Le gouvernement persiste et signe en affirmant que ce projet de loi vise à préserver l’égalité entre les femmes et les hommes. Or, un bon projet féministe fait avancer le droit de toutes les femmes à l’égalité sans créer l’exclusion de certaines d’entre elles. « En interdisant le port de signes religieux par toutes personnes au service de l’état québécois, le principal employeur des femmes au Québec, le gouvernement officialise la discrimination au nom des "valeurs québécoises" », affirme Alexa Conradi, présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ).
Exclusion officialisée au nom du vivre ensemble
Le ministre Bernard Drainville a choisi de présenter le projet de loi n ° 60 en employant des mots tels qu’harmonie, vivre ensemble, débat serein, respect. « Le débat en cours depuis l’annonce d’un projet de Charte des "valeurs québécoises" a toutefois donné lieu à différentes manifestations d’intolérance marquées par la méconnaissance, entre autres à l’égard des femmes portant le foulard. Le gouvernement n’a rien fait pour mieux informer le public et a laissé se développer une confusion entre intégrisme et port de signes religieux. Comment le gouvernement peut-il rester silencieux devant l’intolérance et la méconnaissance et aspirer en même temps à un débat serein et à un vivre ensemble harmonieux ? », questionne Mme Conradi.
Rappelons que la FFQ est pour la laïcité de l’État et contre les fondamentalismes religieux. La FFQ s’oppose vigoureusement à l’obligation faite aux femmes de porter certains signes religieux tout en s’opposant à une éventuelle interdiction d’en porter imposée aux employées de l’État et des services publics. La FFQ fait toutefois une exception du voile intégral (burqa et niqab) qui doit être interdit dans la fonction publique et les services publics, incluant les garderies.
Pour connaître l’ensemble des propositions de la FFQ, pour approfondir et enrichir le débat sur la laïcité et l’égalité, visitez laicitefeministe.com. La FFQ étudiera plus à fond le projet de loi nº 60 et participera aux consultations sur le projet de loi afin de faire entendre une voix féministe sur cette question cruciale.