« Cela nous permet de faire le point sur les dossiers d’actualité qui portent cette année sur la négociation de l’ALÉNA, les élections québécoises de l’automne et la négociation du contrat modèle de l’industrie papetière à l’est du Canada », a expliqué le dirigeant syndical.
Une épée de Damoclès pour de nombreux secteurs industriels
L’épineuse question de la renégociation de l’ALÉNA alors que le syndicat représente des membres dans presque tous les secteurs qui seront potentiellement impactés dont l’automobile, le bois d’œuvre, le papier journal et surcalandré, l’aluminium, l’aérospatial, etc. a ainsi été abordée. Unifor s’inquiète particulièrement des menaces que fait planer sur la négociation le président Trump notamment sur les taxes sur l’aluminium et l’acier. « On a beau être exemptés pour le moment, Trump a été très clair en disant que ça dépendra du résultat de la négociation de l’ALÉNA. Ce qui revient à dire que si le Canada ne lui concède pas ce qu’il veut, il va nous imposer des taxes. Ça n’a pas de sens de négocier comme cela », a indiqué M. Gagné.
Unifor s’inquiète aussi du fait que le Canada a signé l’Accord de partenariat transpacifique (PTP) en catimini et sans que l’on connaisse exactement le contenu. « Il faut bien comprendre que cet accord risque de paver la voie au futur ALÉNA. Ce qu’on a concédé dans cette négociation, les Américains voudront aussi l’obtenir », a indiqué Renaud Gagné, directeur québécois.
Le dirigeant syndical a rappelé que « l’ALÉNA, dans son état actuel, n’est pas un bon accord. Il faut que des dispositions efficaces soient incluses pour la défense des droits du travail et de l’environnement. Il nous faut aussi un bon dispositif de résolution des conflits », a expliqué M. Gagné. C’est d’ailleurs le même message qu’Unifor maintient lors des différentes rondes de négociation alors que les dirigeants, dont M. Gagné et Jerry Diaz, président national, participent en tant qu’organisation invitée par le gouvernement fédéral.
2018 : une année électorale
Les dirigeantes et dirigeants d’Unifor profitent aussi de la rencontre pour discuter des prochaines élections québécoises qui se tiendront à l’automne. Lors d’une rencontre des sections locales en novembre dernier, les membres ont pu contribuer au processus de création de la plate-forme d’Unifor. Des équipes de militantes et militants seront mises en place partout au Québec afin d’aller à la rencontre des candidates et candidats des différents partis politiques et de présenter ces revendications.
Au menu de cette plate-forme, nous retrouvons plusieurs revendications axées sur l’amélioration des conditions de vie et de travail de l’ensemble de la population notamment par la bonification des normes du travail, le renforcement de la loi en matière de santé et sécurité, l’amélioration du régime public de retraite, de meilleures dispositions en matière de syndicalisation et plus de mordant pour les dispositions anti-briseurs de grève, de l’investissement massif dans les services publics et une bonification de la formation tout au long de la vie. Les autres sujets concernés par les revendications portent sur la protection de l’emploi et de l’économie, l’obtention d’une société plus juste et égalitaire, la protection de l’environnement, la mise en place de mesures transitoires pour les emplois perdus dans la lutte aux changements climatiques, de meilleurs mécanismes pour protéger la langue française, un canal de communication afin d’assurer un dialogue entre les gouvernements et la société civile dont les syndicats et plusieurs revendications sectorielles : aérospatial, automobile, forestier, médias et transport.
Négociation du contrat modèle dans l’industrie papetière à l’est du Canada
À la mi-avril, le syndicat amorcera la négociation du contrat modèle avec l’entreprise cible choisie par les membres soit la compagnie Produits forestiers Résolu (PFR). Cette négociation traite des items salariaux, du régime de retraite et des avantages sociaux. Les clauses locales sont en train de se négocier à travers les usines de PFR. Lorsque le contrat modèle sera conclu, il servira de référence pour la renégociation des conventions collectives du reste de l’industrie papetière de l’est du Canada.
En dernier lieu, la réunion est une occasion unique pour les dirigeantes et dirigeants des sections locales de faire part des problématiques auxquelles ils font face dans leur milieu de travail tout en échangeant avec leurs consoeurs et confrères ainsi que le directeur québécois.
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