par Wilbray Thiffault
Récemment nous avons appris l’existence de salles de prière ou plutôt de
salles de ressourcement dans des écoles secondaires de Laval. Ces
salles ont été accordées à la demande d’étudiants de confession musulmane.
Nous connaissons maintenant la réponse du ministre de l’Éducation à cette
demande, l’école étant laïc par conséquent les salles de prière seront
interdites. Le ministre avait-il raison ? Est-ce que la laïcité irait trop
loin ? Les musulmans seraient-ils victimes de méchants laïcards pour
utiliser l’expression de Sébastien Lévesque dans son article publié par
Presse-toi à Gauche du 26 avril dernier ?
Commençons par l’aspect légal de la question.
Voici ce que la Loi sur la laïcité de l’État (Loi 21) adoptée le 16 juin
2019, décrète :
*CHAPITRE I*
AFFIRMATION DE LA LAÏCITÉ DE L,ÉTAT
1. L’État du Québec est laïque.
2. La laïcité de l’État repose sur les principes suivants :
1 la séparation de l’État et des religions ;
2 la neutralité religieuse de l’État ;
3 l’égalité de tous les citoyens et citoyennes ;
4 la liberté de conscience et la liberté de religion.
3. La laïcité de l’État exige que, dans le cadre de leur mission, les
institutions parlementaires, gouvernementales et judiciaires respectent
l’ensemble des principes énoncés à l’article 2, en fait et en apparence.
[...]
4.[...]
La laïcité de l’État exige également que toute personne ait droit à des
institutions parlementaires, gouvernementales et judiciaires laïques ainsi
qu’à des services publics laïques, et ce, dans la mesure prévue par la
présente loi et par la Loi favorisant le respect de la neutralité
religieuse de l’État et visant notamment à encadrer les demandes
d’accommodements pour un motif religieux dans certains organismes.
Passons donc à la
Loi favorisant le respect de la neutralité religieuse de l’État et visant
notamment à encadrer les demandes d’accommodements pour un motif religieux
dans certains organismes (Loi 62) adopté le 18 0ct0bre 2017.
*SECTION III*
ACCOMMODEMENTS POUR UN MOTIF RELIGIEUX
11. Lors du traitement d’une demande d’accommodement d’une demande
d’accommodement pour un motif religieux résultant de l’article 10 de la
Charte des droits et libertés de la personne, l’organisme s’assure :
1 que la demande est sérieuse ;
2 que l’accommodement demandé respecte le droit à l’égalité entre les
femmes et les hommes ainsi que le droit de toute personne d’être traitée
sans discrimination ;
3 que l’acommodement demandé respecte le principe de la neutralité
religieuse de ll’État ;
4 que l’accomodement est raisonnable, c’est-à-dire qu’il ne doit imposer
aucune contrainte excessive eu égard, entre autres, au respect des droits
d’autrui, à la santé ou àm la sécurité des personnes, au bon fonctionnement
de l’organisme, ainsi qu’au coûtscqui s’y ratachent.
Un accommodement ne peut être accordé que si le demandeur a collaboré à la
recherche d’une solution qui satisfait au caractère raisonnable.
On aura constaté que les salles de prière, demandé par des étudiants
musulmans, séparant les filles et les garçons (la salle de prière du CÉGEP
Garneau a même une porte séparée pour les étudiantes) voilent les articles
2, 3 et 4 de la Loi 21 et les articles 11.2) et 11.3) de la Loi 62.
Dans son article du 26 avril auquel nous faisions allusion au début de
notre texte, Sébastien Lévesque fait cette affirmation avec laquelle nous
sommes entièrement d’accord. Nous citons :
L’important, donc, c’est que l’école soit neutre sur le plan religieux,
c’est-à-dire qu’elle ne favorise ni ne défavorise une religion au détriment
des autres, ou encore l’absence de religion. (Jusqu’où iront les laïcards ?)
Or qui demande une salle de prière ? les catholiques ? les bouddhistes ? les
protestants ? les juifs ? Non, ce sont les musulmans. Alors leur accorder une
salle de prière n’est-il pas favoriser une religion au dépend des autres ?
L’école doit être un lieu de connaissance, de science et de savoir et non
pas un lieu où l’on propage des croyances en un ami imaginaire et de
superstition. Il y a des endroits pour prier, ça s’appelle église, mosquée,
synagogue, temples. Alors la réponse à la demande des musulmans pour avoir
des salles de prières dans les écoles doit être NON. D’autant plus que le
Coran permet des assouplissements à la règle des cinq prières quotidiennes,
les étudiants peuvent les faire avant et après les heures d’école.
En conclusion je dirais que ma génération ne s’est pas battu pour
sortir les chapelles de l’école pour laisser entrer les mosquées déguisées
en salle de prière.
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