Édition du 17 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Afrique

Arabie Saoudite

Accusée de tolérance et d’être proches des laïques, la romancière et écrivaine Saoudienne Balkis Melhem est assassinée par ses frères.

Un terrible assassinat fratricide a coûté la vie à la romancière et écrivaine Saoudienne Balkis Melhem. Assassinée par des membres de sa famille à cause de ses prises de positions tolérantes envers d’autres sectes islamiques et pour être proches des laïques. Des sources saoudiennes informées certifient l’implication des deux frères de la romancière, ultras-religieux, dans son meurtre. Selon des informations sûres, les autorités saoudiennes ont procédé à l’arrestation des auteurs du crime suite à la plainte déposée par le fils de la regrettée auprès du ministère de l’intérieur, accusant ses oncles du meurtre de sa mère.

Les autorités qui poursuivent les investigations ont mis à nu la falsification du certificat de décès qui décrit la mort de Balkis comme naturelle tandis que l’acte infâme s’inscrit sur fond d’extrémisme religieux au sein même de la famille. La défunte, diplômée du département des études islamiques à l’université du Roi Fayçal est enseignante au niveau primaire. Mère de cinq enfants, Melhem a récemment publié un certain nombre d’articles critiquant la quasi ignorance qui affecte la famille du prophète. Elle a également écrit de nombreux récits et romans littéraires. Il est à noter que son frère cadet et membre d’Al-Qaïda. Voilà un article que la défunte a écrit quelques jours avant sa mort ; elle dit :

Ils nous ont appris que celui qui n’accomplit pas la prière de groupe à la mosquée est hypocrite ! Mon père en était un.

Que celui qui fume est un fornicateur ! Mon frère Mohamed en est un.

Que celui qui ne porte pas des habits longs ira en enfer ! Mon frère Trek en est un.

Que le beau visage de ma mère est une sédition ! Mais, personne ne ressemble à ma mère.

Que ma sœur Mériem qui se complaît à écouter les chansons de Abdel-Halim-Hafedh aura sans nul doute du feu moulé dissous dans les tympans. Je dois ajouter qu’elle l’aime, sera-t-elle jugée avec lui ? C’est ainsi qu’ils trancheront, j’en ai peur !

Que ma faculté mixte est un lieu de perdition ! Pourtant j’y est appris le plus noble des métiers ; la médecine.

Que moi-même, passive quant à la promotion de la vertu et à la préservation contre le vice, suis partenaire dans le pêché et passible de la punition !

Que mon amie Salwa, qui m’a invitée à son anniversaire est une mauvaise fréquentation !

Que notre femme de ménage chrétienne est impure !

Que ma collègue chiites est plus pernicieuse que les sionistes !

Que mon oncle instruit est laïque !

Que mon autre oncle, féru de séries égyptiennes est efféminé !

Seulement j’ai découvert que mon père est l’être le plus subtil au monde. Il m’embrassait chaque soir avant de dormir. Il me donnait mon argent de poche chaque fois qu’il partait au travail. Mes frères Mohamed et Tarek ont dépassé ce que j’imaginais pour eux ; Mohamed préside une association caritative dans l’une des facultés australienne. Tarek est bénévole dans un centre pour orphelins de la ville, il y enseigne les arts martiaux. Ma sœur Mériem s’est privée de mariage pour nous élever après la mort de notre mère. Ma mère ? Elle est ensevelit sous terre avec la satisfaction de mon père. Ma faculté mixte ? Elle m’a offert une famille heureuse en me mariant au chef du service de chirurgie d’où j’ai élevé ses trois enfants orphelins de son premier mariage. Quant à mes passe-temps, c’est mon amie Salwa qui était mon échappatoire. Ensembles, nous avons appris à tricoter et à peindre des boîtes vides pour les vendre aux enchères en faveur des foyers nécessiteux.

D’ailleurs, ma sœur Mériem dirigeait ce bazar annuel. Notre femme de ménage ? Je ne me rappelle que de ses larmes de Crystal, ce jour là, elle nous a sauvés d’un incendie qui a failli nous dévorer moi et mes frères. Elle s’en est sortie avec des brûlures. Ma collègue Chiite ? C’est elle qui m’a secourue lors d’un voyage au zoo. Je suis tombée dans la mare aux canards. Sans hésiter, elle s’est jetée dedans pour me sauver, elle s’est fracturé le bras. Mon oncle Adnan est un bon joueur de luth. Chaque année, il organise au Caire un dîner caritatif au profit des orphelins. Les invités quittent son cercle remplis de piété.

Il a érigé une mosquée du nom de ma grand-mère paraplégique. Je me demande sans cesse pourquoi ils nous apprennent à haïr les autres ?

A quand ce grand cri de protestation des sensés et des romanciers pour dénoncer ces vils assassins ? Qui a le droit d’ôter la vie à un être humain ? Quand-est-ce que ces obscurantistes auront un cerveau et arrêteront le terrorisme et les assassinats ?

À Lire aussi :

  Tunisie : Les aveux d’une jeune fille à propos de son recrutement pour accomplir le "Jihad Ennikah" en Syrie

  Tunisie : Fadhel Jaïbi - "Plus que jamais les lois de la cité doivent être mobilisées face à celles d’une religion bafouée"

  Tunisie : Le chef d’Ansar Charia, Abou Iyadh, rase sa barbe !

  Tunisie : Mon fils ne sera pas candidat aux Présidentielles (Béji Caïd Essebsi)

  Tunisie - Algérie : Coordination sur le terrain en faveur de la sécurité et la stabilité
  Tunisie : Le yacht de Belhassen Trabelsi, vendredi, à La Goulette

 Tunisie Gaz de schiste : feu vert du gouvernement

  Tunisie : Le niqab, un commandement charaique qu’il faut respecter, selon un conseiller du ministre des Affaires religieuses

  Tunisie : La grève des avocats réussie à 100%

Z. Ahmed

Journaliste pour News of Tunisia

Sur le même thème : Afrique

Sections

redaction @ pressegauche.org

Québec (Québec) Canada

Presse-toi à gauche ! propose à tous ceux et celles qui aspirent à voir grandir l’influence de la gauche au Québec un espace régulier d’échange et de débat, d’interprétation et de lecture de l’actualité de gauche au Québec...