« Les révélations des dernières heures nous inquiètent énormément. La Sûreté du Québec a obtenu des mandats pour épier les communications de journalistes sur qui ne pèse aucun soupçon. De toute évidence, c’est une partie de pêche parce que c’est plusieurs journalistes en même temps, ce n’était donc pas pour un mandat en raison d’une information précise. Ce genre de pratique n’appartient pas au Québec, ce genre de pratique appartient à des pays que je n’ose même pas nommer », affirme Amir Khadir.
En plus de demander que la lumière soit faite sur toutes ces révélations, Québec solidaire juge qu’il faut mieux encadrer ces pratiques qui minent la confiance du public et violent les principes fondamentaux de la démocratie.
« Il semble plus évident que jamais qu’une enquête indépendante exhaustive est nécessaire pour s’assurer que les abus policiers ne se répètent pas et que les responsables soient imputables. La confiance du public est ébranlée. On ne peut pas accepter qu’au Québec la police espionne des journalistes », poursuit le député de Mercier.
M. Khadir se demande jusqu’où les corps policiers sont prêts à aller pour enfreindre des règles élémentaires de démocratie pour mener leurs enquêtes qui bien souvent n’aboutissent même pas comme ce fut le cas dans le dossier de Michel Arsenault.
« Je voudrais inviter la SQ à mettre cartes sur table dès maintenant. Est-ce qu’il y a aussi un politicien au Québec qui a été sous écoute ? Depuis des années moi aussi je mène quelques enquêtes et je reçois des appels de lanceurs d’alerte. J’aimerais pouvoir donner l’assurance à mes concitoyens et concitoyennes que les policiers n’espionnent pas les élus. Si cela s’est produit, j’invite les corps de police à le dire parce qu’il va falloir faire un grand ménage. Aussi bien tout révéler maintenant plutôt que d’attendre un autre scandale dans quelques mois », propose M. Khadir.
Le député de Mercier invite à nouveau le gouvernement à répondre favorable à une demande de longue date de Québec solidaire. Il est plus évident que jamais que la nomination des directions de la Sûreté du Québec doit être confiée à l’Assemblée nationale, un mécanisme plus indépendant que le processus actuel qui est entre les mains du gouvernement.
« Présentement chaque nouveau gouvernement nomme son propre directeur de la SQ. Suivant toutes les indications que nous avons, la SQ parle au pouvoir en place. Cette proximité est extrêmement préoccupante. On peut même parler d’une police qui est politique. Ce que je me serais attendu de la part des ministres de la Sécurité publique qui se sont succédés, c’est de protester avec la plus grande véhémence contre ces pratiques et mettre en place des balises très claires pour que la SQ comprenne que nous ne sommes pas dans un État policier. Il faut une enquête pour éclaircir le rôle des ministres en lien avec les mandats de surveillance. Il faut connaître leur imputabilité et savoir quelles directives ont été émises par les différents ministres pour éviter que la police et les juges de paix puissent procéder de cette façon. Cette pratique est inacceptable et dangereuse pour la démocratie. Elle doit cesser », conclut Amir Khadir.