En janvier dernier, un groupe de défense du droit à l’avortement, Abortion Access Now, a décidé de porter la cause devant les tribunaux, évoquant que la distance pour accéder au service nuisait à son accessibilité et qu’en vertu de la Charte Canadienne des droits et libertés, l’IPE avait l’obligation de l’offrir à l’intérieur de l’île. Heureusement, le gouvernement n’aura pas attendu la décision des tribunaux pour se rallier à cet argument, une excellente nouvelle pour les femmes de l’Île-du-Prince-Édouard.
Ce qui me frappe particulièrement dans cette nouvelle, c’est l’importance non négligeable du rôle qu’ont joué, et continuent de jouer les groupes de femmes un peu partout dans le monde pour faire reconnaître le droit à des services d’avortement sécuritaire.
Encore aujourd’hui, un peu partout sur la planète, on estime à 5 millions le nombre de femmes qui, chaque année, se retrouvent à l’hôpital à la suite de complications liées à des avortements non sécuritaires, et 47 000 en mourront1. Juste au Canada, entre 1987 et 2010, on compte 45 tentatives législatives pour rouvrir la porte à la criminalisation de l’avortement2.
Au Québec, cette question peut sembler réglée, puisque les services demeurent accessibles à toutes les femmes qui en ont besoin. Mais en aucun cas, nous devons, sur cette question, baisser la garde. Assurons-nous qu’aucune conjoncture ne vient remettre en question le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité des femmes.
1. GUTTMACHER. Interdire l’avortement met en péril la santé des femmes, Fiche statistique, 2013
2. Voir le site de la Fédération des médecins spécialistes