En grève générale illimitée depuis le 28 janvier, les 200 tuteurs et tutrices ont dénoncé le double discours de la direction qui, d’une part, dit souhaiter saluer l’apport inestimable de ses employé-es et souligner leur désir de s’impliquer dans la réussite de l’Université TÉLUQ, mais qui, d’autre part, se traîne les pieds dans les négociations avec ses tuteurs et tutrices. « Nous sommes en grève depuis 75 jours et nous n’avons eu que deux séances de négociations, a dénoncé la présidente du STTTU-CSN, Nancy Turgeon. Si l’employeur a réellement à cœur la réussite de la TÉLUQ, pourquoi tarde-t-il à régler avec nous ? »
Mises à pied et poursuite-baillon
Rappelons que la TÉLUQ a procédé sans préavis à des mises à pied déguisées de plusieurs de ses tuteurs et tutrices, qui comptent en moyenne 14 ans d’ancienneté. « Elle les a d’abord remplacés en ayant recours à la sous-traitance, via une entreprise privée. Ce n’est qu’à la suite d’une intervention ministérielle, qui a mené à la suspension du directeur général, que la situation s’est résorbée. Toutefois, ces enseignantes et enseignants d’expérience sont toujours remplacés par d’autres nouvellement embauchés », a pour sa part dénoncé Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN. La TÉLUQ a aussi déposé une poursuite en diffamation à l’encontre du syndicat pour ses dénonciations de mises à pied de ses enseignantes et enseignants d’expérience, entre autres choses. « Le syndicat a dû rétorquer en contestant juridiquement cette atteinte alléguée à la liberté d’expression, qui viserait à museler le syndicat dans le débat public sur les orientations de leur université », a ajouté Caroline Quesnel.
Représailles contre la porte-parole du syndicat
Rappelons aussi qu’en avril, la TÉLUQ a été condamnée par le Tribunal administratif du travail pour avoir retiré illégalement ses affectations à la présidente du syndicat, à la suite de ses interventions médiatiques dénonçant la sous-traitance du travail d’encadrement des tuteurs et tutrices, entre autres choses. Une pratique antisyndicale plutôt peu fréquente de la part d’un établissement d’enseignement de cette envergure.
« Après 18 mois de négociations, il est temps pour la direction de la TÉLUQ de concrètement reconnaître l’apport de ses tuteurs et de ses tutrices, et de négocier pour régler », a conclu Nancy Turgeon.
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