Tiré du site du journal Suisse Le Courrier.
Environ 8,8 milliards de dollars octroyés à un éventail de programmes de lutte contre le sida, le paludisme, et de soins maternels et infantiles, vont tomber sous le coup de la mesure, dite « politique de Mexico ».
Introduite en 1984, cette loi précise qu’aucun financement fédéral pour le planning familial ne peut être accordé à des cliniques ou des groupes étrangers pratiquant l’avortement ou fournissant des informations sur l’avortement, même si ces activités ne sont pas directement financées par les sommes.
La politique s’appliquait précédemment à un ensemble de financements fédéraux d’environ 600 millions de dollars.
Depuis son apparition, cette règle a été régulièrement abrogée par les administrations démocrates et remise en place par les gouvernements républicains. Elle est qualifiée de « règle du bâillon mondiale » par ses adversaires, qui jugent qu’elle prive injustement des femmes sans moyens des soins fournis par des ONG.
Plusieurs maladies aussi visées
Donald Trump a rétabli la règle dès son arrivée à la Maison Blanche en janvier et il a également demandé au gouvernement de trouver des moyens de la faire appliquer dans le domaine de « l’aide de santé mondiale fournie par tous les départements et agences ».
Le secrétaire d’Etat Rex Tillerson a donné son feu vert à un plan qui étend la règle à des programmes de lutte contre le VIH, le paludisme, et de santé maternelle et infantile, a annoncé lundi son département.
Le President’s Emergency Plan for AIDS Relief (PEPFAR), doté d’un financement de six milliards pour combattre le sida, est notamment concerné par l’interdiction.
Lancé en 2003 sous l’administration Bush, le programme d’aide au traitement est crédité d’un large soutien bipartisan, et a sauvé des millions de vies.
Les « anti-avortement » satisfaits
Le département d’Etat a assuré dans un communiqué que la mesure intitulée « Protecting Life in Global Health Assistance » (protéger la vie dans l’aide de santé mondiale), ne réduirait pas le niveau de l’aide de santé américaine.
Les programmes de lutte contre le sida et la malaria resteront en place, même si les Etats-Unis doivent changer de partenaires pour respecter la règle, ont déclaré des responsables américains.
La règle ne s’applique pas aux agences d’aide nationales ou multilatérales, a ajouté le département d’Etat, ni aux programmes d’aide humanitaire et de secours des Nations unies.
La sénatrice démocrate Jeanne Shaheen, membre de la commission des affaires étrangères du Sénat, a estimé que la mesure aurait de « graves conséquences pour des millions de femmes et d’enfants vulnérables ».
Les groupes anti-avortement américains ont salué la décision et jugé qu’elle ne faisait que réaligner les financements.
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