Dans un contexte où le marché du travail subit de profondes transformations, les boulots domestiques, loin de disparaître, se reconfigurent et continuent d’occuper une part non négligeable de la main-d’œuvre féminine. Tandis qu’une proportion croissante de femmes ont un meilleur accès à la scolarisation et au salariat, de nombreuses autres se trouvent refoulées dans diverses filières d’emplois domestiques : la garde d’enfants, l’aide à domicile pour les personnes âgées, les travaux d’entretien ménager.
Les trajectoires des femmes interrogées par Catherine Charron, nées entre 1914 et 1958, illustrent le rapport changeant des femmes à l’emploi et à la famille à partir des années d’après-guerre ainsi que leurs réalités hétérogènes. À l’intersection du public et du privé, le travail domestique rémunéré s’exerce dans la continuité du travail gratuit assigné aux femmes au sein de la famille et de la communauté, ce qui contribue à le rendre invisible. Aux marges de l’emploi révèle cette face cachée de l’économie marchande et domestique, incontournable dans toute réflexion sur le travail, et rend justice à celles qui l’incarnent.
978-2-89091-614-2 • 264 pages • 15 x 23 cm 24,95$ • aussi en PDF et ePub
« Si le partage des tâches dans la famille demeure une question irrésolue, qu’en est-il en effet de la répartition du travail domestique à l’échelle de la société ? Sur qui reportons-nous cette charge quotidienne, et qu’est-ce que cela nous dit sur les rapports de pouvoir entre les hommes et les femmes et entre les femmes elles-mêmes ? » – Catherine Charron
Je me disais « Regarde-moi ! Moi, femme de ménage ! ». Tu sais, j’avais du caractère, je me disais : « Bien voyons donc, voir si je vas rester là-dedans ! ». Mais non, la vie me ramenait là tout le temps. – Mme Côté, née en 1954
C’est plus comme c’était avant, le travail domestique. On n’est plus des esclaves. Notre travail est reconnu et apprécié. Heille, à cette époque-là [au début des années 1960], tu travaillais pas dans une maison privée, t’étais une servante. À cette époque-là, je connaissais une personne qui travaillait dans une maison privée avec le tablier puis le petit bonnet puis elle mangeait pas à la même table que les patrons. Oh non ! Oh non ! – Mme Rochette, née en 1944
Des fois, je dis « femme de ménage », des fois « préposée à l’entretien », on dirait que c’est plus chic en 2010. […] Alors, des fois, il y en a qui disent pas un mot, leur réaction est pas très forte. Ou il y a un petit moment de silence. – Mme Gauthier, née en 1951
Engagées, critiques et libres, les Éditions du remue-ménage publient depuis 1976 des livres féministes.
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