Édition du 19 novembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Féminisme

Aujourd'hui j'aimerais vous parler d’écoféminisme

Prise de parole lors de la manifestation du 27 sept 2024.

Laissez-moi vous raconter une histoire qui se passe en 1974 dans un village de l’Himalaya. Les femmes de cette région très pauvre, travaillaient toutes dans l’agriculture et dans cette société très patriarcale, elles n’avaient aucun pouvoir de décisions.

Les hommes du village avaient décidé de vendre une partie de la forêt à des compagnies privées pour la création d’une ferme industrielle, ce qui obligeait les femmes à marcher plusieurs heures par jour pour trouver du bois de chauffage. Elles ont décidé de défendre les arbres et d’empêcher des compagnies privées de les abattre en… s’attachant aux arbres !! Elles ont finalement gagné leur lutte. Cette lutte qui leur a permis de protéger leur environnement mais aussi de réclamer un rôle plus actif dans l’espace public.

Peut-être que prochainement, nos alliées Les mères aux fronts, qui se battent pour sauvegarder les boisées de Chauveau et de Neufchâtel, auront besoin de tous nos bras pour aller enlacer ces arbres.

Des luttes écoféministes, il y en a partout sur la planète.

Car oui, la crise climatique a un impact disproportionné sur les femmes et les personnes qui sont vulnérabilisées par la société à cause de leur âge, de leur faible revenu, de leur handicap, du fait qu’elles sont racisées, autochtones, etc. Actuellement, dans le monde, les femmes représentent 80 % des réfugiés climatiques, et parce qu’elles n’ont pas accès aux mêmes ressources que les hommes, l’ONU a déclaré qu’en cas de catastrophe climatique, les femmes avaient 14 fois plus de risque de mourir que les hommes.

Au Québec, durant la COVID, on a vu les personnes des quartiers défavorisés et les femmes racisées être plus affectées par la maladie elle-même, mais aussi par les confinements, par les soins à donner aux proches et par leurs emplois dans un système de santé débordé.

Comme la crise sanitaire, la crise climatique affecte plus lourdement la charge de travail et la santé mentale des femmes et de certains groupes marginalisés.
• Parce qu’elles assument la plus grande partie des activités domestiques et de soin.
• Parce qu’elles portent la responsabilité de faire un virage vert ; faire des achats plus écologiques, de tendre vers le zéro déchet ou de composter.
Le risque d’épuisement est réel.

Mais, des solutions il en existe :

A Québec, l’organisme Accès transports viables a démontré qu’un transport structurant permettrait aux femmes de se déplacer plus efficacement et rapidement alors que ce sont elles en majorité qui font de multiple petits déplacements pour aller à la garderie, à l’école, à l’épicerie, chez le médecin, avec une poussette ou des enfants en bas âges.
Ça prend des pistes cyclables sécuritaires, protégées des voitures, bien éclairées et efficaces pour répondre à aux besoins de transport de la vie quotidienne plus largement assumés par les femmes.

Le maire Bruno Marchand vient d’augmenter la taxe d’immatriculation de 60$. On peut souligner son courage politique, c’est une victoire pour le transport collectif et donc pour l’environnement. Mais ce n’est pas une victoire pour la justice climatique et sociale tant que le gars qui conduit un pick-up, paiera le même montant de taxe que la mère monoparentale qui a dû s’excentrer pour trouver un logement abordable loin des transports collectifs.

C’est pourquoi, nous demandons aux décideurs et aux décideuses :

• D’analyser leur politique pour répondre aux problèmes de certains groupes de population

• Et de s’assurer que le poids des mesures ne soit pas porté de façon disproportionné par certains groupes, particulièrement les femmes.

Pour la justice climatique et sociale, les groupes écologistes et les groupes féministes doivent lutter ensemble pour la fin de l’exploitation des femmes et des personnes marginalisées et de l’environnement.

Dans l’intérêt de toustes, menons une lutte écoféministe.

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