Qu’est-ce qui a causé la colère des travailleurs-euses du secteur public en Grande-Bretagne ?
Rob Williams : Les travailleurs-euses du secteur public ont enduré les plus sévères mesures d’austérité depuis 90 ans. Des centaines de milliers d’emplois ont été perdus, des privatisations massives et un gel des salaires toujours en cours a ramené le niveau de vie des travailleurs-euses à celui de 2002 ! Donc, lorsque le gouvernement conservateur a dit que l’économie se rétablissait, les travailleurs-euses lui ont demandé : « Où est notre part ? ». Cette situation révoltante a très certainement contribué au déclenchement de la grève générale nationale du 10 juillet dernier. Celle-ci a mobilisé près de 1,5 millions de travailleurs-euses.
Ces travailleur-euses sont représenté(e)s par quel syndicat ?
Rob Williams : : Les centrales syndicales à avoir fait la grève sont notamment ; les employés municipaux d’Unison, de Unite et de la National Union of General and Municipal Workers (GMB), les employés de la fonction publique (PCS), la National Union of Teachers et les pompiers (FBU).
Est-ce la première fois que les travailleurs-euses britanniques entrent en grève générale ?
Rob Williams : ; La dernière grande lutte eu lieu en 2011 et avait pour objectif de combattre les attaques sur les pensions des travailleurs-euses du secteur public. Le point culminant de cette campagne fut lorsque 2 millions de travailleur-euses ont pris les rues le 30 novembre 2011. Cette journée fut sans doute la plus importante grève générale depuis celle de 1926. Ces actions auraient dû servir de levier de mobilisation pour d’autres actions de masse l’année suivante et auraient pu entraîner un autre million de travailleur-euses du secteur privé qui, eux aussi, se faisaient attaquer par le gouvernement conservateur. Malheureusement, cette escalade des moyens de pression n’a pas eu lieu à cause de la pression des dirigeants syndicaux plus conservateurs.
Comment la journée de grève s’est-elle déroulée ? Quelle est la prochaine étape ?
Rob Williams : : La grève fut impressionnante et l’atmosphère sérieuse. Les travailleurs-euses n’avaient pas le cœur à la fête, se souvenant de l’arrêt de la lutte sur les pensions en 2011. Les travailleurs-euses sont maintenant déterminé(e)s à ne pas commettre la même erreur. Le 10 juillet dernier, il y avait clairement une volonté de faire pression sur les dirigeants syndicaux pour plus d’actions. Unison, la plus grande centrale du système public, en grande partie responsable de l’arrêt des moyens de pressions en 2011, a déjà appelé à deux journées de grève en septembre. Le NSSN existe pour coordonner cette pression sur les dirigeants syndicaux et nous appelons à une réunion d’urgence entre les dirigeants pour qu’ils confirment rapidement ces journées de grève afin de maintenir le momentum. S’ils le font, nous croyons que cela pourrait contribuer au renversement du gouvernement aux prochaines élections.
Évidemment, il n’y a pas de garanties sur ce qui peut arriver, mais il y a une colère bien réelle chez les travailleurs-euses pour amener la lutte à une autre étape [2].
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