C’est ce que révèle l’étude des crédits 2014-2015 du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN). On y apprend notamment que, des 198 sites miniers inscrits au répertoire, 118 ont été restaurés ou sécurisés, dont 10 sites considérés comme majeurs. Le tout n’a nécessité que 92 000 000 $ en investissements.
Huit de ces dix sites sont localisés sur le territoire de l’Abitibi-Témiscamingue. Il s’agit d’Aldermac, Bevcon, East Sullivan, Lorraine, Normétal, Terrains aurifères, Sullivan et Wood Cadillac.
Dans leur cas, ils ne requièrent plus que des travaux de suivi et d’entretien. Le coût total de ces travaux estimé au 31 mars 2014 équivaut à 7 223 000 $. La part du lion revient aux sites East Sullivan (2 818 000 $) et Aldermac (2 533 000 $). Pour les six autres, le coût varie de 22 000 $ à 822 000 $.
Encore beaucoup de travail
Il reste cependant beaucoup de travail à accomplir avant que la région ne puisse tirer un trait sur cette époque où les lois sur l’environnement étaient beaucoup moins sévères. Ainsi, 11 des 19 sites majeurs où l’État a entrepris des travaux de restauration se retrouvent en Abitibi-Témiscamingue.
Dans cette liste figurent notamment Manitou à Val-d’Or, qui en 2006 a lancé le bal des travaux de restauration par le MERN, ainsi que Waite-Amulet à Rouyn-Noranda et Beattie à Duparquet. Avec leurs coûts de 75 411 000 $ et 74 397 000 $, ces derniers figurent aux deuxième et troisième rangs des chantiers les plus coûteux au Québec, derrière le site Principale à Chibougamau, dont les coûts de restauration sont estimés à 191 330 000 $.
Trois sites miniers majeurs n’ont par ailleurs toujours pas fait l’objet de travaux de restauration. Deux sont situés dans la région, dans les environs de Rouyn-Noranda. Il s’agit des sites Granada (12 087 000 $) et Vauze (24 000 000 $).
Outre ces trois sites, 28 autres demeurent à restaurer, tandis que 30 autres sites doivent être sécurisés. Dans ces derniers cas, il s’agit souvent de simplement condamner une entrée ou installer des barrières sécuritaires.
Site orphelin
Un site minier est considéré comme orphelin lorsque son responsable est inconnu, n’existe plus ou est insolvable. Lorsque son état requiert une intervention du MERN, il est inscrit aux comptes publics de l’État à titre de passif environnemental. Figurent aussi dans cette liste les sites qui comportent plus de 70 % de risques d’échoir à l’État et où ce dernier pourrait être appelé à intervenir.
En ce moment, 488 sites d’exploration, tous localisés au Nunavik et sur le territoire d’Eeyou-Istchee/Baie-James, ainsi que 198 sites miniers sont inscrits sur cette liste. Le MERN s’est fixé comme objectif d’en avoir complété la restauration d’au moins la moitié d’ici 2022.
Sites abitibiens majeurs en restauration
– Barvue (Barraute) : 38 001 000 $
– Beattie (Duparquet) : 74 397 000 $
– Darius/O’Brien (Cadillac) : 3 899 000 $
– East Malartic (Malartic) : 1 503 000 $
– Lapa/Zulapa (Rivière-Héva) : 11 807 000 $
– Manitou (Val-d’Or) : 26 596 000 $
– Pandora (Cadillac) : 4 859 000 $
– Preissac Molybdenite B (Preissac) : 25 717 000 $
– Siscoe (Sullivan) : 11 792 000 $
– Thompson Cadillac (Cadillac) : 3 350 000 $
– Waite-Amulet (Rouyn-Noranda) : 75 411 000 $
– Total : 277 332 000 $