Des tarifs contre les autres, mais aussi contre soi-même
Comme d’autres l’ont dit — notamment les journalistes Stéphanie Bérubé de La Presse ainsi que Stéphane Bordeleau et Philippe de Montigny d’ICI Radio-Canada, Clémence Pavic du journal Le Devoir, de même que Krishen Rangasamy, Directeur, Services économiques et économiste principal de Financement agricole Canada (FAC)[1] —, les tarifs imposés sur les produits extérieurs servent certes d’entraves à leur entrée, mais ont aussi comme effet pervers de limiter les choix pour la population et les entreprises intérieures. En plus, ce sont elles qui paieront les tarifs. Dans le sens moral du terme, contraindre quelqu’un suppose d’être contraint à son tour, dans une sorte de loi du Talion, quoique la logique du marché exige d’échanger des valeurs égales pour transiger. Alors, imposer 25 % d’un côté crée un déséquilibre à réajuster, et une logique simpliste pousse à trouver une mesure d’équilibre équivalente de l’autre. Mais qui est à l’origine de ces tarifs ? Il ne s’agit pas des deux populations, mais de leurs représentant.e.s qui siègent au gouvernement. Des interventions politiques interfèrent donc dans le déroulement des échanges internationaux pour diverses raisons.
Alors qu’un nouveau régime économique visait à remplacer les systèmes mercantile et physiocratique — voyant dans les métaux précieux ou l’agriculture la richesse des nations —, Adam Smith apportait certaines explications à l’acte d’entraver les importations et celles-ci peuvent encore servir de nos jours. D’abord, il peut s’agir simplement de la décision de protéger l’industrie intérieure, capable de produire certains biens. Par contre, cela revient aussi à faire d’elle un monopole et la question est de savoir si ce geste est profitable globalement pour le pays qui entrave de la sorte ses importations. Il faut se demander si les gens sont prêts à soutenir cette industrie et même à vouloir y travailler. De plus, il faut établir son niveau de santé et sa capacité à être performante sur le long terme, au point de générer suffisamment de richesses de façon à surpasser l’offre venue d’ailleurs. Smith (2009[1776], p. 145) stipule ceci : « Il n’y a pas de règlement de commerce qui soit capable d’augmenter l’industrie d’un pays au-delà de ce que le capital de ce pays peut entretenir : tout ce qu’il peut faire, c’est de faire prendre à une portion de cette industrie une direction autre que celle qu’elle aurait prise sans cela, et il n’est pas certain que cette direction artificielle promette d’être plus avantageuse à la société que celle que l’industrie aurait suivie de son plein gré ». Autrement dit, protéger une industrie suppose d’accepter d’utiliser des richesses intérieures pour la conserver, au détriment peut-être d’autres. Pour revenir aux États-Unis actuels, la présidence semble reconnaître cette particularité et, pour remédier aux frais de maintien ou de valorisation de certaines industries, a choisi de sabrer dans la fonction publique et l’aide internationale notamment. De là, des économies compensatoires.
Au fond, cette manoeuvre diverge à première vue de l’intérêt général, afin de satisfaire un besoin de sûreté. Car une économie accueille normalement les achats à moindre coût, ce que Smith 2009[1776], p. 147) répète en ces termes : « Si un pays étranger peut nous fournir une marchandise à meilleur marché que nous ne sommes en état de l’établir nous-mêmes, il vaut bien mieux que nous la lui achetions avec quelque partie du produit de notre propre industrie, employée dans le genre dans lequel nous avons quelque avantage. L’industrie générale du pays étant toujours en proportion du capital qui la met en oeuvre, elle ne sera pas diminuée pour cela […] ; seulement, ce sera à elle à chercher la manière dont elle peut être employée à son plus grand avantage ». Néanmoins, il reconnaît des cas où imposer une entrave aux produits étrangers peut s’avérer avantageux, notamment lorsque l’industrie génère ce qui est nécessaire à la défense du pays. À noter présentement des tarifs de 25 % sur l’aluminium et l’acier, pouvant être revendiqués pour des raisons de sécurité nationale par les États-Unis. Doit-on y voir une préparation à la guerre ou une autre manoeuvre protectionniste ? Car il faut considérer l’avenue selon laquelle le président Trump met en branle un plan visant à mieux contrôler tout ce qui entre au pays : matières premières, capitaux, marchandises et personnes. Mais il y a surtout cette utopie caractéristique voulant que le marché étasunien soit exceptionnel, soit un privilège. Autrement dit, entraver les importations et, du coup, les exportations des autres, semble insinuer le désir de créer un marché intérieur à ce point extraordinaire que l’extérieur sera prêt à payer chèrement pour y avoir accès. S’expose en parallèle cette ambition de devenir le coeur des échanges internationaux à partir du marché intérieur étasunien ; pour ne pas dire, dominer le marché ou représenter le maître d’oeuvre du marché mondial. Par ambition, le stratagème consiste à créer un « effet d’impasse » pour forcer l’adhésion, d’une manière ou d’une autre, des pays étrangers.
Cela dit, un État fort possède une monnaie forte, ce qui le désavantage pour exporter. En revanche, il peut profiter plus largement de l’offre internationale, surtout si ses entreprises ont été en mesure de s’implanter dans des marchés à faible coût. Par le fait même, cette circonstance doit profiter à sa population, à moins de concentrer la richesse dans les mains de quelques-uns seulement. Si sur le plan global ledit pays semble effectivement s’enrichir, cette perversion par l’accumulation de quelques-uns suppose des inégalités socioéconomiques qui peuvent devenir des problèmes intérieurs. Vouloir alors imposer des tarifs sur des biens importés à moindre frais et qui satisfont les besoins généraux, risque de provoquer des frustrations internes, surtout en provenance de la population moins nantie. En ce sens, entraver les importations aux profits de quelques-uns devient une forme d’esclavagisme de la consommation au détriment même de la population nationale.
Pourquoi encore la présidence étasunienne décrète-t-elle des tarifs de 25 % ? Une hypothèse serait de déduire, par exemple, l’avantage canadien en termes de taux de change, puisqu’à un certain moment, un dollar canadien équivalait à 75 cents étasuniens. Si une logique simpliste suppose un besoin de ramener les monnaies à l’équivalence, un tarif de 25 % sur les biens canadiens importés serait justifié. Encore là, se focaliser sur la plus faible valeur de l’un par rapport à l’autre minore l’analyse, au point de devoir rappeler les avantages d’une monnaie forte. Et l’idée de l’échange consiste dans un rapport gagnant-gagnant, où les partenaires profitent de l’expertise ou des marchandises de l’un ou de l’autre, parce que cela fait leur affaire. Ainsi, imposer des tarifs sur cette base peu convaincante ramène à nouveau les explications soit sur un sentiment faussé de perte, soit sur l’ambition impérialiste dans une version 2.0.
Un empire protectionniste
Lorsque la Grande-Bretagne du XIXe siècle commença à cesser ses tarifs préférentiels envers ses colonies, en privilégiant tout autant un protectionnisme, l’idée derrière était d’assurer le renforcement de son empire. Mais au-delà des difficultés économiques rencontrées, du chômage, des luttes sociales — internes et externes —, des pressions sur l’échange et des rivalités impérialistes, comme le mentionne Karl Polanyi (1983[1944], p. 292), le siècle était plutôt occupé « à construire l’utopie libérale ». D’ailleurs, l’impérialisme avait ses limites et les colonies devenaient des boulets politiques et financiers ; autrement dit, parler de colonies était dépassé. En passant donc du régime impérial au régime libéral (et bourgeois), des tensions se firent entre l’adaptation des populations au régime industriel et à la mise en place d’un marché international autorégulateur. C’est à ce moment-là que l’interdépendance des marchés entre la métropole britannique et les colonies a été la plus affectée, d’où des frustrations qui ont mené aux indépendances.
On a vite compris toutefois qu’un marché totalement libre créait de nombreux remous. Une intervention s’avérait requise, au point de favoriser des mesures protectionnistes. Or, libéralisme et protectionnisme ne vont pas si facilement de pair, voire même semblent être contradictoires. Mais comment expliquer ce renversement ? À cause notamment de la mauvaise tendance à regarder les balances commerciales. Une analyse réductrice voudra seulement voir les gains et les déficits entre deux États, sans comprendre l’apport bénéfique de l’interdépendance de leur marché. À son époque, Smith (2009[1776], pp. 152 et 153) justifiait les entraves « à l’importation des pays avec lesquels on suppose la balance du commerce défavorable » sur la base de « préjugés » et de « haines nationales ». Selon lui, juger une balance égalitaire comme l’absence de gain et une autre déficitaire comme un rapport perdant constitue une absurdité, parce que si les échanges ont été entretenus naturellement, sans contraintes, ils sont avantageux pour les deux parties en cause. Par exemple, si l’une offre des matières premières à l’autre qui s’en sert pour sa production (et donc aussi sa consommation et/ou ses exportations), cela implique de considérer ce que la première reçoit de valable en retour et ce que les matières permettront de réaliser en richesses pour la seconde. Cette analyse exige de voir au-delà des chiffres de la balance, afin de tenir compte d’un plan global d’enrichissement. Smith (2009[1776], p. 161) poursuit son apologie du marché libre comme suit : « […] à mesure qu’un pays, qu’une ville a ouvert ses ports aux autres nations, au lieu de trouver sa ruine dans cette liberté de commerce, comme on devait le craindre d’après les principes du système, elle y a trouvé une source de richesses […] ». Et la balance qui mérite une réelle attention est plutôt celle qui fixe le rapport entre la production et la consommation annuelles, donc en lien avec l’enrichissement intérieur.
Ainsi, l’argument actuel chez la présidence étasunienne d’une balance commerciale déficitaire avec le Canada devient certes un moyen de justifier des mesures tarifaires à l’importation, mais d’autres raisons que la jalousie ou la haine doivent entrer en ligne de compte. En effet, il n’y a pas d’animosité entre le Canada et les États-Unis, ce qui signifie autre chose aux tarifs impliqués. Cependant, le Canada a aussi ses mesures d’entrave venant interférer dans les échanges avec les États-Unis. Cela justifie-t-il des tarifs élevés à titre de représailles et en plus de vouloir l’annexer ? Car annexer le Canada met en lumière un esprit de conquête et les entraves aux échanges visent à mieux faire reconnaître les avantages du marché étasunien et, en contrepartie, le prix d’entrée à devoir désormais supporter en choisissant de rester souverain. Apparaît alors une guerre économique qui sous-entend de revoir les ententes pour rétablir la paix dans le marché. Sinon, on revient à l’esprit de conquête. Vouloir agrandir le territoire étasunien devient une réponse mimétique à d’autres grandes Puissances qui cherchent également à s’imposer dans la marche du Monde. Il s’agit alors de créer un « bloc Amérique » en privilégiant un mouvement impérialiste au lieu d’alliances. Une idéologie anti-démocratie et anti-libre-marché semble être préconisée par la présidence étasunienne : la force sert donc de moyen afin de soumettre les adversaires (autrefois alliés).
Pour revenir avec l’utopie libérale du XIXe siècle, un facteur majeur entre en ligne de compte. Plus tôt, il a été question de la distinction entre une monnaie forte et une autre faible, mais à l’époque en cause, les monnaies des différents pays ou États avaient un rapport avec l’étalon-or. Selon Polanyi (1983[1944]), ce facteur a suscité l’avènement d’institutions protectionnistes —tarifs douaniers, lois sur les fabriques et politique coloniale renouvelée — dans le but de stabiliser la monnaie extérieure, voire encore d’intégrer les pays et autres territoires à la stabilité des changes. Certes, ces mesures se destinaient à encadrer l’économie de marché, mais surtout à favoriser les grands joueurs, car « [l]à où ces méthodes furent imposées, en l’absence de toute mesure protectrice, à un peuple sans défense, […] elles entraînèrent des souffrances indicibles » (Polanyi, 1983[1944], p. 297). Actuellement, comment expliquer le protectionnisme étasunien sur la base des changes ? On n’est plus au XIXe siècle et la stabilité désirée semble être chose faite. Peut-être faudrait-il regarder du côté de la cryptomonnaie, à savoir une nouveauté extrêmement spéculative et l’homme derrière la présidence étasunienne possède même la sienne. Serait-il possible, en vertu des opérations marchandes de plus en plus effectuées via les plateformes virtuelles, d’envisager un tour de force pour faire intégrer la cryptomonnaie dans le système monétaire international. Pourtant déjà, la monnaie américaine sert en quelque sorte d’étalon-or depuis plusieurs décennies. Il n’y aurait donc pas seulement la promotion des États-Unis en jeu.
Par ailleurs, si aux XIXe et XXe siècles, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et les États-Unis, en considérant sur un autre plateau l’URSS, formaient les grandes puissances du moment, désormais il faut considérer la Chine, la Russie, l’Inde, les États-Unis, mais aussi des blocs politico-économiques comme l’Union européenne, alors qu’il y en a aussi d’autres. Et Polanyi (1983[1944], pp. 300 et 301) fait remarquer ceci :
Que la protection fût justifiée ou non, les effets des interventions firent apparaître une faiblesse du système de marché mondial. Les droits de douane à l’importation d’un certain pays entravaient les exportations d’un autre pays et les forçaient à chercher des marchés dans des régions qui n’étaient pas protégées politiquement. L’impérialisme économique était d’abord une lutte entre les Puissances pour avoir le privilège d’étendre leur commerce dans des marchés sans protection politique. La pression de l’exportation était renforcée par la ruée vers des réserves de matières premières, causée par la fièvre manufacturière. […] Le protectionnisme contribuait à transformer des marchés concurrentiels en marchés monopolistiques. On pouvait de moins en moins décrire des marchés comme étant des mécanismes autonomes et automatiques d’atomes en concurrence.
De nos jours, les pays se sont armés, de façon générale, d’outils de protection en ce sens. Par contre, la corruption des gouvernements dans certaines régions du monde rappelle en quelque sorte les propos de Polanyi. Par ailleurs, les visées de la présidence étasunienne s’inscrivent dans une ambition de « puissance », face à des leaders actifs sur la scène mondiale et pouvant être perçus comme ayant à leur tour des aspirations impérialistes. Et comme avant la Première Guerre mondiale, chaque État lorgne l’autre et réagit au mouvement en vogue. Comme préambule, le fascisme est apparu dans la première moitié du XXe siècle, démontrant à quel point l’économie de marché s’était politisée et subissait toutes sortes d’intervention. Ce qui se passe actuellement semble en être la suite, alors que des régimes autoritaires apparaissent même dans des pays dits démocratiques. En même temps, des mesures protectionnistes surviennent, ce qui n’a rien de surprenant. Le marché mondial est en train de subir une refonte, voire un repartage, comme cela s’est toujours produit. Parce que les grands joueurs évoluent, n’étant pas tout à fait les mêmes ; l’arrivée de la Chine a d’ailleurs changé la donne. Avec la présence de telles Puissances, le marché ne peut être totalement libre.
En réalité, le néolibéralisme arrive à son tour à un tournant, comme l’utopie libérale qui, elle, a été ratée par la civilisation du XIXe siècle, car au fond elle était encore impérialiste et craignait le marché autorégulateur, comme le mentionne avec assurance Polanyi (1983[1944]). Présentement, cette crainte demeure au même titre que le besoin d’affirmer sa puissance, laissant présager un nouvel épisode des empires qui a goûté au fascisme. Ainsi, les entraves au marché ou les manoeuvres tarifaires du président étasunien constituent l’apothéose d’une étape inédite de la mondialisation des marchés, alors que d’autres grandes Puissances aspirent à remporter la plus grande part.
Conclusion
Un pays puissant profite de plusieurs marchés, afin de bénéficier d’économies et de faire croître la consommation/richesse intérieure. Et ses interventions à l’international visent alors à limiter les contraintes dans les échanges. Mais en imposant soi-même des tarifs, un piège se présente, malgré le désir de vouloir réduire des balances commerciales jugées déficitaires. Faire monter les prix à l’entrée exige en contrepartie une réelle capacité de pouvoir produire ce qui est en quelque sorte refusé de l’extérieur, et ce, idéalement à moindre coût. Être incapable d’atteindre ce niveau ou encore d’y consacrer le temps et l’argent nécessaires occasionnera une baisse de régime susceptible de causer des pertes difficilement réversibles. Certain.e.s verront cette période comme une opportunité d’investissement, dont le rendement sera visible à moyen et long terme. Or, il s’agit d’un espoir, sans aucune certitude, alors que les économies étaient déjà connues et en main en faisant affaire avec un pays exportateur fiable.
Lorsqu’il est question de tarifs, apparaît non loin une idéologie de protectionnisme, visant à satisfaire des intérêts intérieurs. Mais la véritable analyse exige de reconnaître les forces et les faiblesses du pays, de statuer sur les types d’industries qui méritent un support et celles qui devraient être réorganisées. Même si chaque pays peut être en mesure de produire tout ce qui existe, il y aura toujours, pour diverses raisons (législatives, géographiques, climatiques, culturelles, esprit d’innovation, etc.), des plus performants dans un domaine comparativement aux autres. De là s’entrevoit la théorie des avantages comparatifs de David Ricardo, à la base des échanges internationaux. L’intention est de favoriser des rapports gagnant-gagnant entre les pays. À l’inverse, imposer des tarifs détruit ce rapport et insinue une crainte même envers l’échange. Sinon, il s’agit de vouloir créer un rapport gagnant-perdant, ce qui n’a aucun sens. Pour justifier cette crainte, il faut alors regarder non pas le marché, mais les idées préconçues ou la façon de se le représenter par les dirigeant.e.s des pays. De là s’expose un nationalisme, un chauvinisme, voire même une aspiration impérialiste qui n’a pas lieu d’être en contexte de libre marché.
Imposer des tarifs, c’est employer une mesure protectionniste qui n’a peut-être rien à voir avec la défense d’industries intérieures. Entraver le marché revient aussi à vouloir y soutirer quelque chose de plus, si ce n’est de prendre le contrôler de l’échange. Au XIXe siècle, l’utopie libérale n’a pu se réaliser, parce que le régime impérialiste devait être réformé et ajusté aux réalités plus actuelles, alors que la bourgeoisie prenait finalement son élan, tout en faisant face aux préoccupations sociales qui ont calmé les ardeurs. Mais ça prenait aussi une politique monétaire forte, une entente entre les pays pour stabiliser la monnaie. Plusieurs avancées ont eu lieu depuis. Face au retour de l’autorité impériale désormais « embourgeoisée », les régimes démocratiques subissent des contrecoups qui apparaissent sous formes d’entraves au marché par des mesures protectionnistes. Encore faut-il se demander si elles visent réellement à protéger le territoire de son auteur ou à mener une nouvelle conquête en réponse aux autres Puissances.
Quoi faire alors ? Imposer à son tour des tarifs, de façon à entrer dans la guerre économique ? Ou choisir d’aller en sens inverse, c’est-à-dire en incitant les consommateurs (personnes et entreprises) à continuer de profiter des biens importés, malgré l’état d’âme de leurs dirigeant.e.s ? Pourquoi ne pas les inciter à venir s’établir chez nous, en leur faisant éviter ce tournant vers l’autoritarisme afin de bénéficier d’une véritable liberté dans un régime démocratique ? De s’unir avec d’autres pays dans la même situation, afin de créer une nouvelle force de marché qui tient compte du rapport gagnant-gagnant ? Sinon de miser sur son propre marché intérieur et à l’attachement de la population à son pays ? Face à des mesures d’entraves, tous les moyens sont bons pour se défendre et pour reprendre en main sa propre puissance. En ce sens, il ne faut jamais renoncer à compter d’abord sur soi-même.
Guylain Bernier
Yvan Perrier
16 février 2025
13h30
Références
Polanyi, K. (1983). La Grande Transformation. Aux origines politiques et économiques de notre temps [1944]. Paris, France : Gallimard.
Smith, A. (2009). La richesse des nations [1776]. Paris, France : Flammarion.
[1] Bérubé, Stéphanie (2025, 1er février). Tarifs et boycottage | Vers un regain d’intérêt pour les produits locaux ? La Presse. Repéré à https://www.lapresse.ca/affaires/2025-02-01/tarifs-et-boycottage/vers-un-regain-d-interet-pour-les-produits-locaux.php ; Bordeleau, Stéphane (2025, 31 janvier). Comprendre | Petit guide en vue d’une guerre commerciale avec les États-Unis. ICI Radio-Canada. Repéré à https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2136854/guerre-tarifaire-mode-emploi-trump-canada?depuisRecherche=true ; Montigny, Philippe de (2025, 30 janvier). Comprendre | Le Canada peut-il tirer son épingle du jeu face aux menaces de tarifs de Trump ? ICI Radio-Canada. Repéré à https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2136081/economie-investissement-commerce-interieur-trump-tarifs ; Pavic, Clémence (2025, 3 février). Voici ce qu’il faut savoir concernant les tarifs douaniers. Le Devoir. Repéré à https://www.ledevoir.com/economie/838312/voici-ce-il-faut-savoir-concernant-tarifs-douaniers ? ; Rangasamy, Krishen (2025, 4 février). Que sont les tarifs et pourquoi est-il difficile d’en mesurer les impacts ? FAC. Repéré à https://www.fcc-fac.ca/fr/savoir/services-economiques/que-sont-tarif
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