée au pouvoir privent le gouvernement de 2,7 milliards de dollars annuellement. Ces choix politiques ont des conséquences ! Nous sommes précipitées vers une nouvelle période d’austérité alors que les solutions, elles existent et elles sont multiples : instauration d’un impôt sur le patrimoine du 1% des plus riches, réinstauration de la taxe sur le capital pour les banques, augmentation du nombre de paliers d’imposition, imposition plus grande des dividendes et des gains en capital, augmentation des impôts des grandes entreprises, fin de l’évitement et de l’évasion fiscale.

Quelques points saillants du budget :

 Absence d’analyse différenciée selon les sexes dans une perspective intersectionnelle (ADS+) du budget 2024-2025.
 Pour la lutte à la pauvreté : annonce d’un insuffisant 784 M$ pour les cinq prochaines années afin de « réduire la pauvreté et favoriser l’inclusion sociale » (investissement pour le transport pour les personnes à mobilité réduite, financement d’actions dans les communautés, soutien à l’aide alimentaire, conservation d’un maigre 10 % des gains de travail nets pour les personnes assistées sociales).
 Pour la régie des rentes : Fin de la disparité de traitement pour les personnes invalides de plus de 65 ans qui voyaient leurs revenus diminuer considérablement lorsque leurs prestations d’invalidité s’arrêtaient.
 Pour le logement : pas de financement pour de nouveaux logements sociaux. Nouvel investissement pour soutenir l’exploitation et la rénovation de HLM, poursuite de la bonification du programme Allocation-logement.
 Pour le transport en commun : Bonification d’un maigre 0,29% des infrastructures de transport en commun, alors que les sommes allouées au réseau routier augmentent de 10%. 
 Violence conjugale : Investissement de 140 millions de dollars sur 5 ans pour déployer le Tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle. Aucun budget dédié à la construction de maisons d’hébergement.
 Pour les organismes en santé et services sociaux : Ajout d’un maigre 39M$ pour les organismes communautaires en santé et services sociaux sans garantie que ce montant aille à la mission globale. 
 Pour l’éducation : Les dépenses dans le système d’éducation augmenteront de 7,6% (à titre comparatif, les dépenses doivent augmenter d’au moins 7 % pour suivre la croissance des coûts en éducation, donc très peu de nouvel argent).
 Pour la santé : 4,2 % de croissance en 2024-2025 (une baisse comparativement à l’année dernière où la croissance du budget 2023-2024 de la santé était de 7,7 %). Poursuite de la privatisation des services de santé (chirurgies, mini-hôpitaux privés), augmentation des sommes pour les soins à domicile. 
 Pour l’environnement : Les annonces se limitent à un maigre 20,8 M$ et sont toutes affectées à l’adaptation aux changements climatiques. 
 Pour la transition écologique : 1,86 G$ par année sont prévus dans le Plan pour une économie verte, ce qui représente à peine 1% des dépenses totales de l’État québécois.
 Pour les services de garde : aucune somme supplémentaire.


Budget du Québec : la CAQ brise sa promesse de compléter le réseau des CPE - Québec solidaire

QUÉBEC, le 14 mars 2024 - Suite au dévoilement du budget 2024-2025, Québec solidaire et Ma place au travail dénoncent la promesse brisée de la CAQ de compléter le réseau de CPE et le manque de mesures pour les familles québécoises.

« Le Grand chantier des familles se retrouve désormais lui aussi au cimetière des promesses brisées du gouvernement caquiste alors que les sommes nécessaires à la complétion du réseau des CPE avant mars 2025 ne sont pas au rendez-vous dans le budget. Alors que des milliers de parents, principalement des femmes, comptaient sur la ministre de la Famille pour regagner leurs emplois, ces derniers se butent à un autre engagement rompu. La CAQ a décidé que la petite-enfance ne faisait plus partie de ses priorités et c’est inacceptable ! » souligne Guillaume Cliche-Rivard, responsable solidaire pour le dossier Famille.

« Le gouvernement nous a toujours assuré que le Grand chantier pour les familles réglerait la pénurie et que, d’ici 2025, le réseau des garderies serait complété. Mais suite aux annonces du plus récent budget, force est de constater que cela n’arrivera tout simplement pas. Disons-le carrément : le Grand chantier pour les familles est un échec. » a ajouté Marilou Fuller, directrice générale de Ma place au travail.


Budget 2024-2025 : la CAQ maintient le cap droit dans le mur (Le Groupe des treize)

Montréal, le 13 mars 2024 — Le Groupe des Treize (G13), coalisant vingt-trois organisations féministes nationales engagées dans la défense des droits des femmes au Québec, accueille avec perplexité le budget 2024-2025 du gouvernement caquiste. Le G13 s’inquiète de l’absence de solutions structurantes aux crises auxquelles la société québécoise fait face et de la tactique employée pour justifier la mise en place, dès l’année prochaine, de mesures d’austérité.

Le gouvernement caquiste a annoncé, hier, son budget centré sur la santé et l’éducation. Tandis que les médias répétaient avec insistance le déficit historique de 11 milliards, notre perplexité à l’égard du budget et du discours médiatique grandissait : « Tout se passe comme si le gouvernement ne prenait pas acte des nombreuses crises qui sévissent au Québec, actuellement : la crise environnementale, la crise du logement, la crise de nos services publics, l’aggravation de la pauvreté et l’accroissement des inégalités ! », s’exclame Sara Arsenault, de la Fédération des femmes du Québec.

Les membres du G13 regroupent des organismes communautaires qui travaillent au quotidien avec, par et pour les personnes les plus affectées par ces crises. « Qu’y a-t-il dans ce budget, M. Legault, pour les femmes et les personnes les plus marginalisées ? », demande Marie-Eve Blanchard du Regroupement Naissances Respectées (RNR). Rien de nouveau pour faire face à la crise du logement, rien pour permettre aux personnes assistées sociales de vivre dignement, et ce, dans un contexte où une réforme en santé, pourtant vertement critiquée et passée sous bâillon, donne une large part au privé ; où une stratégie en égalité se poursuit sans ministère pour la coordonner ; où un silence assourdissant en matière d’environnement pèse lourd.

Pour nous, expertes en matière d’égalité, l’absence chronique d’analyse différenciée selon les sexes dans une perspective intersectionnelle (ADS+) du budget gouvernemental est le problème numéro 1. Si le gouvernement respectait ses engagements en matière d’égalité, il utiliserait l’ADS+ afin de questionner les impacts des décisions budgétaires sur les femmes et les personnes à la croisée des oppressions. En conséquence, nous aurions des décisions éclairées en matière de politiques publiques et des résultats efficaces pour réduire les inégalités, respecter les droits humains et construire la société égalitaire que méritent les Québécoises et les Québécois.

À la place, la CAQ nous sert un budget qui maintient le cap droit vers le mur. Nous entrevoyons qu’elle va brandir sous peu l’épouvantail de la dette pour apeurer la population dans le but de faire passer des mesures d’austérité et de sabrer dans ce qu’il nous reste de filet social. « La dette ne nous empêche pas de dormir la nuit… mais les personnes qui se retrouvent à la rue, celles qui ont faim, celles dont l’électricité est coupée, celles qui n’ont pas accès aux soins de santé et celles dont l’avenir est fragilisé à cause de l’inaction climatique, ça, ça nous empêche de dormir la nuit », laisse tomber Annie-Pierre Bélanger, de Relais-femmes.

Ce gouvernement est capable d’investir pour le hockey, pour les « top guns _du privé », ou pour défendre en cour ses lois discriminatoires. Pourquoi manque-t-il tant de courage pour soigner ses institutions et ses services, et exercer sa fonction publique ?

Le Groupe des Treize


Budget Girard : aucun nouvel investissement pour le logement social malgré la sévère crise du logement (FRAPPRU)

QUÉBEC, le 13 mars 2024 - Le Front d’action populaire en réaménagement urbain ? (FRAPRU) est extrêmement déçu du budget présenté aujourd’hui par le ministre des Finances Éric Girard. Alors que la crise du logement sévit durement à travers le Québec, le budget ne prévoit pas de financement pour de nouveaux logements sociaux. « Monsieur Girard table sur les 8000 logements sociaux et abordables annoncés lors de la mise à jour économique suite à une entente avec Ottawa et dont la moitié a déjà fait l’objet d’annonces gouvernementales : ça laisse trop peu d’unités pour de nouveaux projets au moment où il faudrait accélérer la cadence », déplore Véronique Laflamme. Celle-ci se désole aussi que le ministre des Finances refuse toujours d’offrir davantage de prévisibilité aux villes et aux organismes développant des logements sociaux, en fixant un objectif de développement sur plusieurs années. « Les besoins criants sont pourtant connus et les sommes actuellement prévues sont clairement insuffisantes pour y répondre », insiste-t-elle.

Le plan budgétaire souligne que les investissements prévus dans le cadre des précédents budgets et mises à jour économiques, incluant ceux dont le financement avait été annoncé avant 2018, permettront de contribuer à la réalisation de plus de 23 000 nouveaux logements d’ici 2028-2029 et semble s’en satisfaire. Pour le FRAPRU, qui note au passage que la part de logements sociaux hors marché privé n’est pas connue, le gouvernement caquiste se cantonne strictement à sa promesse électorale, faite avant que le gouvernement ne reconnaisse la crise du logement, sans tenir compte de la situation qui se détériore partout au Québec.

« Après 5 budgets où l’on a annoncé au compte-goutte le financement de nouveaux logements sociaux, c’était le moment de donner un grand coup », commente Véronique Laflamme. Le FRAPRU espérait le lancement d’un chantier de 50 000 logements sociaux en 5 ans pour répondre à l’urgence de la situation et à la diversité des besoins des locataires du Québec, que ce soit les locataires aînés, les familles à modestes revenus, les personnes seules ne réussissant plus à joindre les deux bouts avec les prix exorbitants des logements disponibles, les femmes victimes de violence conjugale, etc. Un tel chantier permettrait non seulement d’accélérer la construction neuve, mais également l’acquisition de bâtiments résidentiels locatifs encore abordables pour les sortir du marché spéculatif, tout en protégeant les locataires en place.

Le plan d’action en habitation promis relégué aux oubliettes

Selon le FRAPRU, il semble clair que le gouvernement caquiste abandonne en douce le plan d’action gouvernemental en habitation promis depuis plusieurs mois par les ministres qui se sont succédé à l’Habitation ou que celui-ci sera vide de toute substance. L’adoption d’un objectif ambitieux de développement de logements sociaux et son financement pluriannuel devait être selon plusieurs, dont le FRAPRU, la colonne vertébrale de ce plan.

Selon le regroupement de défense du droit au logement, pour sortir de la crise, il faut à moyen terme se doter de la perspective d’augmenter substantiellement la part de logements hors marché privé en doublant le parc de logements sociaux. « On espérait une vision claire d’où le gouvernement s’en va, mais elle n’est pas là » se désole Véronique Laflamme. Le FRAPRU, comme plus de 500 organisations sociales à travers le Québec, demande depuis plusieurs mois une politique globale en habitation. Celle-ci semble dorénavant incontournable selon Véronique Laflamme.

Le budget confirme par ailleurs que le gouvernement semble avoir décidé d’abandonner les quelques milliers de logements sociaux budgétés avant son arrivée dont il avait promis la construction dans son premier mandat et qui ne sont toujours pas livrés, dont 800 à Montréal. Aucun investissement n’est prévu pour permettre à ces projets de boucler leurs budgets. Selon le regroupement, ce sont des projets qui risquent d’être abandonnés ou forcés de changer de programme et autant d’unités promises plusieurs fois qui sont menacées d’être perdues.

Quelques mesures accueillies positivement

Au rang des bonnes nouvelles, le FRAPRU se réjouit des investissements de 66 millions $ pour soutenir l’exploitation des HLM dont l’entente d’exploitation avec Ottawa est échue. Il souligne aussi les 153 millions $ prévus cette année pour la rénovation des HLM qu’Ottawa doublera en vertu de l’Entente Québec-Canada sur le logement de 2020 qui prévoyait 2,2 milliards pour ces rénovations. En outre selon le FRAPRU et la Fédération des locataires de HLM du Québec, il serait judicieux de profiter de ces travaux pour densifier certains immeubles d’habitations à loyer modique en prévoyant des sommes supplémentaires pour un nouveau programme de logements publics, ce que le budget ne prévoit pas.

Le FRAPRU apprécie également les investissements nécessaires à la poursuite de l’allocation-logement, bonifiée en 2022 à la suite d’une autre entente avec Ottawa. Or, selon lui, miser sur les aides financières individuelles ne réglera pas la crise du logement vécue durement par les ménages à faibles et modestes revenus. Malgré le récent rehaussement des prestations, dans le contexte actuel, de telles aides financières individuelles absorbent à peine, voire pas du tout, le choc de la hausse des loyers. Dans les faits, au regard de la cherté actuelle des loyers, de leur croissance rapide et du taux d’effort des ménages locataires concernés, l’allocation-logement gonfle surtout les poches des propriétaires, selon le regroupement. Pour que cette aide, même imparfaite, puisse aider davantage de locataires, il faudrait enfin mettre fin à la discrimination exercée contre les personnes seules ou en couple et âgées de moins de 50 ans. Il faudrait également instaurer un contrôle obligatoire et universel des loyers, afin d’éviter des hausses injustifiées qui dissipent la faible prestation obtenue, souligne le FRAPRU.

Vu l’augmentation des besoins à cet égard dans toutes les régions du Québec étant donnée la pénurie extrême de logements, le FRAPRU est soulagé que le gouvernement ait augmenté les fonds prévus pour l’aide d’urgence aux ménages locataires se trouvant sans-logis autour du 1er juillet. Il espère que tous les ménages en ayant besoin recevront une aide concrète en 2024, incluant de l’hébergement temporaire et que l’aide sera suffisante pour offrir des services à l’année là où les besoins se font sentir. « Des centaines de ménages se trouvent dorénavant mal pris souvent pendant plusieurs semaines, c’est une autre illustration de l’urgence de prévoir les mesures structurantes pour éviter ces situations en amont, ce que le gouvernement ne fait toujours pas », conclue Véronique Laflamme.

Un vrai programme de logement social : ça ne peut plus attendre

Alors que de nombreux écueils persistent dans le Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ) et que ce dernier est mal adapté aux impératifs du logement social, le FRAPRU espère maintenant que le gouvernement mettra en place promptement un programme complet, durable et spécifiquement dédié au logement social afin de s’assurer que les projets qui seront financés dans les prochains mois lèvent de terre plus rapidement et de freiner la place grandissante accordée à des acteurs privés et aux choix politiques discrétionnaires dans la sélection des projets financés.


Réactions au budget provincial de 2024- Douche froide pour les Auberges du cœur du Québec

MONTRÉAL, le 13 mars 2024 - Le Regroupement des Auberges du cœur du Québec (RACQ) considère le dernier budget crève-cœur pour les maisons d’hébergement jeunesse communautaires et, plus largement, pour l’ensemble du milieu communautaire autonome du Québec. Cet exercice annuel est l’occasion pour le gouvernement d’indiquer à la population ses priorités. Manifestement, malgré les crises du logement, de l’itinérance, des enjeux de santé mentale et d’accessibilité à des soins de santé physique et psychologique, les populations marginalisées et les jeunes vulnérables ne représentent pas l’électorat caquiste.

Le RACQ revendique pour ses membres un rehaussement significatif de leur financement à la mission depuis de nombreuses années. Pourtant, après plusieurs rencontres avec le personnel des ministres des Services Sociaux et de l’Action communautaire, plusieurs participations à des comités et des consultations, force est de constater que la stratégie politique est de faire semblant d’écouter les enjeux urgents et pressants des milieux d’hébergement jeunesse. Nos doléances se trouveront balayées du revers de la main une fois le temps de poser un véritable geste pour améliorer le sort des jeunes vulnérables du Québec.

En termes de financement à la mission, les Auberges du cœur restent à la traîne des ressources d’hébergements dont la mission est similaire, soit celle d’offrir des services 24/7, 365 jours par année. Ensemble, elles cumulent un retard de 27M$ de plus annuellement pour répondre à leurs besoins.

« Certaines des maisons membres du Regroupement peinent à boucler leur budget annuel. Non seulement les Auberges ne reçoivent pas plus, mais tout ce qui touche la transition à la vie adulte des jeunes non plus. Pas plus de logement abordable pour les jeunes. Pas de mesure en prévention de l’itinérance des jeunes. Pas plus d’accès à des soins de santé mentale pour les jeunes. Ces mêmes jeunes-là sont dans nos ressources et on doit en refuser plein par manque de financement. C’est vraiment choquant. », affirme Paule Dalphond, directrice générale du Regroupement des Auberges du cœur du Québec.

Le Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) vecteur d’appauvrissement des Auberges du coeur

L’ajout de 39M$ dans le PSOC, un des programmes phares dont s’est doté notre société pour soutenir l’action communautaire et le filet social québécois, contribue à maintenir les organismes dans la précarité en ne donnant pas accès aux ressources financières nécessaires pour mener à bien leur mission. Ce faisant, les maisons d’hébergement jeunesse peinent à maintenir des services et en développer de nouveaux pour répondre aux besoins de plus en plus importants des jeunes vulnérabilisées.

Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre ainsi que du récent renouvellement des conventions collectives du secteur public, le fossé s’est dramatiquement élargi en ce qui a trait aux conditions salariales, freinant notre capacité d’agir. Aux prises avec de hauts taux de roulement, dans des processus d’embauches et de formations à recommencer constamment, ce sont les jeunes fréquentant ces organisations qui en paient la note. Ainsi, ils ne peuvent recevoir pleinement le soutien dont ils ont besoin pour se sortir de la pauvreté, de l’isolement, développer davantage leur autonomie et espérer améliorer leurs conditions de vie.

Une prophétie autoréalisée

En consentant des baisses d’impôts, que personne ne réclamait vraiment, tout en sachant que l’État devrait renégocier les conventions collectives de centaines de milliers de travailleuses et travailleurs, le gouvernement a réalisé sa prophétie : les finances ne sont pas assez bonnes pour soutenir les demandes du milieu de l’hébergement jeunesse communautaire. Il concrétise aussi une gestion néolibérale de l’État québécois avec les effets déshumanisants de son idéologie marchande qu’il impose à notre secteur dont les relations humaines, l’éthique et l’équité sociale sont les pierres d’assises. Les décisions prises au fil des derniers mois (subventions aux Kings de Los Angeles et Northvolt, pour ne nommer que celles-ci) illustrent bien une collectivisation des coûts par la population du Québec pour une privatisation des profits.

Tandis que nous mettons en garde le gouvernement de points de rupture dans les services offerts depuis des années, ce dernier s’entête à regarder le filet de sécurité et les services aux jeunes vulnérables s’effriter. En conséquence, ces mêmes jeunes qui peinent déjà à se nourrir et se loger convenablement ne verront aucune amélioration de leur situation. Pire, ils seront de plus en plus nombreux à se tourner vers nos ressources qui peinent déjà à répondre à la demande.


Budget du Québec 2024-2025 - Des investissements culturels loin des attentes

TROIS-RIVIÈRES, QC, le 13 mars 2024 - Le Réseau des conseils régionaux de la culture du Québec (RCRCQ) était présent, mardi 12 mars, au huis clos du Budget du Québec 2024-2025 pour analyser les mesures qui concernent le milieu culturel. Dans un contexte de rigueur budgétaire annoncé par la Coalition Avenir Québec (CAQ) et de pression inflationniste, le RCRCQ constate que les nouvelles mesures annoncées dans le nouveau budget ne parviennent pas à maintenir les investissements du gouvernement du Québec en culture faits en 2023-2024.

Faits saillants du budget en culture

Le gouvernement du Québec a annoncé pour 44,6 M$ de nouvelles mesures en culture pour 2024-2025 dont 21,1 M$ pour mettre en valeur la culture et le patrimoine québécois, ce qui permettra d’appuyer les organismes culturels (4,8 M $), de bonifier le Fonds du patrimoine culturel québécois (13,3 M$) et de poursuivre la mise en place du passeport culturel pour les jeunes (3 M$).

Le gouvernement compte aussi investir 19,2 M$ en appui aux médias et à la diffusion de la culture québécoise, ce qui permettra de poursuivre la Stratégie d’aide aux médias, de bonifier la programmation de Télé-Québec et d’adapter le financement du secteur audiovisuel. Enfin, le gouvernement ajoute 8,2 M$ pour soutenir la promotion et la valorisation de la langue française.

Des investissements culturels en baisse

On constate toutefois que les crédits de transfert du ministère de la Culture et des Communications passent de 837,2 M$ à 814,5 M$ (une diminution de 22,7 M$) et que le budget du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) passe de 193,5 M$ à 171,8 M$ (une diminution de 21,7 M$) malgré l’annonce d’une nouvelle mesure de 4,8 M $. Pour la SODEC, on constate que le budget de dépenses 2024-2025 diminue également, passant de 194,2 M$ à 170,7 M$ (une diminution de 23 M$) malgré l’annonce d’une nouvelle mesure de 21 M$ d’ici 2028-2029.

Ces investissements sont inférieurs aux besoins exprimés par le milieu culturel qui évolue dans un contexte difficile. Le Réseau avait d’ailleurs fait des recommandations pour maintenir le niveau des investissements en culture notamment en soutenant le milieu de manière importante par le biais du CALQ et de la SODEC.

Des investissements pour la production audiovisuelle et les expositions des musées

Dans le cadre des consultations prébudgétaires 2024-2025, le RCRCQ a présenté 10 recommandations pour assurer la vitalité des territoires du Québec. Le RCRCQ est ravi de constater que le gouvernement a accueilli favorablement sa recommandation en lien avec le secteur de l’audiovisuel en bonifiant le Crédit d’impôt pour la production cinématographique et télévisuelle québécoise, en haussant le plafond de dépenses de main-d’œuvre admissibles de 50 % à 65 % des frais de production et en majorant le taux de base du de 20 % à 25 %, pour favoriser l’attraction de tournages étrangers au Québec.

Le RCRCQ se réjouit également de la bonification du fonds du patrimoine culturel qui permettra notamment de soutenir les expositions permanentes des musées.

Julie Martineau, présidente du Réseau des conseils régionaux de la culture du Québec précise : « Fondamental pour la société et l’identité québécoise, le milieu culturel vit présentement une série de grandes perturbations. L’inflation, la pénurie de main-d’œuvre, l’explosion des coûts relatifs à la production, à l’immobilisation et à la diffusion, la domination des géants du web, l’effritement des médias locaux et régionaux ainsi que la diminution du « portefeuille culture » des citoyens ont de lourdes conséquences. Des investissements importants auraient été nécessaires pour consolider un secteur toujours fragile. »

Soutenir la vitalité culturelle de toutes les régions du Québec

En tant qu’organismes de conseils et d’expertises bien ancrés dans chaque région, les Conseils régionaux de la culture disposent d’une offre de services adaptés aux réalités du milieu et jouent un rôle essentiel et stratégique pour l’ensemble des secteurs culturels et artistiques. Le RCRCQ a présenté au ministère de la Culture et des Communications une demande pour bonifier et actualiser leur capacité d’action et celle de leur réseau, articulée dans une vision globale pour assurer la vitalité culturelle partout sur le territoire.

Éric Lord, directeur général du RCRCQ mentionne : « À l’analyse, nous remarquons que cette demande est absente du budget, mais nous souhaitons que l’étude des crédits nous permettra de constater que notre vision sera appuyée par le gouvernement du Québec pour soutenir la culture dans toutes les régions et pour concrétiser la politique culturelle Partout la culture ».


Budget 2024-2025 - L’austérité pour le personnel des ministères et organismes, les services à la population souffriront, constate le SFPQ

QUÉBEC, le 12 mars 2024 - L’absence d’investissements suffisants dans les ministères et organismes, combinée au manque de personnel découlant des conditions de travail non compétitives, affectera grandement les services à la population, déplore le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ). Dans son budget déposé aujourd’hui, le gouvernement de la CAQ limitera la croissance des dépenses à seulement 4,4 % cette année et à 2,9 % en moyenne dans les prochaines années, laissant entrevoir un retour aux années d’austérité malgré ce qu’en disait le premier ministre, il y a quelque temps. Le SFPQ constate que la fonction publique et les services offerts par ses membres ne font toujours pas partie des priorités gouvernementales, contrairement aux réseaux de la santé et de l’éducation.

« La CAQ ne se soucie guère des inspections, des contrôles, de la vérification, de la justice, de la sécurité de la population, de l’octroi d’aide financière sous toutes formes et de l’entretien du réseau routier, tous des services offerts par le personnel de la fonction publique. Le gouvernement Legault a plutôt choisi, depuis son arrivée au pouvoir, de baisser les impôts, se privant ainsi de milliards de dollars chaque année. Si aujourd’hui les coffres sont vides, c’est en raison de cette stratégie électoraliste et non pas en raison des négociations du secteur public qui ne sont d’ailleurs toujours pas terminées avec nous », rappelle Christian Daigle, président général du SFPQ.

Visiblement, le gouvernement de la CAQ n’a pas l’intention de mettre de l’argent neuf sur la table pour obtenir un règlement des conventions collectives pour des milliers de travailleuses et travailleurs de la fonction publique, constate le SFPQ. « Ce gouvernement refuse obstinément de faire une nouvelle offre à la hauteur des ententes conclues avec le reste du secteur public. Il doit reconnaître que son personnel des ministères et organismes mérite d’être mieux valorisé et respecté pour le travail accompli. Le gouvernement devra en tenir compte s’il veut éviter un conflit de travail de plus en plus imminent avec les 4000 ouvrières et ouvriers dans les prochaines semaines, ainsi qu’une grogne qui s’amplifie du côté des fonctionnaires », avertit monsieur Daigle.

Au chapitre des effectifs, le gouvernement de la CAQ n’augmente que de 900 personnes à temps complet les effectifs de la fonction publique. Dans un contexte où la CAQ déclare avoir supprimé 5000 postes administratifs, et où les services aux citoyennes et aux citoyens sont au point de rupture dans la plupart des ministères, il est irresponsable de limiter à ce point la croissance des effectifs. La CAQ se tire donc elle-même dans le pied, car elle devra recourir à la sous-traitance pour offrir les services, ce qui coûtera plus cher à l’ensemble des citoyennes et citoyens du Québec. Avec les gels de personnel imposés par les gouvernements précédents, la CAQ continue le travail de sape de sa propre fonction publique que le SFPQ a toujours dénoncé. Sans ressources suffisantes, le gouvernement continuera de gérer le risque et demeurera en mode réaction plutôt qu’en mode prévention.


Budget du Québec - Par manque de vision de la CAQ, les graves crises en santé et services sociaux vont se poursuivre, déplore la FSSS-CSN

MONTRÉAL, le 12 mars 2024 - Le ministre des Finances de la Coalition avenir Québec (CAQ), Eric Girard, a déposé un budget austère dans lequel, par manque de vision, il refuse d’imposer le traitement choc nécessaire pour mettre fin aux crises qui secouent durement le réseau public de la santé et des services sociaux. Le filet social continuera de s’effriter, déplore la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), la plus grande organisation syndicale en santé et services sociaux.

« Austère, la CAQ limite la hausse du financement du réseau public de la santé et des services sociaux en deçà de ce qui est nécessaire pour maintenir les services à la population québécoise », fait remarquer Réjean Leclerc, président de la FSSS-CSN. « En plus, il passe à côté des solutions connues et efficaces afin de requinquer le réseau public bien amoché. »

« Réseau de la santé mal en point, logement, aide aux femmes et enfants victimes de violence conjugale, itinérance, insécurité alimentaire, soutien aux jeunes en difficulté, santé mentale, manque de places dans les CPE, hébergement des aînés, soins à domicile, secteur ambulancier… La liste des crises qui font régulièrement la manchette est longue », observe Réjean Leclerc.

Austérité ?

La FSSS-CSN en appelle à une large réflexion nationale sur les revenus de l’État, la fiscalité des grandes entreprises, les subventions aux riches corporations, l’évitement fiscal, une taxe sur le patrimoine des 1% les plus fortunés. Voilà certaines mesures parmi les nombreuses qui permettraient d’accroître les revenus de l’État et d’offrir les services auxquels les citoyennes et les citoyens sont en droit de s’attendre. Tout en favorisant le filet social, qui fait la fierté de la population québécoise.

« Le ministre des Finances annonce plutôt une révision des dépenses, ce qui pourrait ouvrir la porte à une nouvelle ère d’austérité libérale à la sauce caquiste », critique Réjean Leclerc.

Privatisation

Le gouvernement aurait pu dégager des sommes importantes en déprivatisant le réseau de la santé et des services sociaux. La première ligne est contrôlée par les médecins entrepreneurs, la marchandisation des soins aux personnes en perte d’autonomie est dispendieuse, les cliniques privées lucratives reçoivent de l’argent public pour dégager des profits, etc. Il y a place aux économies.

De grands besoins

Les besoins sont nombreux en santé et services sociaux. Parmi ceux identifiés par la FSSS-CSN :

 Accroissement du budget des établissements publics au-delà des « coûts de système » ;

 Réinvestir dans les soins à domicile publics et les soins de santé communautaires, une priorité pour la population ;

 Augmenter les investissements dans la prévention de la maladie ;

 Hausse du financement des organismes communautaires autonomes qui bouchent tant bien que mal les trous dans le filet social ;

 Accroître les budgets dédiés au secteur préhospitalier afin d’augmenter le nombre de paramédics sur la route, en phase avec l’idée de désengorger les urgences et la première ligne. Également, accroître leur autonomie afin de rendre la profession attractive ;

 Financer adéquatement le réseau public pour l’hébergement digne des personnes âgées qui ne peuvent demeurer à la maison ;

 Accélérer le développement du réseau des CPE ;

 Soutenir les familles d’accueil qui reçoivent des jeunes de la DPJ ou des adultes vivant avec une déficience intellectuelle et physique.

Conditions de travail dans le réseau

Judith Huot, première vice-présidente de la FSSS-CSN, désapprouve particulièrement que la CAQ fasse porter son déficit record de 11 milliards $ en bonne partie sur les épaules des travailleuses et travailleurs, sur la hausse de leur rémunération. « Le ministre Girard a-t-il déjà oublié que les conditions d’emploi peu attractives dans le réseau public, composé à très grande majorité de femmes, ont engendré une difficile pénurie de main-d’œuvre au cours des dernières années ? »

Hébergement pour femmes et enfants victimes de violence

Lucie Longchamp, aussi vice-présidente FSSS-CSN, est déçue du peu d’investissement dans les secteurs qu’elle représente : préhospitalier, services de garde éducatifs, RPA, hébergement pour jeunes et adultes... Particulièrement par le sous-financement des organismes pour femmes et enfants victimes de violence conjugale, dont les difficultés ont fait la manchette récemment.

« C’est un non-sens, avec la hausse des féminicides, qu’on ne finance pas correctement et de manière pérenne ces ressources essentielles », lance Lucie Longchamp. « Qu’est-ce qu’on attend ? Pour la FSSS-CSN, il ne peut y en avoir une de plus. »



FADOQ : Un budget satisfaisant malgré quelques angles morts

MONTRÉAL, le 12 mars 2024 - Malgré un contexte budgétaire difficile, le Réseau FADOQ a été entendu.

Le budget du gouvernement du Québec a apporté une bonne nouvelle aux bénéficiaires de la rente d’invalidité. À compter du 1er janvier 2025, la réduction de la rente de retraite pour les personnes aînées de 65 ans et plus en situation d’invalidité sera abolie. Il s’agissait d’une de nos demandes de longue date puisque ces pénalités, imposées actuellement à 77 000 personnes, s’apparentaient pour nous à de la discrimination de la part de l’État.

« Le gouvernement du Québec pose le bon geste en mettant fin à ces pénalités, autant pour les personnes qui les subissent actuellement que pour les futurs bénéficiaires », a déclaré Gisèle Tassé-Goodman, présidente du Réseau FADOQ.

La plus grande organisation de personnes de 50 ans et plus au Québec demandait également des investissements en santé pour accroître la main-d’œuvre et pour le virage vers les soins à domicile. Ce budget répond aux attentes en ce sens puisqu’il contient 3,7 milliards $ sur cinq ans pour le réseau de la santé.

Les investissements seront destinés à la main-d’œuvre, à l’ajout de lits et au rehaussement de l’efficacité de la prestation des soins, notamment avec la réduction de la paperasse. De plus, cet argent permettra l’augmentation de l’offre de soins et de services à domicile.

« Les personnes aînées souhaitent vivre à domicile le plus longtemps possible. Le Réseau FADOQ insistait sur le rehaussement des investissements en la matière puisque trop de gens sont en attente d’un premier service », a commenté Mme Tassé-Goodman.

Angles morts

Bien que le budget soit satisfaisant, le Réseau FADOQ tient à avoir des précisions sur deux points.

En premier lieu, le gouvernement a réitéré sa volonté de se retirer du Régime canadien de soins dentaires et d’obtenir une pleine compensation financière sans condition de la part du gouvernement fédéral. L’enthousiasme des personnes aînées envers ce régime de soins dentaires est évident. Il est donc nécessaire que le gouvernement du Québec envoie le signal qu’il réinvestira les sommes associées à son retrait dans des soins dentaires.

En deuxième lieu, le ministre des Finances, Éric Girard, a annoncé un examen des dépenses gouvernementales.

Le Réseau FADOQ est tout à fait conscient que le Québec fait face à une situation économique difficile et que certains postes de dépenses pourraient être révisés. Cependant, il est primordial que les personnes aînées ne fassent pas les frais de cet exercice, particulièrement celles qui sont parmi les plus vulnérables de notre société.

Autres mesures positives

Ce budget contient aussi 15 millions $ afin de renforcer les actions du Curateur public pour prévenir et détecter les abus sur les personnes faisant l’objet d’une tutelle privée d’ici 2029. Des abus ont été constatés au cours des dernières années. Le gouvernement en prend acte et déploie plus de ressources pour que le Curateur public mène à bien ses mandats.

Ce budget a permis une consolidation des investissements, notamment de l’allocation-logement et du transport adapté, des mesures essentielles pour les plus vulnérables.


Budget du Québec 2024-2025 : le mouvement d’action communautaire autonome négligé (RQ-ACA)

TIOHTIÁ:KE/MONTRÉAL, le 12 mars 2024 - Le Réseau québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA) déplore la quasi-absence de mesures de bonification significative pour le financement des organismes d’action communautaire autonome (ACA) au budget 2024-2025.

L’espoir suscité à la sortie du Plan d’action gouvernemental en matière d’action communautaire 2022-2027 n’a pas fait long feu. Alors que le RQ-ACA estime que les investissements supplémentaires nécessaires pour l’ensemble des 4500 organismes se calculent dorénavant en milliards$, les quelques 82 millions$ identifiés pour 2024-2025 dans des mesures bien précises sont loin du compte : banques alimentaires 30 M$ ; intégration des personnes immigrantes 10 M$ ; haltes-garderies 1,3 M ; organismes en difficulté dans le domaine de la santé et des services sociaux (santé mentale, déficience, dépendance, etc.) 39 M$ dont seulement 10 M$ qui seront déployés dans le programme général.

"L’écart entre les besoins des organismes d’ACA et le financement gouvernemental accordé pour soutenir leurs missions ne cesse de croître", constate Hugo Valiquette, président du RQ-ACA. Encore pire, faute d’indexation du financement à la mission, un grand pan du mouvement voit son financement décroitre chaque année.

Dans le contexte social et économique actuel où la population a plus que jamais recours aux services et activités des organismes communautaires, le financement insuffisant se traduit par une surcharge de travail sans espoir de nouvelles embauches et d’amélioration des conditions de travail pour les travailleuses et travailleurs. Il en résulte un exode vers d’autres secteurs d’emploi, augmentant ainsi la charge de travail des équipes en place qui se voient happées dans une spirale sans fin d’épuisement professionnel. Les constats de l’Observatoire de l’ACA sont sans équivoque : 74% des organismes d’ACA font face à des difficultés de rétention du personnel et 80% à des problèmes de recrutement. Que faire alors pour éviter l’hécatombe, si ce n’est d’offrir un meilleur soutien financier à la mission des organismes ?

Avec son budget 2024-2025, le gouvernement a malheureusement raté une occasion de corriger la situation, mais nous ne baissons pas les bras. L’augmentation substantielle et l’indexation du financement à la mission, ainsi que les enjeux d’autonomie demeureront au cœur de nos revendications tout comme la consolidation de l’action communautaire autonome par une loi ou un autre levier.

Rappelons que le gouvernement Legault a amputé les finances publiques d’environ 1,8 milliard$ par année en raison de la diminution de 1% des taux des 2 premiers paliers d’imposition et qu’il prévoit les réduire d’un autre 1,5% d’ici 2032. Indigné par l’accentuation des inégalités sociales et par la détérioration du filet social, le RQ-ACA invite le gouvernement du Québec à plutôt s’appuyer sur une meilleure redistribution de la richesse pour réinvestir dans les services publics et les programmes sociaux ainsi que dans la mission des groupes d’action communautaire autonome.


Réaction de la CSQ au budget 2024-2025
« Un budget qui évite le pire… pour l’instant »

QUÉBEC, le 12 mars 2024 - La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et son président, Éric Gingras, réagissent à chaud au budget du Québec 2024-2025 : « Le gouvernement accepte de repousser à plus tard son objectif de retour à l’équilibre budgétaire. Il évite ainsi, pour l’instant, de replonger le Québec dans le cercle vicieux de l’austérité. Avec un déficit réel de 7,2 G$ (11 G$ après la provision pour éventualité et le versement au Fonds des générations), le gouvernement subit les impacts du ralentissement économique, des baisses d’impôt tout en assurant le maintien des missions de la santé et de l’éducation », déclare Éric Gingras.

« Bien qu’il n’y ait pas d’investissements qui auraient permis de poursuivre l’impulsion donnée à nos réseaux publics par les négociations, on ne peut pas parler d’austérité cette année pour ces deux missions essentielles. Dans un contexte où la réduction de la dette est sous contrôle et que l’atteinte de l’équilibre budgétaire réel est prévue pour 2027-2028, c’était le bon choix à faire », souligne le président de la CSQ.

Ne pas rejouer dans le film de l’austérité

« Si le pire est évité à court terme, il faudra être vigilant au prochain budget lors de la publication du plan de retour à l’équilibre budgétaire. Il faut craindre un retour à l’austérité alors que le gouvernement voudra alors freiner la croissance de ses dépenses. Rappelons que le gouvernement vit maintenant les conséquences des importantes et récurrentes baisses d’impôt consenties l’année dernière », ajoute M. Gingras.

En éducation et en enseignement supérieur

« Avec l’augmentation de 6,7 % du budget de l’éducation et de 3,5 % en enseignement supérieur, le gouvernement ne se permet de financer que le maintien des services tout en recyclant quelques annonces précédentes », affirme Éric Gingras. De fait, la part du lion des 293 M$ supplémentaires annoncés pour cette année sert à financer le plan de retour en classe qui avait déjà été annoncé à la suite de la grève et à prolonger de 2 ans des mesures d’attraction et de rétention déjà en place dans le réseau scolaire.

Rien pour la formation professionnelle et l’éducation aux adultes

Malheureusement, alors que la pénurie de main-d’œuvre continue de sévir, rien n’est prévu pour donner enfin accès à la formation professionnelle à temps partiel. De même, à la formation générale des adultes, le financement par enveloppe fermée continuera de restreindre les effectifs. « Or, l’accès à l’éducation et à la formation représente la première clé dans la lutte contre la pauvreté et les inégalités », avance M. Gingras.

Un déficit d’entretien toujours important

Le budget prévoit 15,5 millions de plus par année pour accélérer l’entretien des écoles et majore de 450 M$ sur 10 ans son plan d’investissement dans le réseau scolaire. « Ces annonces sont les bienvenues, mais apparaissent nettement insuffisantes face au 8,5 G$ de déficit d’entretien des infrastructures d’éducation reconnu par le gouvernement », souligne le président de la CSQ.

Pour une vaste réflexion en éducation

« Si l’éducation est véritablement une priorité pour le gouvernement Legault, il faut éviter les mesures à la pièce et jeter rapidement les bases d’une réflexion collective sur l’avenir de notre système d’éducation », plaide M. Gingras.

Enseignement supérieur

Le gouvernement Legault poursuit le surplace en enseignement supérieur. « Encore une fois, le secteur de l’enseignement supérieur ne fait l’objet d’aucun investissement additionnel. Les seules sommes prévues dans le budget sont en prévision de la révision de la politique québécoise de financement des universités dont nous connaîtrons les impacts plus tard », déplore Éric Gingras.

En santé et services sociaux

Avec une croissance moyenne de 4,4 % du budget du système de santé et services sociaux sur 3 ans, le gouvernement s’appuie trop fortement sur les changements de structure pour bonifier les services de santé. Des sommes considérables sont consacrées au virage numérique (180 M$), aux soins à domicile (91 M$), au Guichet d’accès (23 M$) et à l’élargissement du financement axé sur le patient. « On peut douter que ces réformes de structure viennent compenser pour les besoins importants de notre système. Du bon côté, dans le contexte démographique actuel, les investissements supplémentaires (243,5 M$) pour soutenir le maintien à domicile et l’hébergement des personnes aînées sont les bienvenus », souligne M. Gingras.

Déception en petite enfance

Le budget prévoit, pour 2024-2025, un financement pour la conversion de 1000 places non subventionnées en places subventionnées. C’est 1000 places de plus que les 8603 places déjà prévues, mais contrairement à nos demandes, le gouvernement n’offre toujours pas d’incitatifs pour qu’elles soient intégrées au réseau des centres de la petite enfance (CPE). On peut se demander si, à terme, le réseau québécois de CPE sera remplacé par un réseau de garderies privées subventionnées », affirme M. Gingras.

Logement, environnement et culture

Malgré la crise du logement qui perdure, les sommes prévues pour favoriser l’accès au logement sont nettement insuffisantes et non adaptées aux besoins criants. Il aurait fallu un plan costaud et pluriannuel de création de logements sociaux afin de combler le retard accumulé au Québec depuis plusieurs années.

De même, ce n’est pas avec ce budget que la CAQ va améliorer son bilan environnemental. Le Plan québécois des infrastructures (PQI) consacre encore la majorité des sommes au développement du réseau routier (57 %). « Le développement d’un réseau efficace et accessible de transport collectif si essentiel à la transition juste et pour réduire les dépenses des ménages devra attendre », affirme Éric Gingras.

Finalement, la CSQ salue les nouveaux investissements pour promouvoir la culture, la langue française et les médias, notamment le soutien accru à Télé-Québec.

Condition des aînés

Enfin, la CSQ tient à saluer l’élimination de la réduction de la rente pour les aînés en situation d’invalidité qui atteignent l’âge de 65 ans. Cela représente une bonification pouvant atteindre 3930 $ par année, soit une hausse d’environ 32 % de la rente de retraite.

La CSQ est cependant préoccupée par le silence du gouvernement quant à sa volonté de contribuer à parts égales à la surindexation du RREGOP que permettent les plus récents résultats financiers. Les retraités actuels ont eu droit à une majoration de 0,8 % de la part autofinancée de leur rente. « Le gouvernement a jusqu’au 1er juillet pour annoncer qu’il ajustera la sienne. Nous sommes déçus que le budget ne le confirme pas encore », déplore le président de la CSQ.

Prendre les devants - Le balado de la CSQ

Pour aller plus loin dans l’analyse détaillée du budget, le président Éric Gingras animera en direct, ce soir, dès 19 h, le quatrième épisode du balado de la CSQ, « Prendre les devants », au cours duquel est notamment prévue une discussion avec deux économistes de la Centrale sur les enjeux qui touchent directement les membres de la CSQ.


Budget 2024-2025 en santé et services sociaux - Un pied dans l’austérité : une croissance des dépenses incohérente avec les défis qui attendent le réseau public de santé (FIQ)

MONTRÉAL, le 12 mars 2024 - La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ s’inquiète des impacts de la baisse drastique de la croissance des dépenses en santé et services sociaux prévue au budget provincial présenté aujourd’hui. Alors que dans les dernières années, le réseau a pu compter sur une augmentation annuelle moyenne de 7,3 %, le budget 2024-2025 limite la croissance des dépenses à 4,2 %, variation qui diminuera encore davantage l’année prochaine. Toutes les prémisses sont mises en place pour dérouler le tapis rouge à l’austérité dès l’année prochaine, au détriment des services de santé et de services sociaux. 

« C’est insensé de diminuer les dépenses alors qu’une réforme gigantesque du réseau est sur un point de voir le jour » affirme la présidente de la FIQ, Julie Bouchard. Dans son mémoire prébudgétaire, la FIQ avait, au contraire, exhorté le gouvernement à prévoir un poste budgétaire supplémentaire distinct pour soutenir financièrement la gestion du changement devant mener à la création de Santé Québec. « Les dernières réformes en santé n’ont jamais été soutenues par des moyens financiers conséquents, avec les contrecoups dévastateurs que l’on connaît aujourd’hui : désertion des professionnelles en soins, attentes en chirurgie, difficile accès aux soins de première ligne et j’en passe. On ne peut plus rejouer dans ce film-là ».

La Fédération s’indigne également du fait qu’aucune distinction ne soit réalisée entre les investissements faits dans les établissements publics de santé et les dépenses octroyées aux prestataires privés de soins de santé. De plus, aucune balise ou limite de dépenses n’est imposée en ce qui concerne le détournement de l’argent public vers les investisseurs privés. « Nous savons très bien que les chiffres sont astronomiques, nous l’avons constaté avec le coût des chirurgies au privé. Le ministère des Finances a une part de responsabilité dans le contrôle des dépenses attribuables à cette dérive », souligne la présidente de la FIQ.

La FIQ tient toutefois à saluer :

• L’annulation de la réduction de la rente de retraite pour les aîné-e-s de 65 ans et plus en situation d’invalidité ;

• L’augmentation de la proportion des soins dédiée aux soins à domicile (581 millions / 5 ans) ;

• L’investissement de 140 millions de dollars sur 5 ans pour déployer le Tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle ;

• Le financement des 16 CHSLD privés restants à conventionner à hauteur de 182 M$.

Dans le contexte actuel, il est responsable de la part du gouvernement de reporter l’atteinte de l’équilibre budgétaire. Toutefois, notons que la CAQ est le maître d’œuvre de cette décision budgétaire difficile par ses décisions passées. Pour terminer, nous partageons des objectifs communs avec le Plan santé, notamment l’attribution d’un groupe de médecine familiale à plus de 900 000 Québécoises et Québécois ; la bonification des soins et services d’aide à domicile ; et la mise en place du Guichet d’accès à la première ligne (GAP), dans l’ensemble du Québec, pour les personnes qui n’ont pas accès à un médecin de famille. Mais les sommes demeurent insuffisantes pour réaliser ces objectifs.


Budget du Québec 2024-2025 : Quand un ministre des Finances « féministe » abandonne ses étudiantes stagiaires (FECQ)

QUÉBEC, le 12 mars 2024 - Bien que le budget du Québec 2024-2025 se targue de prioriser la santé et l’éducation, les associations étudiantes québécoises réunies au sein du Front pour la rémunération s’indignent de l’absence totale d’investissement visant la rémunération des stages. Alors que la société québécoise constate un déclin drastique de ses services publics et que la population étudiante québécoise est tout particulièrement frappée par la hausse du coût de la vie, on ne daigne toujours pas accorder une juste rémunération aux stagiaires du Québec. Ces stagiaires, principalement des étudiantes, effectuent un travail essentiel au sein des réseaux de la santé et de l’éducation. Ces femmes seront pour, une énième année, forcées de choisir entre la poursuite de leurs études et leur sécurité financière.

Au cours de la dernière année, l’Institut de recherche et d’information socioéconomique (IRIS) a sorti les chiffres suivants : 84% des stages sont non rémunérés, 74% sont effectués par des femmes et 64% sont effectués au sein du réseau public. Afin de résoudre cette injustice historique qui favorise clairement l’étudiant en génie à l’étudiante en soins infirmiers, la Fédération étudiante collégiale du Québec et l’Union étudiante du Québec ont été claires : dans le budget 2024-2025, il devait absolument y avoir des investissements permettant de rémunérer toutes les personnes effectuant des stages de mise en pratique au Québec, investissements se chiffrant à 545,6 M$ par année.

Au fil des derniers mois, deux motions soulignant l’importance de la rémunération des stages présentées à l’Assemblée nationale ont été adoptées à l’unanimité tandis que la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, a affirmé que l’enjeu faisait partie de ses priorités. Dans un tel contexte, l’absence complète de crédits budgétaires pour la rémunération des stages est une véritable insulte pour l’entièreté du mouvement étudiant. Les associations étudiantes collégiales et universitaires tiennent à rappeler que le réseau de l’enseignement supérieur est indispensable afin de combattre la pénurie de main-d’œuvre qui sévit au sein des réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux.

Alors que le ministre Girard a affirmé à de nombreuses reprises en conférence de presse être un ministre des Finances féministe, il abandonne une fois de plus les milliers d’étudiantes stagiaires indispensables à nos réseaux. Ces étudiantes abandonnées sont des mères de famille, des immigrantes ou des étudiantes en situation de handicap qui veulent toutes avoir les moyens de réussir leurs stages de manière à obtenir leur diplôme pour éduquer ou soigner tout en payant leur loyer. Aujourd’hui, le gouvernement clame haut et fort que ce seront elles qui devront payer, pour une année de plus, le prix de son inaction.

Citations :

« En matière de revendications étudiantes, la non-rémunération des stages est l’éléphant dans la pièce d’un budget qui laisse les stagiaires sur leur faim. Après un automne de mobilisation et une volonté affichée d’agir de la part de la ministre, la FECQ se voit amèrement déçue de l’absence totale d’investissements à cet égard. »
 Laurence Mallette-Léonard, présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec

« L’UEQ craint que les efforts que le Québec a faits cette année pour améliorer les conditions de travail, notamment celles des personnes enseignantes et infirmières, soient peine perdue si nous ne réglons pas le problème criant des stages non rémunérés. Si nous voulons régler les problèmes de pénurie d’emplois, il nous apparaît incontournable que nous nous devons de rémunérer nos stagiaires pour leur travail ! »
  Catherine Bibeau-Lorrain, présidente de l’Union étudiante du Québec


Budget du Québec 2024-2025 - Le gouvernement Legault met la table pour un retour à l’austérité, prévient l’APTS

QUÉBEC, le 12 mars 2024 - « À peine un an après avoir consenti des milliards en baisses d’impôts mal avisées, le gouvernement annonce être dans une situation financière difficile et devoir amorcer une révision des dépenses. La table est mise pour un retour aux compressions et aux mesures d’austérité, à faire toujours plus avec toujours moins. Une chose est sûre, on est loin de pouvoir qualifier ce budget de responsable ». C’est en ces mots qu’a réagi le président de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), Robert Comeau, à la présentation du budget du Québec 2024-2025.

Pour l’APTS, deux ingrédients se révéleront essentiels pour assurer la pérennité des services à la population ainsi que le contrôle de leurs coûts : un engagement ferme envers la déprivatisation du réseau de la santé et des services sociaux et un plan sérieux pour le sevrer de sa dépendance à la main-d’œuvre indépendante. Autrement, l’exercice à venir de révision des dépenses ne peut que se traduire par des mesures d’austérité, des compressions dans des services cruciaux pour les Québécois•es et une place encore plus grande pour les entreprises privées dans l’offre de services.

« Il faut faire passer la santé avant les profits. On doit cesser d’entretenir la place du privé dans la santé et les services sociaux. Le choix des services publics sera toujours le choix le plus responsable. Nous exigeons un engagement clair du gouvernement en ce sens », poursuit Robert Comeau.

Les plateaux techniques, incontournables pour assurer la fluidité dans le réseau hospitalier

Parmi les priorités de ce budget figure un engagement du gouvernement « d’améliorer l’accès aux soins et aux services et accroître la fluidité hospitalière ». Or, le secteur névralgique des plateaux techniques — laboratoires, imagerie médicale, médecine nucléaire, électrophysiologie médicale et radio-oncologie — est essentiel pour y parvenir mais reste encore une fois dans l’angle mort du gouvernement.

« Sans investissements importants pour valoriser les professions et moderniser les équipements dans les laboratoires ainsi que dans le grand secteur de l’imagerie médicale, il va continuer d’être très difficile d’effectuer les analyses et examens nécessaires aux diagnostics et traitements requis pour la population. Le gouvernement doit envoyer un signal fort, démontrant qu’il en fera une priorité afin d’assurer la fluidité dans le réseau hospitalier », ajoute Robert Comeau.

Des solutions responsables, qui demandent du courage

Des alternatives étaient cependant à la portée du gouvernement pour mieux financer les services publics, à condition d’avoir le courage politique de faire des choix véritablement responsables, notamment une marche arrière sur les milliards dont s’est privé le gouvernement avec les baisses d’impôts du budget 2023-2024, et la suspension immédiate des versements au Fonds des générations. À elles seules, ces deux mesures permettraient d’injecter entre 3 et 4 milliards de dollars supplémentaires dans les services publics.

Il faut arrêter de mettre à mal les services publics et éviter tout nouveau cycle d’austérité. Pour ce faire, l’APTS enjoint le gouvernement à se mettre à l’écoute des propositions innovantes promues par la Coalition main rouge - dont est membre l’APTS - regroupant des organisations syndicales, du milieu communautaire et des groupes de la société civile.


Budget 2024-2025 : réaction des Banques alimentaires du Québec - Les Banques alimentaires du Québec se réjouissent de l’aide annoncée pour assurer un approvisionnement en denrées permettant de répondre à la demande historique

LONGUEUIL, QC, le 12 mars 2024 - Le réseau des Banques alimentaires du Québec (BAQ) applaudit l’aide de 40 M$ sur deux ans annoncée (30 M$ en 2024-2025 et 10 M$ en 2025-2026) dans le budget, qui permettra d’assurer un approvisionnement en denrées alors que le Québec est toujours confronté à des besoins d’aide alimentaire sans précédent. Cet appui assurera plus de prévisibilité dans un contexte où le réseau des BAQ fait face à une pression constante et accrue.

« Nous tenons à souligner l’engagement du gouvernement, la grande collaboration au cours des derniers mois de la ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire, Mme Chantale Rouleau, ainsi que l’écoute du ministre des Finances, M. Eric Girard. Cette aide permettra d’assurer plus de prévisibilité, et ainsi d’éviter les périodes de flottement qui causent de l’incertitude et de la détresse dans notre réseau », mentionne Martin Munger, directeur général des Banques alimentaires du Québec. « Le réseau des Banques alimentaires du Québec réussit à aller chercher annuellement plus de 500 M$ en valeur marchande de denrées, mais ceci n’est pas suffisant face à la hausse exceptionnelle des demandes sur le terrain. En attendant des mesures structurantes dans la lutte contre la pauvreté, l’appui gouvernemental fera toute la différence et nous permettra de continuer de soutenir les personnes en situation d’insécurité alimentaire ».

Le réseau de BAQ constitue le canal idéal pour optimiser les fonds gouvernementaux en aide alimentaire. Il est en mesure de réaliser des économies d’échelle substantielles et ainsi maximiser l’impact du financement reçu. Rappelons que le réseau de BAQ répond à 2,6 millions de demandes d’aide alimentaire chaque mois. Le nombre de paniers de provisions donnés mensuellement a doublé en seulement 4 ans, en passant de 345 000 en 2019 à 682 000 en 2023. La pression sur le réseau est telle que 71 % des organismes membres ont manqué de denrées en 2023. Nous continuerons de collaborer avec le gouvernement pour être en mesure de soutenir les personnes en insécurité alimentaire dans les années à venir.


Budget 2024-2025 : réaction de la FTQ

MONTRÉAL, le 12 mars 2024 - La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) estime que le budget 2024-2025 du Québec ne prend pas la mesure des préoccupations des Québécois et Québécoises et de leur détresse. « Les gens sont à bout de souffle et ont de la difficulté à subvenir à leurs besoins de base. On s’attendait à une plus grande écoute de la part du gouvernement et à un plus grand leadership », mentionne la présidente de la FTQ, Magali Picard.

Alors qu’une personne sur dix se prive de médicaments d’ordonnance, en raison d’enjeux financiers, la FTQ déplore l’attitude du gouvernement concernant la mise sur pied d’un régime public et universel d’assurance médicaments. « Au lieu de collaborer avec le palier fédéral, ce qui permettrait de hausser les revenus, le gouvernement québécois fait preuve de fermeture, souligne Magali Picard. La population veut des résultats concrets pour améliorer ses conditions de vie plutôt que des chicanes de champs de compétence. »

Le Québec vit actuellement une crise sévère en matière d’habitation avec des taux d’inoccupation très bas et des loyers de plus en plus inabordables. « La FTQ s’attendait à des investissements massifs pour la construction de logements sociaux et communautaires, précise la présidente de la FTQ. Il aurait fallu donner un sérieux coup de barre pour augmenter le nombre de logements hors marché. »

Quant au retour à l’équilibre budgétaire, le plan sera dévoilé lors du prochain budget l’année prochaine. « Nous nous inquiétons des intentions gouvernementales de revoir l’ensemble des dépenses fiscales et budgétaires, et ce, dès le printemps 2024, explique la présidente de la FTQ. Le Québec a déjà joué dans le mauvais film de l’austérité et on vit encore aujourd’hui avec les conséquences de ces mauvaises décisions politiques. Les besoins de la population sont grands et il ne faut pas exclure d’emblée une hausse des revenus de l’État. »

Dans un contexte de lutte contre les changements climatiques, il apparaît essentiel de miser sur le transport collectif. Malheureusement, le gouvernement a fait le choix de bonifier les investissements pour le réseau routier alors que ceux du transport collectif font du surplace. Des sommes supplémentaires auraient aussi pu être consacrées pour améliorer ces services et rendre le transport collectif encore plus attrayant.


Budget provincial 2024-2025 - Personnel de l’État : le gouvernement doit faire mieux (SPGQ)

QUÉBEC, le 12 mars 2024 - Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) se réjouit que le gouvernement affirme enfin vouloir s’attaquer aux problèmes d’attraction et de rétention de main-d’œuvre dans la fonction publique. Il lui rappelle cependant que le premier geste à poser pour y parvenir serait de donner des mandats clairs à ses négociateurs afin de conclure une entente de principe avec son personnel professionnel.

« Le gouvernement du Québec est actuellement le club-école de la fonction publique fédérale et des entreprises privées. L’offre gouvernementale de 12,5 % actuellement sur la table ne permet aucun rattrapage ni même le maintien du pouvoir d’achat. Le gouvernement doit faire mieux s’il espère attirer et retenir son personnel professionnel et ça commence par des offres acceptables à la table de négociation », juge Guillaume Bouvrette, président du SPGQ. Rappelons que le personnel professionnel de la fonction publique est sans contrat de travail depuis le 31 mars 2023.

Santé : un employeur de choix, vraiment ?

Le gouvernement prétend aussi que la santé est sa priorité et qu’il veut devenir un employeur de choix. « Il faudrait passer le message au ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, qui n’a toujours pas répondu à notre demande de rencontre pour discuter du sort de nos 400 à 500 professionnels qui seront transférés vers Santé Québec à partir de juin. Selon notre sondage, la majorité de nos membres refuseront d’aller travailler à Santé Québec sans le maintien de leurs conditions de travail. Si le gouvernement veut réellement être un employeur de choix, il doit notamment résoudre ce problème rapidement », insiste M. Bouvrette.

Examen des dépenses : réduire la sous-traitance

Dans un contexte économique nécessitant « un cadre financier prudent et responsable », le gouvernement aurait avantage à se pencher sur la question de la sous-traitance afin de réduire les dépenses de l’État tout en augmentant son expertise interne. « Selon les données recueillies auprès de nos membres, les taux journaliers moyens des sous-traitants s’élèvent à plus de 800 $ dans plusieurs domaines, dont l’informatique. Si la moitié des travaux en informatique étaient rapatriés à l’interne, le gouvernement pourrait donc économiser environ 250 M$ pour la seule catégorie des contrats de service en informatique », souligne M. Bouvrette. Ce devrait être une priorité dans le cadre de l’examen des dépenses annoncé aujourd’hui par le gouvernement.

Par ailleurs, le SPGQ se réjouit de l’intention du gouvernement d’augmenter ses effectifs dans les secteurs de la cybersécurité, de la langue française, de l’immigration et de la sécurité publique. « On peut toutefois se demander comment le gouvernement compte y parvenir sans offrir des conditions de travail à la hauteur de ce qu’on retrouve dans les autres administrations publiques et même dans l’entreprise privée. Au-delà de la question des salaires, nous réclamons aussi des conditions de télétravail enchâssées dans la convention collective et non une simple révision de la politique-cadre. Je le répète, nous avons d’abord et avant tout besoin d’une nouvelle convention collective satisfaisante dans la fonction publique pour attirer et retenir le personnel professionnel », indique M. Bouvrette.

Réduction des dépenses des entreprises gouvernementales

Le SPGQ est préoccupé par l’intention du gouvernement de réduire les dépenses des entreprises gouvernementales, comme Loto-Québec, d’un milliard sur cinq ans. « Nous allons suivre la situation de près. Nous mettons en garde le gouvernement contre des mesures d’austérité nuisibles au personnel et aux objectifs des entreprises gouvernementales », note M. Bouvrette.

Refonte de la classification

Finalement, le SPGQ voit d’un bon œil la refonte de la classification des emplois dans la fonction publique, un exercice qu’il réclame depuis de nombreuses années pour favoriser la progression professionnelle et valoriser davantage l’expertise de ses membres. « Nous espérons que le gouvernement entamera rapidement des discussions avec nous et que son objectif est réellement d’améliorer l’attraction et la rétention pour l’ensemble de la main-d’œuvre et non seulement pour le personnel professionnel en technologies de l’information », conclut M. Bouvrette.


Budget Girard 2024-2025 : des mesures insuffisantes, selon la CSD

QUÉBEC, le 12 mars 2024 - La Centrale des syndicats démocratiques (CSD) décèle un décalage entre les mesures du budget 2024-2025 présenté par le ministre des Finances du Québec, M. Éric Girard et la conjoncture économique, environnementale, démographique et fiscale à laquelle un budget devrait répondre. La CSD considère que ce sont des mesures qui risquent d’arriver arriver trop peu trop tard ou d’être insuffisantes.

Des mesures intéressantes, mais en retard sur le dynamisme et la réalité économique

Nous sommes dans une période de ralentissement économique et le budget du ministre des Finances du Québec semble vouloir réparer les mesures ou l’absence de mesure des budgets précédents. Le manque à gagner de la baisse d’impôt du dernier budget se fait évidemment sentir dans les revenus du présent budget, alors que déjà, l’année dernière, la CSD soulignait l’impact négatif à venir de cette baisse. 

« Alors que dans les dernières années nous étions dans une dynamique de croissance économique et de plein emploi, le gouvernement a fait des choix politiques, comme la baisse d’impôt. Et ce n’est que cette année qu’il met véritablement en place des mesures qui auraient été plus efficaces l’année passée alors que cette année, nous voyons un ralentissement économique », explique Luc Vachon, président de la CSD.

Apprendre des feux de forêt de l’été 2024

Les feux de forêt ont grandement fragilisé l’industrie sylvicole et de la foresterie au Québec, mais également la forêt elle-même en créant des zones de déforestation importante. Le budget offre du financement pour l’industrie et le reboisement d’environ 90 $ M par année, ce qui sera insuffisant compte tenu des expériences des feux de l’été 2023.

« À la suite des feux de forêt d’une ampleur historique, le gouvernement annonçait des mesures d’environ 200 $ millions pour le reboisement. Nous savions que c’était totalement insuffisant, mais nous avions la défaite de n’avoir jamais connu des feux aussi importants. Lors de la rédaction du budget, tout le monde sait que nous allons fort probablement et malheureusement revivre des feux importants. Cette fois le gouvernement sait que ce sera insuffisant et nous fragiliserons encore plus les économies régionales qui reposent sur la forêt », critique le président de la CSD.

Répondre aux aspirations de vieillir à domicile

Avec le budget, le gouvernement poursuit dans la construction des maisons des ainées. Malgré un investissement de 580 $ millions pour bonifier les services de soutien à domicile, ces investissements ne permettront pas de répondre aux besoins démographiques et au vieillissement de la population et la tendance forte vers le choix de vieillir à domicile.

« Nous le savons, pour les prochaines années, le virage vers le soutien à domicile est la voie à suivre. Encore avec ce budget, nous attendons ce véritable virage », renchérit Luc Vachon

Planification des chantiers de construction.

Le budget ouvre la voie à une meilleure adéquation entre la disponibilité des ressources régionales et les grands projets de construction. L’implantation d’une recherche de prévisibilité entre l’octroi des contrats publics et la capacité du secteur de la construction est une avenue intéressante pour l’industrie. De plus, la dépense de 15,0 millions de dollars sur trois ans, afin notamment d’accompagner les entreprises de ce secteur dans la transformation numérique, est un premier pas dans la bonne direction pour moderniser les pratiques des entreprises en construction.

« Alors que l’on parle d’augmenter l’efficacité du secteur de la construction, nous voyons d’un bon œil que le gouvernement regarde du côté de la planification des chantiers. Cela fait plusieurs années que nous exposons ce manque de planification » souligne Luc Vachon.

Revoir la fiscalité des entreprises et des particuliers

Au niveau des dépenses, le gouvernement ajuste des crédits d’impôt, principalement pour les entreprises du domaine des technologies de l’information. Permettant une économie prévue de 1 milliard. Bien que très ciblé, l’ajustement des crédits et plus largement de l’impôt des entreprises aurait dû être revu depuis quelques années.

« La mise en place d’un examen couvrira les dépenses fiscales liées aux régimes d’imposition des particuliers et des sociétés ainsi qu’au régime des taxes à la consommation sont importantes pour s’assurer que tout le monde paie sa juste part et que la fiscalité puisse réduire les inégalités. Nous avons hâte de voir ce qui sera mis au jeu au printemps 2024 », conclut Luc Vachon.


Bonne nouvelle : pas de retour précipité à l’équilibre budgétaire (IRIS)

MONTRÉAL, le 12 mars 2024 - Le ministre des Finances Eric Girard a déposé aujourd’hui son 6e budget du Québec, marqué par un nouveau plan de retour à l’équilibre budgétaire désormais prévu pour 2029-2030. 

« Le repli du gouvernement se justifie très bien, surtout en période de ralentissement économique. Nous gagnerions cependant à aller plus loin en enlevant toute référence à un échéancier de retour à l’équilibre budgétaire et en laissant à l’Assemblée nationale le soin de se prononcer démocratiquement sur cet enjeu » estime Julia Posca, chercheuse à l’IRIS.

Portrait artificiellement assombri des finances publiques

De nombreux observateurs s’inquiètent du déficit plus élevé qu’anticipé, qui atteindra 11,0 G$ en 2024-2025 selon le gouvernement. 20 % du déficit actuel s’explique par le versement au Fonds des générations qui sera de 2,2 G$ cette année.

« Les versements au Fonds des générations devrait être considéré comme un actif financier. Nulle part ailleurs, à notre connaissance, on évalue l’état de santé d’un budget après l’avoir excessivement noirci comme on le fait au Québec. Dans les faits, le bilan des finances publiques n’est pas dramatique au vu de la situation économique récente », explique Julia Posca.

Au moins 30 % du déficit aurait pu être évité

En raison des allègements fiscaux annoncés par la CAQ dans les dernières années, le gouvernement se privera d’approximativement 2,7 G $ en 2024-2025, ce qui représente 31 % du déficit lié aux activités sur l’horizon du cadre financier. 

« Le gouvernement a choisi l’an dernier d’accorder d’importants allègements fiscaux aux entreprises et aux particuliers. On ne peut donc pas s’étonner que le budget 2024-2025 accuse un déficit annuel plus important cette année », remarque Eve-Lyne Couturier, chercheuse à l’IRIS.

Services publics : un rattrapage nécessaire 

« On ne peut qualifier le budget de "trop généreux", car la croissance des dépenses sert essentiellement à compenser pour des années de sous-financement dans les services publics », précise Julia Posca.

L’IRIS a notamment calculé que les dépenses dans le système d’éducation doivent augmenter d’au moins 7 % pour suivre la croissance des coûts. Le budget 2024-2025 prévoit une hausse de 7,6%. « La croissance des dépenses en éducation, ce n’est pas du luxe, mais le minimum requis pour maintenir les services qui sont déjà en très mauvais état ».

Transport : la part du lion au réseau routier

Tandis que le plan québécois des infrastructures bonifie de 10 % les sommes allouées au réseau routier pour la période 2024-2034, les montants accordés au transport collectif ne sont augmentés que de 0,29 %.

« Le budget déposé aujourd’hui nous éloigne de la cible de parité entre les investissements affectés au réseau routier et au transport collectif. Le sous-financement chronique du transport en commun est désormais la marque de commerce de ce gouvernement », déplore Colin Pratte, chercheur à l’IRIS.


Budget 2024 - Un gouvernement qui n’arrive plus à saisir les défis qui attendent le Québec, constate la CSN

QUÉBEC, le 12 mars 2024 - C’est un budget sans envergure et sans ligne directrice claire qui a été présenté aujourd’hui par le ministre des Finances, Éric Girard. Pour la CSN, ce budget témoigne de l’incapacité du gouvernement Legault à bien cerner les défis auxquels fait face le Québec et à agir pour améliorer le bien-être de la population.

« Le ralentissement économique ne peut expliquer à lui seul l’inaction du gouvernement sur de nombreux plans, que ce soit en matière de logement ou de la lutte aux changements climatiques », affirme la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

« Les vraies marges de manœuvre ont été gaspillées : les baisses d’impôts annoncées l’an dernier plombent aujourd’hui de 2 milliards l’état de nos finances publiques, poursuit la dirigeante syndicale. De plus, le gouvernement amplifie son propre malheur en consacrant 2,2 milliards au remboursement de la dette. Malgré le ralentissement économique, malgré un déficit qualifié de "structurel" par le gouvernement, malgré un endettement inférieur au reste du Canada, le Québec demeure la seule province canadienne à consacrer une part de ses revenus au remboursement de la dette. C’est un non-sens complet. »

Si, pour l’instant, l’augmentation des budgets des ministères de l’Éducation et de la Santé et des Services sociaux semble pouvoir éviter une rupture de services, la CSN demeure préoccupée par la pensée magique du gouvernement quant aux économies qui pourraient réalisées par l’entremise de l’optimisation de l’action de l’État et l’examen des dépenses gouvernementales.

« Lors de chacun des exercices de centralisation des services publics, que ce soit en santé ou en éducation, on nous promet des économies d’échelle. Chaque fois, ce sont plutôt des abolitions de poste et des surcharges de travail que nous avons constatées sur le terrain. Nous suivrons ces travaux avec attention », déclare la présidente de la CSN.

Alors que la ministre de l’Enseignement supérieur doit présenter sous peu sa nouvelle formule de financement des universités, le budget ne contient aucune somme supplémentaire à cet effet, déplore la centrale syndicale.

Rien pour juguler les crises

Alors que de nombreux secteurs de l’économie doivent jongler avec les effets de la pénurie de main-d’œuvre, il est décevant que le gouvernement limite ses actions au seul secteur de la construction. « De nombreuses personnes actuellement à l’emploi bénéficieraient d’un meilleur accès à la formation professionnelle pour améliorer leur situation. Or, l’enveloppe consacrée à la formation continue demeure fermée, tout comme la possibilité de suivre une formation professionnelle à temps partiel », déplore Caroline Senneville.

Pour la CSN, il est pour le moins surprenant de constater que le gouvernement ne prévoit aucun nouvel investissement visant la construction de logements sociaux, malgré l’ampleur de la crise qui sévit. « Ce ne sont pas les mesures annoncées à l’automne qui règleront la crise, ni la légère bonification des allocations au logement annoncée aujourd’hui. S’il nous fallait un exemple de la déconnexion du gouvernement par rapport aux défis d’aujourd’hui, la crise du logement figure malheureusement en tête de liste. »

Alors que l’exode des revenus publicitaires continue d’affliger les médias d’information, notamment en région, c’est avec déception que la CSN constate que le budget ne contient aucune nouvelle mesure pour leur venir en aide. Ce n’est certainement pas avec une bonification de 6 millions de son enveloppe pour soutenir les médias que le gouvernement Legault sera en mesure d’étendre le crédit d’impôt aux salles de rédaction des secteurs de la télévision et de la radio, tel que le demande la CSN et la FNCC-CSN.

En matière de lutte aux changements climatiques, le CSN constate que le gouvernement préfère agir sur les effets plutôt que de s’attaquer aux racines du problème. « Quand c’est rendu que les principales annonces du gouvernement portent sur la gestion des sinistres et l’augmentation des budgets de la SOPFEU, visiblement, on a un problème de vision à la CAQ », s’inquiète Caroline Senneville.

Enfin, la CSN regrette que le gouvernement n’ait pas entendu le cri d’alarme lancé la semaine dernière par les regroupements venant en aide aux femmes victimes de violence conjugale, qui demandent d’avoir un budget dédié à la construction de maisons d’hébergement. Malheureusement, le budget ne continent rien pour corriger la situation.


Budget du Québec 2024-2025 - « Le plus gros déficit de ce budget, c’est l’habitation ! » - Haroun Bouazzi (Québec solidaire)

QUÉBEC, le 12 mars 2024 - Pour le responsable solidaire en matière de Finances, Haroun Bouazzi, et la responsable solidaire en matière d’Administration gouvernementale, Christine Labrie, le budget Girard prolonge le calvaire des Québécoises et des Québécois face à la pire crise du logement en quarante ans au Québec.

« Ça a pris 6 ans de travail pour que Québec solidaire fasse admettre à la CAQ qu’il y a une crise du logement. Maintenant qu’ils l’ont admis, est-ce que ça va prendre un autre 6 ans pour les convaincre d’agir ? Il n’y a rien de neuf pour relancer la construction, rien ne change pour les premiers acheteurs et rien ne sera déboursé cette année pour livrer les logements sociaux et abordables attendus ! Pour une sixième année de suite, la CAQ ne prend pas la crise du logement au sérieux. Pour trouver un logement ou une maison à leur prix, les Québécoises et les Québécois vont devoir cogner à une autre porte », a affirmé Haroun Bouazzi.

Selon un sondage SOM-Le Soleil rendu public aujourd’hui, la construction de logements est une priorité incontournable de 89% de la population québécoise. À quelques jours du budget, Québec solidaire avait demandé à la CAQ de baisser les taxes pour stimuler la construction de maison et condos.

Changements climatiques, transport collectif, vieillissement de la population : pelleter par en avant

70% des Québécoises et des Québécois estiment également que les investissements en transport collectif sont prioritaires. Or, pour Christine Labrie, le budget Girard laisse entrevoir des coupures de service cette année.

« On devrait être en train de développer des projets de transport en commun dans les moyennes villes du Québec, de développer le transport interrégional, mais on n’a même pas la garantie qu’on va maintenir les services existants dans les grands centres », a déploré Mme Labrie. 

En lutte aux changements climatiques, malgré les efforts de Québec solidaire pour obtenir un Fonds d’urgence climatique, la CAQ échoue à préparer l’avenir. « Chez nous, pendant la semaine de relâche, les patinoires étaient fermées, mais il y avait des terrains de tennis ouverts ! Les changements climatiques, on est en plein dedans, mais ce budget ne nous prépare pas du tout aux impacts. La CAQ prévoit 29 millions sur 5 ans pour mieux combattre les feux de forêt alors que l’été passé, ça a coûté 200 millions juste pour les éteindre ! » a lancé Christine Labrie, députée de Sherbrooke.
Selon Mme Labrie, les investissements en soutien à domicile n’arrivent pas à la cheville des besoins identifiés par la Commissaire à la santé et au bien-être. « La CAQ est attachée aux traditions, mais il y en a une qu’on devrait abandonner : la tradition de pelleter les problèmes dans la cour des prochaines générations ! » dit-elle.

Gain solidaire pour les personnes invalides

Finalement, le député solidaire de Maurice-Richard se réjouit de l’élimination de la pénalisation des personnes invalides dans le régime des rentes du Québec. « Depuis plusieurs mois, je me bats aux côtés des personnes invalides pour mettre fin à cette grande injustice. Je suis content que le ministre Girard entende raison et je suis fier de voir que notre mobilisation a porté fruit. C’est 77 000 Québécoises et Québécois qui vont enfin être traités avec dignité », a souligné Haroun Bouazzi.


Budget du Québec 2024-2025 : Vers un 4e plan de lutte contre la pauvreté qui ne réglera aucune crise (Collectif pour un Québec sans pauvreté)

Québec, le 12 mars 2024. – Avec son budget 2024-2025, le gouvernement du Québec annonce l’investissement de 784 M$ pour les cinq prochaines années afin de « réduire la pauvreté et favoriser l’inclusion sociale ». Tout porte à croire que les sommes investies seront au cœur du 4e plan de lutte contre la pauvreté qui devrait être dévoilé ce printemps. « Si tel est le cas, il est à craindre que le 4e plan de lutte sera plus que décevant pour les personnes en situation de pauvreté qui ne verront pratiquement aucune amélioration de leurs conditions de vie », s’indigne M. Serge Petitclerc, co-porte-parole du Collectif.

Principales mesures de lutte contre la pauvreté pour les cinq prochaines années

Une bonification de 285,6 M$ est réservée au financement du transport pour les personnes à mobilité réduite. Des sommes qui semblent prévues pour maintenir à flot ce type de service.

Une somme de 200,8 M$ est destinée à la poursuite de la bonification du programme Allocation-logement pour les trois prochaines années. Rappelons que ce programme s’adresse aux personnes à faible revenu de 50 ans et plus.

Une somme de 136 M$ est prévue pour le financement d’« actions dans les communautés ». Il s’agit principalement du maintien des Alliances pour la solidarité qui soutiennent des initiatives locales et régionales de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.

Un montant de 82 M$ est également budgété pour « favoriser l’intégration sociale et professionnelle ». Ce montant inclut une somme de 10 M$ pour créer un « Supplément de revenu de travail » pour les personnes assistées sociales. Ce supplément, qui entrera en vigueur en 2024, prévoit que les personnes assistées sociales pourront conserver 10 % de leurs gains de travail nets, qui excèdent leurs revenus de travail permis de 200 $ pour une personne seule ou 300 $ pour un couple. Par exemple, si une personne seule empoche 500 $ en revenu de travail au cours d’un mois, elle pourra conserver 30 $ de plus qu’actuellement. Précisons qu’à peine 3 % des personnes assistées sociales déclarent des revenus de travail.

Enfin, ce sont quelque 80 M$ qui sont prévus pour le soutien à l’aide alimentaire, dont une somme de 40 M$ pour soutenir le réseau des banques alimentaires sur une période de deux ans (de 2024 à 2026) et 34 M$ pour soutenir le Club des petits déjeuners et La Cantine pour tous sur une période de cinq ans.

La pensée magique du gouvernement

« Au regard des crises actuelles (insécurité alimentaire, itinérance, logement, etc.), le budget 2024-2025 ne règlera rien. Par son refus d’agir, le gouvernement devra être tenu directement responsable de l’aggravation des différentes crises qui frappent le Québec, s’exclame Serge Petitclerc.
« Ce budget ne prévoit rien pour empêcher les gens de se retrouver à la rue ou pour aider les milliers de personnes qui s’y trouvent à s’en sortir. Rien pour freiner l’augmentation du recours aux banques alimentaires, qui semble inexorablement se normaliser. Et pratiquement rien pour alléger le fardeau des dizaines de milliers de locataires qui n’arrivent tout simplement plus à se loger convenablement.

« Croire que les différentes crises qui frappent le Québec vont se résorber d’elles-mêmes relève de la pensée magique. La dégradation des conditions de vie d’un grand nombre de personnes en situation de pauvreté dans les dernières années aurait dû inciter le ministre des Finances à déposer un budget visant à assurer à toutes et à tous la couverture de leurs besoins de base. Personne au Québec ne devrait être forcé de vivre dans la rue, d’avoir recours à une banque alimentaire, d’habiter dans un logement inabordable. Il s’agit ici d’un minimum, d’une simple question de respect des droits. »

Se donner les moyens de lutter contre la pauvreté

« Pour se donner les moyens de mettre en place des mesures structurantes de lutte contre la pauvreté, le Collectif avait recommandé au gouvernement d’annuler sa dernière baisse d’impôt et de réinvestir les sommes récupérées dans le filet social, rappelle la co-porte-parole du Collectif, Virginie Larivière. En se contentant du statu quo, le gouvernement fait malheureusement le choix de priver le Québec de milliards de dollars qui font cruellement défaut aux services publics et aux programmes sociaux qui pourraient servir à lutter contre la pauvreté.

« Les mesures présentes dans le budget déposé aujourd’hui sont inadéquates, vu l’ampleur des besoins, pour faire reculer durablement la pauvreté. Comme ces mesures devraient se retrouver dans le 4e plan de lutte contre la pauvreté, on peut craindre le pire pour les prochaines années. »


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