Ce qui est en cause, c’est l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons, les aliments que nous consommons. Nous nous battons pour préserver la planète des changements climatiques et des émissions de gaz à effet de serre. Pourquoi ? Parce qu’il en va de notre qualité de vie et implicitement de la santé de la population. Nous nous battons pour protéger la qualité de notre eau. L’eau est essentielle au bien-être de la population et donc à la santé de tous. Nous nous battons pour que notre sol soit utilisé à des fins d’alimentation saine, donc pour la qualité de vie. Oui, c’est d’abord et avant tout une question de qualité de vie. Et qu’est-ce que c’est la qualité de vie, si ce n’est pas d’abord la santé ? Pourquoi nous battre avec autant d’acharnement si ce n’est pas pour notre santé ? Nous ne le soulignons pas toujours, soit parce que nous considérons que ça va de soi, soit que nous ne pensons pas à faire le lien, mais la réalité est là de toute évidence ; ultimement, ce qui est en cause, c’est notre santé.
En somme, cet oléoduc mousse la consommation du pétrole, le pire polluant atmosphérique qui s’attaque de façon sournoise et insidieuse à notre santé ou encore nous laisse dans l’expectative d’un déversement catastrophique. Le seul fait de savoir que cela peut arriver est suffisant pour empêcher de dormir sur ses deux oreilles. C’est pour cette raison qu’instinctivement les gens se débattent comme des diables dans l’eau bénite pour stopper cet oléoduc.
La santé, c’est de juridiction provinciale, c’est le devoir du gouvernement québécois de voir à la santé de sa population, de mettre tout en œuvre pour assurer la santé collective, la santé publique. Alors au nom de la santé de sa population, le gouvernement a l’obligation de s’opposer au passage de l’oléoduc.
Vous êtes-vous demandé ce qu’ont en commun l’aide médicale à mourir et le passage de l’oléoduc ? Oui, il y a un rapprochement à faire. Les deux sont à première vue de juridiction fédérale. Le Québec a réussi dans le premier cas à contourner le Code criminel en démontrant qu’il s’agit d’une question qui concerne la santé, donc de juridiction provinciale. Le Québec pourrait également éviter la juridiction fédérale en statuant que le passage de l’oléoduc est une question de santé publique.
Oui, le Québec a le pouvoir de stopper le passage de l’oléoduc sur son territoire, c’est une question de volonté. Notre premier ministre médecin devrait savoir cela.
Louis Trudeau