photo Radio Canada
La nouvelle s’est propagée comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux. Le gouvernement fédéral a décidé de sortir la presse à imprimer des dollars pour venir en aide à ces personnes qui devront rester confinées à domicile lors de leur retour de leur voyage à l’étranger. Ces voyageuses et voyageurs, qui aiment prendre des risques avec leur santé en ce moment critique que nous traversons collectivement à l’échelle mondiale, recevront un joli pactole de 1000,00$ en compensation pour cette quarantaine à respecter lors de leur retour au pays. Et dire que la science économique postule que l’homo economicus est un être réputé « rationnel ». Cette mesure me semble davantage sortie du programme du défunt Parti créditiste de Réal Caouette ou d’un sketch que j’aurais manqué lors du Bye Bye 2020. À l’évidence, nous ne sommes pas ici devant un « État avare » (un « État séraphin ») qui gère ses fonds de manière rigoureuse. On a raison de se scandaliser d’une telle générosité à l’endroit de personnes qui ne suivent pas, sur une base volontaire, les mesures de restrictions en cette période de pandémie. Dans le dictionnaire, au mot « avare » apparaît, dans la section antonyme, les mots suivants : « bienfaiteur », « généreux », « mécène ». Comment qualifier l’État qui fait preuve d’une telle générosité ? Un « État bienfaiteur » ? Non, car si tel était le cas, le gouvernement fédéral donnerait généreusement aux Banques alimentaires qui viennent au secours des plus démunis de notre société. Un « État généreux » ? Non plus, car si tel était le cas le gouvernement central hausserait sur le champ le financement des programmes de santé et d’éducation au pays, ce qui permettrait enfin aux provinces d’accorder aux salariéEs syndiquéEs des secteurs public et parapublic une rémunération à la hauteur de la valeur réelle de leur prestation de travail. Je l’ai, un État qui dépense nos cennes et nos piastres, sans regarder la dépense, n’est pas un « État mécène », il s’agit plutôt d’un « État dépensier ». Un État qui dépense nos cennes et nos piastres aveuglément est minimalement un État du genre « panier percé ».
Dans la foulée de la présente crise sociosanitaire, une nouvelle figure étatique a vu le jour : « l’État dissipateur ». J’entends par là un État qui anéantit en dispersant et en dépensant sans compter le bien qui lui est confié. Il va sans dire que cette dépense inqualifiable va profiter uniquement à celles et ceux qui ont les moyens de se balader à l’extérieur de nos frontières. Devinez de qui il s’agit ici ? Sûrement pas des personnes qui sont dans le besoin ou qui sont sous-rémunérées.
Yvan Perrier
2 janvier 2021
16h45
yvan_perrier@hotmail.com
Ajout
5 janvier 2021
18h
Acte de contrition sur les failles du programme de la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique (PCMRE)
M. Trudeau a profité de sa première conférence de presse de l’année 2021 pour faire acte de contrition au sujet des failles dans le PCMRE. À ce sujet, il a notamment déclaré ceci :
"Mon message à ceux qui sont allés dans le Sud est clair : “Vous n’aurez pas droit à cette prestation. Elle n’est pas prévue pour vous.” À ceux qui ont été fâchés en lisant les reportages en fin de semaine : “Je partage votre frustration et votre indignation. On est en train de corriger la situation rapidement.”
[…]
Il n’y a personne qui s’ imaginait que ça aurait pu être utilisé par des gens qui font fi des recommandations de la santé publique pour payer leur quarantaine au retour de vacances dans le Sud, quand la grande majorité des gens comprennent que ce n’est pas le temps de faire ça. C’est absolument inacceptable."
Justin Trudeau, premier ministre du Canada
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1760950/justin-trudeau-coronavirus-canada-cas-hopitaux-vaccination . Consulté le 5 janvier 2021.
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