On ne sait pas comment seront répartis les 150 millions $ de la première année mais le gouvernement a rendu publique la répartition du total des 200 millions $ de la deuxième année :
14 millions $ pour les unités de convalescence : 200 places, à une moyenne de 70 000 $ par place sur une base annuelle,
81 millions $ pour les ressources intermédiaires : 2500 places, à une moyenne de 32 400 $ par place,
50 millions $ pour les CHSLD : 800 places, à une moyenne de 62 500 $ par place,
5 millions pour l’application du rapport Bergman (maladie d’Alzheimer, etc.),
45 millions $ en maintien à domicile : 15 000 usagers de plus, à une moyenne de 3000 $ par usager,
5 millions $ pour les EESAD (entreprises d’économie sociale en aide domestique).
Ces sommes seront surtout investies dans les régions de Laval, Laurentides, Lanaudière et Montérégie.
Les 45 millions $ de développement en services à domicile s’ajouteront aux 418 millions $ que le Québec y consacrait en 2008-2009. Ce sera donc, en deux ans, une hausse de l’ordre de 11 % de ce poste budgétaire. Divers experts (Yves Vaillancourt et al., Réjean Hébert) estiment que c’est entre 300 et 500 millions $ qu’il faudrait ajouter aux budgets actuels des services à domicile pour répondre aux besoins constatés (La Presse, 6 mars 2008), tenant compte que le Québec fait piètre figure si on le compare aux provinces canadiennes dans ce champ d’action.
Quelques questions :
pourquoi le gouvernement a-t-il fermé 1700 lits de CHSLD depuis 2006 à Montréal et qu’il en ouvre maintenant 800 dans d’autres régions, alors qu’il y a 1420 personnes à Montréal qui attendent à la maison, avec des services insuffisants, une place en CHSLD ?
pourquoi le gouvernement annonce-t-il la création de 2500 places supplémentaires en ressources intermédiaires (pour les personnes ayant besoin entre deux heures et demi et trois heures de soins par jour) alors que 62 % des places en ressources intermédiaires existantes à Montréal ne sont pas certifiées (n’offrent pas une garantie théorique de services de qualité) ? Rappelons que les ressources intermédiaires, ce sont des partenariats public-privé (PPP), avec tous les défauts et effets pervers que cela entraîne.
pourquoi le gouvernement donne-t-il 5 millions $ aux EESAD aujourd’hui alors qu’il leur a coupé 3,5 millions $ hier ?
pourquoi le gouvernement recycle-t-il ses annonces ? Il avait annoncé 80 millions $ par année pendant cinq ans, à compter de 2008, mais on n’a pas vu le versement concret de cette somme après 2009 ?
par Jacques Fournier
organisateur communautaire retraité