Le premier ministre Philippe Couillard croit qu’il est possible d’arriver à nourrir une famille de trois personnes pendant une semaine avec 75$. Les nuances végétales du PM ne changent rien au fait qu’il présente la pauvreté comme un défi qui peut se relever, pour peu qu’on soit prêt à sacrifier la variété des menus.
Il est bien sûr possible de survivre avec peu de moyens. Le problème avec le débat actuel sur le prix de l’épicerie, tel que lancé par le PM, c’est qu’il limite la question de la pauvreté à la faisabilité d’une épicerie. La réalité des personnes en situation de pauvreté s’en trouve éclipsée : le loyer trop cher, la facture d’Hydro, la petite dette accumulée... et l’épicerie, seule dépense compressible.
Personne ne meurt au Québec parce qu’il n’a pas mangé. Mais, parmi d’autres statistiques, il est démontré que l’espérance de vie des personnes habitant les quartiers pauvres est considérablement moindre que celle des personnes habitant les quartiers riches. Un écart de 11 ans à Montréal.
Vivre la pauvreté, ça ne veut pas juste dire que l’on compromet la variété de ses menus. Ça veut dire compromettre sa dignité, sa santé et son espérance de vie.
Ça veut surtout dire se faire faire la morale et se faire donner des recettes par des millionnaires.
Virginie Larivière, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté
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