Dès que l’employeur a rencontré le syndicat pour expliquer la situation, « nous nous sommes mis en mode recherche de solutions pour amoindrir les impacts. La SSUC a été notre fer de lance dans ces discussions et nous maintenons la pression sur l’employeur pour qu’il continue d’y avoir recours. Tous les canaux de communication sont ouverts pour trouver une façon de la mettre en place », explique Benoît Tremblay, président du comité syndical usine et de la section locale 9114. L’employeur s’est d’ailleurs montré ouvert à la proposition du syndicat afin de trouver des solutions pour maintenir la SSUC.
Une des problématiques est liée aux critères imposés pour avoir droit à la Subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC). En effet, en raison de la manière dont est formée juridiquement la compagnie Volvo, les pertes de revenus sont évaluées sur l’ensemble de ses filiales. Et Volvo a d’autres divisions comme celle de Novabus par exemple qui fonctionnent plutôt bien.
C’est la raison pour laquelle le directeur québécois d’Unifor interpelle le gouvernement Trudeau afin de revoir ses programmes. « Nous avons salué les programmes mis en place par le gouvernement fédéral dans le contexte actuel, mais des correctifs devraient être apportés. Les critères d’accès à la subvention devraient notamment tenir compte de la situation des filiales uniquement et non de l’ensemble de l’entreprise. Il faut prendre en compte que les différentes divisions ne sont pas dans des marchés similaires », explique le dirigeant syndical.
Pour le syndicat, la SSUC doit être privilégiée afin de maintenir le lien d’emploi entre l’établissement et les travailleuses et travailleurs. Cela leur assurera aussi une meilleure rémunération que celle offerte par la Prestation canadienne d’urgence.
L’arrêt de production annoncé mettra à pied plus de 250 salariés pour une durée indéterminée. L’employeur va malgré tout poursuivre les livraisons de véhicules déjà vendus ainsi que la fabrication de certains produits comme les maisons motorisées et les châssis d’autocar dédiés à l’usine américaine de l’entreprise pour les contrats gouvernementaux américains.
Rappelons que depuis le début de la crise, l’usine n’a pas été épargnée alors qu’au mois de mai dernier, 300 salariés avaient été mis à pied et envoyés sur la Prestation canadienne d’urgence (PCU). Les employés demeurant au travail continuaient quant à eux de bénéficier la SSUC comme ils le faisaient depuis mars.
Industrie touristique durement touchée
On comprend aisément qu’avec la pandémie actuelle les grands opérateurs de transport dans le secteur du tourisme sont en grande partie à l’arrêt. Ils ont annulé et reporté les commandes prévues affectant ainsi le carnet de commandes de l’entreprise. Tant que l’industrie touristique ne montrera pas des signes de reprise, il est fort à craindre que la situation perdure.
Les mises à pied devraient avoir lieu vers le 16 octobre 2020.
Groupe Volvo, division Prévost est le plus grand fabricant d’autocars et de maisons motorisées de luxe au Canada. L’entreprise est située à Sainte-Claire. Les sections locales 1044 et 9114 d’Unifor représentent les 1 100 travailleuses et travailleurs de la production et des bureaux qui y travaillaient avant la pandémie.
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