Globalement, nous sommes en réaction et en résistance. Contre les multiples attaques que nous vivons : indexation des frais de scolarité, coupes dans les CPE (elle date de ce matin celle-là), dans les prestations d’aide sociale au niveau provincial, à l’assurance chômage, à l’environnement, aux droits des autochtones, à la culture, à Radio Canada et j’en passe au niveau fédéral. C’est gros, c’est global, c’est mondial.

Je pense fondamentalement que c’est une tactique du pouvoir qui tente de disperser les forces progressistes d’une lutte à l’autre et nous oblige à agir en réaction pour protéger un statu quo qui à la base, ne nous satisfait pas. Car nous avons des projets d’amélioration pour chacun de ces points, projets qui sont mis de côté pour l’instant afin de « sauver les meubles ».

J’ai, pour ma part, besoin de réfléchir. Je suis lasse de cet engrenage qui nous entraine dans une marginalisation et une escalade de la violence dont nos jeunes, qui se radicalisent de plus en plus (la matraque et les gazs étant des instruments de radicalisation plus efficaces que bien des discours) paient le prix fort. J’ai des doutes sur la tactique de l’avant garde devant des attaques de cette ampleur.

Surtout, je me pose cette question : quelle est la stratégie à adopter, là, maintenant, pour faire réellement avancer les revendications sociales au Québec, au Canada ?

Je ne parle pas ici de politique et de stratégies électoralistes ; je parle de stratégie des mouvements sociaux incluant les syndicats. Dans la division, seule la réaction face aux attaques est possible, chacun de son coté dans sa lutte, les acquis tomberont les uns après les autres, y compris les acquis syndicaux. Nous avons un besoin urgent d’unité. D’un point de vue strictement logique, ça me semble clair.

Je n’ai pas de réponse à apporter à celles et ceux qui me diront que c’est impossible. Je me pose des questions, je réfléchis et je n’ai pas de réponses toutes faites.

Manon Ann Blanchard