Il faut compatir avec les progressistes qui, en leur âme et conscience, sont tiraillés entre leurs convictions et l’obligation morale qu’ils ressentent de repousser les libéraux dans l’opposition de même que d’éviter une invasion de la CAQ à l’Assemblée nationale.
Mais les objurgations lancées par certains propagandistes péquistes - comme l’illustre la dernière sortie du groupuscule SPQ libre – dépassent les bornes de la décence. Ce n’est pas en démonisant Québec solidaire, un allié dans la lutte pour la souveraineté, qu’ils vont faire avancer la cause. Pourquoi ne s’attaquent-il pas plutôt à leurs véritables adversaires, les libéraux et la CAQ ?
On sait que cette guerre fratricide est causée en bonne partie par le mode de scrutin majoritaire. En accordant la victoire au candidat qui a le plus de suffrages, ce système fait en sorte, en effet, que seuls comptent les votes des électeurs ayant appuyé ce dernier. Les autres n’ont aucune poids dans le choix d’un député. C’est comme s’ils étaient jetés à la poubelle en quelque sorte. La représentation proportionnelle, au contraire, fait en sorte que chaque votre compte permettant ainsi à tous les partis de faire le plein de leurs appuis électoraux. De plus, le scrutin majoritaire cause des distorsion importantes entre les votes et les sièges obtenus par les différents partis. Le parti vainqueur est automatiquement favorisé de façon substantielle tandis que les tiers partis sont pratiquement exclus de la représentation parlementaire
Pendant plus de 30 ans le Parti québécois a préconisé l’instauration d’un scrutin proportionnel à l’instigation de son fondateur, René Lévesque, qui qualifiait le scrutin majoritaire de « démocratiquement infect ». Mais depuis son congrès de 2000 le PQ a reporté son engagement après l’accession du Québec à la souveraineté puis finalement l’a biffé de son programme au congrès de 2111 avec la bénédiction de Pauline Marois.