Hors faut-il rappeler à M. Tremblay que seulement 5% de la forêt au sud de la limite nordique est actuellement protégée et que les « choix de société » auquel M. Tremblay fait référence ont déjà été fait il y a 20 ans de cela. Le problème est que le Québec est incroyablement en retard pour mettre ces choix à exécution.
Ce retard flagrant qu’a pris le Québec quant à la protection de ses écosystèmes forestiers n’est d’ailleurs pas étranger à l’emprise quasi totale de l’industrie sur les forêts publiques productives, à la montée rapide des coupes vers le Nord et la prévalence des choix « économiques » faits aux dépens des communautés et des écosystèmes depuis des décennies au Québec. L’inertie de pensée dont font preuve M. Tremblay et le CIFQ témoigne d’un passé lourd de conséquences pour nos forêts. Il est grand temps que cesse ce réflexe classique d’opposer la prospérité du secteur forestier et la création d’aires protégées. Partout dans le Monde, les marchés demandent des produits forestiers qui ne sont pas issus de forêts intactes, où l’aménagement est fait de façon responsable et où les niveaux de protection sont adéquats.
Il est grand temps que le CIFQ atterrisse dans la réalité du 21ème siècle et embrasse l’importance de protéger davantage nos forêts pour assurer la pérennité du secteur forestier. Le secteur forestier a creusé sa propre tombe et c’est en changeant d’approche qu’il s’en sortira. Ce n’est pas avec 5% d’aires protégées, une opposition farouche à toute augmentation de la protection de nos forêts et une campagne de peur sur les pertes d’emplois potentielles que le Québec et son Conseil de l’industrie forestière assureront une prospérité à long terme pour les communautés forestières.
L’auteur est de Greenpeace Canada