ERREUR !
Mon homme est tombé en amour avec sa secrétaire. Il nous quittait.
Cette fois c’était sérieux. Pas juste un orage de printemps. Une tornade et un ouragan, le ciel entier m’est tombé sur la tête.
« Qu’est-ce que je vais faire, moi ? »
Pour subvenir à mes besoins et à ceux des enfants, j’ai dû demander de l’aide sociale. Heureusement qu’au Québec, à cette époque, l’aide de dernier recours « aidait ».
Car les mois qui ont suivi cette épreuve m’ont plongée dans une profonde dépression qui a duré deux ans. Hospitalisation, pilules, psychologue, avocat et j’en passe. Je n’avais plus de jus, je ne pouvais pas travailler.
Deux années pour me refaire une santé morale et physique. Pour reprendre confiance, une vie normale, des études et un travail.
L’aide sociale ne sera bientôt plus un droit
Avec du temps, j’ai réussi à m’en sortir. Mais à l’avenir, les personnes qui seront dans la même situation (ou pire) n’auront pas le même traitement si elles demandent de l’aide sociale. Non, elles devront être prêtes, tout de suite.
Avec le nouveau programme Objectif emploi du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, l’aide de dernier recours ne sera plus un droit, ni un service de protection en cas de malchance.
Que les personnes soient malades, malheureuses, dans la misère, ça ne comptera plus. Elles devront embarquer immédiatement « dans un parcours de reprise en main » sous peine de sanctions, coupures, refus.
Le programme d’aide sociale est devenu, au fil des ans, un service aux entreprises, une machine contre les pauvres remplie de préjugés. C’est inacceptable dans une société riche comme le Québec d’abandonner ainsi les plus démunis.
Si le programme Objectif emploi avait été en vigueur il y a 23 ans, j’aurais perdu enfants, maison, dignité, espoir et futur. Je ne serais plus de ce monde pour en témoigner.
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