« Après tant de communications publiques, de revendications pour l’arrêt des travaux et pour des consultations publiques dignes de ce nom, après tant d’âneries et de cachoteries de la part des compagnies et du gouvernement en place, est-ce que l’action directe serait la seule voie restante pour empêcher la prolifération de l’industrie des hydrocarbures en Gaspésie ? » demande Pascal Bergeron, porte-parole d’Environnement Vert Plus.
Cette occupation survient au moment où la compagnie vient de recevoir une compensation pour son départ de l’Île d’Anticosti, de 5,5M$, qui constitue sa mise de fonds pour recevoir 8,4M$ de fonds gouvernementaux de Ressources Québec. Ainsi, le gouvernement financera à 100% les prochains travaux aux puits Galt 6 et Galt 7. « On nage dans l’absurde ! Les libéraux ne peuvent pas parler de transition énergétique et financer l’industrie pétrolière de la sorte. »
Entre temps, plusieurs questions restent en suspens, dont celles-ci :
1- Jean-Yves Lavoie, le PDG de Junex, a signé la fermeture du puits qui fuit au bout de la rue Tundra à Gaspé, en 1999. Appliquera-t-il la même procédure de fermeture à ses puits à Galt ? Est-ce qu’un déversement garanti dans 20 ou 30 ans est moins problématique qu’un déversement maintenant ?
2- Quel est le bilan climatique de ces forages pétroliers ? Permettent-ils d’atteindre nos pathétiques cibles de réduction de gaz à effet de serre, ou bien augmente-t-on nos émissions en développant la filière hydrocarbure ?
3- Junex a soutiré 18000 barils de son puits Galt 4 en 8 mois de pompage, soit 900000$ à 50$ le baril. Pas assez pour repayer le forage du puits (5-7M$ ?), encore moins les 5 forages déjà accomplis. Peter Dorrins affirmait ne pas mettre de côté la fracturation à Galt. Qu’est-ce qui garantit que Junex ne fracturera pas son puits Galt
4- lorsqu’il deviendra clair que le gisement n’est pas rentable de manière conventionnelle ? »
Pour le moment, nous apprécierions les contributions en argent et en nourriture, directement sur le site.
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Pour informations :
Pascal Bergeron, porte-parole Environnement Vert Plus : 581-886-1189
Communiqué
Appel à l’action #réoccupation contre #Galt (pétrole, fracturation). against fracking, gaz !!
Message des protecteurs et protectrices de l’eau :
"Depuis hier, nous bloquons et occupons les propriétés illégitimes de Junex. Sur la route des projets Galt, situés entre Gaspé et Murdochville, nous avons organisé un blocage et un camp comme acte de solidarité envers les protecteur.trice.s des territoires et de l’eau de L’Île de la Tortue.
Parce que nous somme contre l’extraction du pétrole dans son système de reproduction de la violence coloniale. Parce que nous refusons de laisser Junex explorer, fracturer, stimuler, injecter ou utiliser quelconque méthodes afin d’extraire ces ressources. Parce que le pari catastrophique de Junex met à risque l’entièreté de ce territoire, notre camp durera aussi longtemps que nécessaire afin que ces projets violents demeurent arrêtés pour toujours."
Vous pouvez vous joindre à nous aux barricades ou bien mettre en place des initiatives parallèles afin de soutenir le blocage et le camp. Des détails plus précis sur le lieu du blocage suivront : on peut vous dire que c’est sur la route 198 entre Gaspé et Murdochville, à 20 km de Gaspé (carte à venir). Partagez !"
Hydrocarbures et fracturation en Gaspésie : état des lieux
Peut-on extraire des hydrocarbures en Gaspésie sans avoir recours à la fracturation ? À partir d’informations glanées dans différents rapports scientifiques, il nous semble impossible que Junex ou Pétrolia extraient des hydrocarbures avec un rendement commercial sans avoir recours à la fracturation. Le gros bon sens commandait déjà le constat : puisque aucun des 175 puits déjà forés en Gaspésie depuis les débuts de l’exploration pétrolière dans la région en 1860 n’a donné lieu à une production commerciale avec les techniques conventionnelles, les chances restaient assez minces que les nouvelles compagnies y parviennent mieux que les anciennes. L’analyse de données géologiques qui suit nous permet de conclure avec plus de certitude qu’elles ne pourront exploiter sans fracturer.
Levons d’abord le voile sur le concept de gisement conventionnel. Les travaux de Harris Cander, directeur du groupe de recherche sur le non-conventionnel à l’Association Américaine des Géologues Pétrolifères, l’AAPG, ont permis d’offrir des mesures quantitatives du concept. On peut parler d’un gisement conventionnel si la roche-mère est suffisamment perméable pour laisser s’écouler librement les hydrocarbures, en fonction de leur viscosité. Dans une formation géologique de gaz ou de pétrole de schiste, à gauche dans le graphique ci-dessous, l’industrie a recours à la fracturation pour extraire des hydrocarbures. Dans le cas d’hydrocarbures très visqueux, situés dans le haut du graphique, impossible de les faire couler sans les fluidifier, par l’injection de vapeur par exemple. Un peu comme chauffer du miel pour qu’il coule du pot. Pour un gisement qui se trouve en haut à gauche du graphique, l’industrie doit recourir aux deux techniques simultanément pour obtenir des débits commerciaux.

Bien entendu, une formation géologique n’est pas uniforme. Un puits horizontal permettra de rencontrer des zones plus perméables, dans lesquelles les hydrocarbures peuvent déjà migré. Ces « bulles » expliquent les débits plus ou moins généreux que Pétrolia et Junex ont obtenu lors de leurs essais de pompage à Galt et à Haldimand. À elles seules, selon nous, elles ne permettront pas d’obtenir des rendements suffisants pour justifier une exploitation commerciale sans fracturation.
Les grosses bulles qui renfermaient des poches d’hydrocarbures suffisantes pour justifier une exploitation commerciale ont pour la plupart déjà été découvertes et exploitées. Voilà pourquoi les experts parlaient déjà de « peak » pétrolier au milieu des années ’70. Pour en savoir davantage sur cette notion, et pour le contexte énergétique mondial en général, visionnez l’incontournable documentaire animé « Sans lendemain ».
Vous pouvez consulter en cliquant sur le nom des trois gisements ci-dessous une analyse plus détaillée qui met en lien les travaux de Cander et l’information géomorphologique disponible publiquement :
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