Budget fédéral : un soutien financier bienvenu, mais pas suffisant, estime le Réseau FADOQ
MONTRÉAL, le 28 mars 2023 - Le Réseau FADOQ accueille favorablement le soutien financier offert aux personnes aînées dans le budget fédéral, notamment avec l’aide ponctuelle pour l’épicerie et l’élargissement du Régime canadien de soins dentaires.
Cependant, la plus grande organisation de personnes aînées au pays déplore la décision de ne pas bonifier le Supplément de revenu garanti (SRG), ce qui aurait été un autre moyen d’aider les bénéficiaires de celui-ci à faire face à la hausse du coût de la vie. Rappelons qu’une personne de moins de 75 ans qui reçoit uniquement la Sécurité de la vieillesse et le SRG bénéficie d’un revenu annuel de seulement 20 575 $, ce qui se situe sous le seuil de pauvreté officiel du gouvernement fédéral.
« Il s’agit d’un rendez-vous manqué. Les bénéficiaires du Supplément de revenu garanti font partie des plus vulnérables de notre société. La bonification du SRG était d’ailleurs un engagement des libéraux lors de la campagne électorale de 2021 », rappelle la présidente du Réseau FADOQ, Gisèle Tassé-Goodman.
De plus, une autre promesse du premier ministre Justin Trudeau est absente de ce budget : la création d’un crédit d’impôt pour prolongation de carrière. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, la mise en place d’un crédit d’impôt afin d’inciter certains travailleurs d’expérience à prolonger leur carrière aurait été bien accueillie.
En ce qui concerne l’aide ponctuelle pour l’épicerie, Ottawa octroiera au cours de la prochaine année un remboursement par le biais du crédit pour la taxe sur les produits et services (TPS). Pour les personnes aînées, les ménages admissibles à cette mesure fiscale pourront profiter d’un montant supplémentaire pouvant atteindre 234 $ pour une personne vivant seule et 306 $ pour une personne en couple.
Par ailleurs, le Réseau FADOQ continue de décrier le fait que la bonification de 10 % de la Sécurité de la vieillesse soit toujours uniquement réservée aux personnes de 75 ans et plus. Pourtant, ça aurait pu être une autre forme de coup de pouce financier récurrent aux personnes de 65 à 74 ans afin d’amoindrir les contrecoups de l’inflation.
Soins dentaires : Ottawa maintient le cap
Quant au Régime canadien de soins dentaires, le budget fédéral 2023-2024 maintient le cap en ce qui concerne l’élargissement de ce programme d’ici la fin de l’année, en le rendant notamment accessible aux personnes aînées et aux personnes en situation de handicap.
« Il s’agit d’une bonne mesure, mais des détails relativement au programme sont attendus afin de voir l’étendue de la couverture qui sera offerte aux personnes aînées », commente Mme Tassé-Goodman.
Enfin, conformément à l’entente avec les provinces et territoires, le gouvernement fédéral concrétise un financement des soins de santé de 198,3 milliards $ de plus sur 10 ans, dont 46,2 milliards $ en nouveaux fonds par le biais du Transfert canadien en matière de santé, lequel augmentera d’au moins 5 % par année au cours des cinq prochaines années. Le Réseau FADOQ avait demandé à plus d’une reprise la hausse de ce transfert.
Réaction de la FTQ au budget fédéral
« Ottawa s’engage à adopter une loi anti-briseurs de grève, enfin ! »
‒ Denis Bolduc, secrétaire général de la FTQ
MONTRÉAL, le 28 mars 2023 - La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) salue la décision du gouvernement fédéral de s’engager à clairement modifier le Code canadien du travail avant la fin de 2023 pour interdire le recours aux briseurs de grève pour les entreprises sous compétence fédérale. « Enfin, il était temps ! Comme société, nous ne pouvons plus tolérer que des entreprises poursuivent leurs opérations avec des scabs, comme si de rien n’était, au détriment des travailleurs et des travailleuses qui tentent d’améliorer leur sort et qui se butent à des employeurs qui préfèrent mettre à la rue des familles plutôt que de négocier de bonne foi. Bravo ! », déclare le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc.
« Le crédit de TPS aux familles dans le besoin est aussi un point positif de ce budget, contrairement au Québec qui a décidé de réduire les impôts au profit des plus riches et de distribuer des chèques-cadeaux pour se faire élire. Il faut le saluer », ajoute Denis Bolduc.
« Aussi, il faut souligner la volonté du gouvernement d’investir dans la transition énergétique et verte et de reporter le retour à l’équilibre budgétaire. La FTQ est par contre déçue du manque d’engagement clair pour mettre en place un véritable régime public et universel d’assurance médicaments », mentionne le secrétaire général.
En ce qui a trait à l’assurance-emploi, Ottawa aurait pu faire un effort pour bonifier le régime. « Ça fait trop longtemps que les travailleurs et les travailleuses attendent que le fédéral agisse. Ottawa aurait pu également bonifier ses transferts en santé pour les provinces, notamment pour le Québec qui a baissé les bras en acceptant un maigre milliard de dollars, alors que les besoins ne cessent de grandir », conclut le secrétaire général.
Teamsters Canada satisfait de voir que le budget fédéral 2023 supporte les familles de la classe moyenne
Teamsters Canada exprime son appui au budget fédéral 2023 annoncé récemment, particulièrement aux mesures visant à aider les familles de la classe moyenne à relever les défis économiques actuels.
LAVAL, QC, le 28 mars 2023 - Teamsters Canada accueille favorablement le budget fédéral 2023 qui vient d’être rendu public et qui vient en aide aux familles de la classe moyenne. Le budget comprend une variété de mesures conçues pour protéger la sécurité économique des Canadiens dans un contexte de hausse du coût de la vie.
« Le budget fédéral 2023 reflète la volonté du gouvernement d’aider les familles de la classe moyenne. Nous croyons que ces mesures aideront nos membres et tous les Canadiens à faire face aux défis continus causés par l’instabilité économique. Nous saluons le gouvernement pour ces actions et pour avoir pensé aux besoins des travailleurs et travailleuses », a déclaré le président de Teamsters Canada, François Laporte.
Nous nous attendons à ce que les dispositions du budget apportent un soulagement nécessaire aux membres des Teamsters et aux autres travailleurs et travailleuses canadiens. Avec des initiatives telles que les mesures anti-briseurs de grève, le régime de soins dentaires pour les Canadiens non assurés, les crédits d’impôt pour l’épicerie et les investissements dans les industries clés, nous estimons que le gouvernement est déterminé à aider les travailleurs et travailleuses pendant la pire période économique depuis des années.
Teamsters Canada espère que la mise en œuvre des mesures budgétaires sera rapide et se réjouit de leur impact positif sur la vie des travailleurs canadiens.
La ministre Freeland veut transformer l’économie, mais néglige d’importantes promesses
OTTAWA, ON, le 28 mars 2023 - La CSN salue certaines mesures du budget fédéral comme l’investissement majeur d’environ 20 G$ sur 5 ans pour l’économie propre ou l’annonce d’une nouvelle loi anti-briseurs de grève pour les entreprises sous juridiction fédérale. La confédération salue également la décision du gouvernement de tenir compte des conditions de travail pour les projets de l’économie propre !
Cependant, la CSN constate encore une fois l’énorme difficulté d’Ottawa de livrer la marchandise tant en ce qui a trait à l’assurance-emploi qu’à l’assurance médicaments.
« Après un an de consultations et des promesses de réforme qui datent de 2015, on s’attendait à plus pour la réforme de l’assurance-emploi. Avec les leçons de la crise du coronavirus et alors que tout le monde a réalisé l’importance du soutien fédéral pour éviter la catastrophe, on peut se demander quand le gouvernement osera aller de l’avant dans ce dossier qui traîne depuis des années », lance Caroline Senneville, présidente de la CSN.
L’organisation syndicale dresse un constat similaire pour l’assurance médicaments publique qui devait pourtant se concrétiser en 2023, si l’on se fie à l’entente conclue entre le gouvernement Trudeau et le NPD de Jagmeet Singh. Selon plusieurs études, cette assurance permettrait des économies globales pouvant aller jusqu’à 3 milliards de dollars pour le Québec seulement. « Si on veut donner un peu d’air aux travailleuses et aux travailleurs en cette période d’inflation, respecter cette promesse serait un excellent moyen », affirme Caroline Senneville.
Économie propre : quelle sera la part du Québec ?
On constate que d’importantes sommes sont prévues pour que le Canada puisse rivaliser avec le gigantesque soutien public à l’industrie de 369 G$ sur 10 ans prévus par les États-Unis dans l’Inflation Reduction Act (IRA). « C’est une bonne chose de soutenir l’économie verte de l’avenir. On souhaite vivement que l’industrie québécoise puisse tirer son épingle du jeu », souligne la présidente. L’organisation syndicale espère notamment qu’Ottawa en fasse plus pour soutenir le transport en commun électrifié.
La CSN demeure par ailleurs déçue de la faiblesse annoncée des transferts en santé ; cette situation complique passablement la tâche des provinces qui veulent remettre leur réseau de la santé en bon état après des années de sous-investissement et les ravages de la pandémie.
Enfin, la CSN attend encore l’intégration pleine et entière du chantier maritime Davie à la Stratégie nationale de construction navale.
Budget fédéral : le gouvernement Trudeau continue d’ignorer les véritables besoins en logement
MONTRÉAL, le 28 mars 2023 - « Le gouvernement libéral de Justin Trudeau vient de laisser passer l’occasion de faire en sorte que sa Stratégie nationale sur le logement permette de répondre aux besoins les plus urgents en matière de logement ». C’est en ces termes que Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), a commenté l’extrême faiblesse des annonces faites en habitation dans le budget présenté aujourd’hui par la ministre des Finances, Chrystia Freeland.
Elle accuse le gouvernement de faire « preuve de négligence et d’indifférence, alors que la situation des ménages à revenus faibles et modestes continue de s’aggraver compte tenu de l’explosion des loyers dont témoigne le dernier rapport sur le logement locatif de la SCHL ». Elle déplore par ailleurs que le budget n’accorde que 4 milliards $ en 7 ans pour le logement autochtone, alors que les organisations autochtones, notamment celles réunies au sein du caucus autochtone de l’Association canadienne d’habitation et de rénovation urbaine, en revendiquaient un minimum de 6,3 milliards $ pour amorcer la mise en œuvre d’une stratégie visant à s’attaquer à la situation scandaleuse de l’habitation vécue aussi bien dans les communautés qu’hors de celles-ci.
Une stratégie nationale critiquée à raison
Le FRAPRU rappelle que la Stratégie nationale sur le logement, présentée par Ottawa comme un plan de plus de 82 milliards $, n’en consacre qu’une très faible partie aux ménages ayant des besoins impérieux en matière de logement, qui sont pourtant ceux officiellement visés par cette stratégie, ce qui a fait l’objet de critiques très vives provenant tout aussi bien de la Vérificatrice générale du Canada et du Directeur parlementaire du budget que de la Défenseure fédérale du logement et du Conseil national du logement, que du FRAPRU lui-même.
Selon le regroupement québécois pour le droit au logement, les deux initiatives les plus importantes de la Stratégie ratent totalement la cible. Ainsi, en décembre 2022, sur les 39 682 appartements engagés en vertu de l’initiative de Financement de la construction de logements locatifs, 30 % ne permettront pas d’offrir des loyers inférieurs à ceux du marché. Or, ceux-ci sont déjà exorbitants pour les ménages à faible et modeste revenus. Quant au volet construction du Fonds national de co-investissement sur le logement, le tiers des 28 985 logements aidés jusqu’ici n’est même pas considéré comme « abordable », alors que cette notion ne garantit en rien l’offre de logements correspondant à la capacité de payer des ménages mal-logés. Le FRAPRU ajoute que de surcroit, le Québec n’a jusqu’ici reçu que 10,3 % des 20,6 milliards $ jusqu’ici consacrés à ces deux initiatives, ce qui montre qu’elles ne sont pas adaptées à ses réalités.
Le FRAPRU continue de revendiquer un changement de cap radical de la Stratégie national sur le logement pour que ses investissements soient réorientés vers le logement social, sous la forme de logements publics, coopératifs et sans but lucratif.
L’organisme est particulièrement outré que le budget ne prévoit pas de nouveau financement pour l’Initiative de construction rapide de logements (ICRL) qui, elle, finance du logement sans but lucratif pour des personnes en situation de grande vulnérabilité au niveau de l’habitation. Il est aussi déçu que le gouvernement ait ignoré la demande d’un programme d’acquisition de logements locatifs privés pour les transformer en logements hors-marché. Selon Véronique Laflamme, « Justin Trudeau fait ainsi fi d’un outil essentiel de lutte contre la spéculation immobilière et la marchandisation du logement », commente Véronique Laflamme.
Malgré le fait qu’Ottawa a reconnu en 2019, dans la Loi sur la stratégie nationale sur le logement, que le droit à un logement adéquat est un droit fondamental de la personne, les crises actuelles du logement entraînent des violations flagrantes de droits humains, comme le FRAPRU en fait état dans un rapport récemment déposé à la Défenseure fédérale du logement. Le FRAPRU trouve d’autant plus inacceptable dans les circonstances que le gouvernement Trudeau n’en fasse pas davantage pour faire avancer la réalisation progressive de ce droit.
Budget fédéral 2023 : des dizaines de milliards pour des industries pas si propres
OTTAWA, ON, le 28 mars 2023 - Dans le budget déposé aujourd’hui par la ministre des Finances Chrystia Freeland, le gouvernement fédéral se montre davantage sensible aux pressions du monde des affaires que celui de l’ensemble de la population, selon l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS). Alors que les milliards pleuvent pour des industries qui ne favorisent pas forcément la transition écologique, plusieurs politiques sociales ayant fait l’objet de vastes consultations brillent par leur absence.
Une transition mal nommée
En réponse aux inquiétudes des entreprises voyant le gouvernement des États-Unis débloquer des centaines de milliards de dollars dans le cadre de l’Inflation Reduction Act, le budget 2023-2024 annonce de gigantesques subventions sous forme de crédits d’impôt remboursables à l’intention de l’industrie des technologies dites propres.
« Sur le plan économique, le budget opte pour une transition menée par le secteur privé et elle se montre très généreuse à son endroit. Et sur le plan écologique, il mise naïvement sur les miracles technologiques que fait miroiter l’industrie fossile », déplore Colin Pratte, chercheur à l’IRIS. On constate que près du 25 % du plan de transition de 80 $G qui s’échelonne jusqu’à 2034 est composé de crédits d’impôt dont pourront se prévaloir les entreprises fossiles pour des projets de captage et de séquestration du carbone.
L’IRIS rappelle que selon des projections de la Régie de l’énergie du Canada, la production canadienne de gaz naturel et de pétrole augmentera de 20 % chacune d’ici 2040. Les mesures annoncées par le budget fédéral viennent soutenir cette croissance de l’industrie fossile aux dépens d’une réelle transition écologique. « Contrairement à l’idée reçue de ce que devrait être une transition énergétique, le budget Freeland maintient le cap sur cette trajectoire où les énergies renouvelables viennent simplement s’additionner à une industrie fossile croissante », observe M. Pratte.
Des politiques sociales qui brillent par leur absence
Après avoir mené des consultations sur des programmes tels qu’une nouvelle assurance-médicaments publique ou la révision du fonctionnement de l’assurance-emploi, et après avoir beaucoup misé sur la Stratégie nationale sur le logement annoncée durant son précédent mandat, le budget 2023-2024 du gouvernement demeure cette année silencieux sur ces politiques fortement attendues. « Lors de l’élection des libéraux en 2016, on notait que la rhétorique grandiloquente du nouveau gouvernement n’atterrissait guère sur des propositions concrètes. On promettait souvent de consulter la population. Plusieurs années plus tard, il est frappant de constater qu’à l’égard de plusieurs grands chantiers, le gouvernement Trudeau n’accouche finalement de rien », remarque Guillaume Hébert, chercheur à l’IRIS.
La seule exception concerne le nouveau Régime canadien d’assurance dentaire qui avait été annoncé l’année dernière et qui prendra son envol cette année. La portée et les coûts du programme seront par ailleurs plus élevés que prévu. Les dépenses pour ce programme devraient atteindre 5 G$ par année à partir de l’exercice 2027-2028.
En outre, le gouvernement a prévu différentes mesures pour protéger le pouvoir d’achat des ménages face à l’inflation. La mesure la plus en vue est celle de la bonification du crédit pour la TPS, que le gouvernement annonce en lui accolant le nom de « remboursement pour l’épicerie ». Selon M. Hébert, « cette mesure est positive considérant qu’elle cible les bonnes personnes et qu’elle est facile à administrer. Espérons toutefois que ces sommes ne viendront pas simplement grossir davantage les marges de profits des magasins d’alimentation, ce qu’on ne peut exclure puisque le gouvernement n’a toujours pas agi pour contre-carrer les stratégies de ces entreprises, dont l’appétit pour les bénéfices semble insatiable. ».
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