« Pendant que nous étions partis, certains nous ont accusés de parcourir le monde pour ternir l’image de la compagnie. Même si on avait voulu faire ça, on n’aurait pas pu, parce que leur image en matière de respect des travailleurs est déjà saprément amochée. Que ce soit à Boron en Californie où Rio Tinto a déclenché un lockout en 2010, chez nos confrères de Nouvelle-Zélande ou encore au Congrès du Maritime Union of Australia qui représente plusieurs membres chez Rio Tinto, on savait déjà à quel point cette compagnie peut avoir des pratiques antisyndicales », explique Marc Maltais.
Partout où ils sont passés, ils ont expliqué le conflit, récoltant des appuis moraux et financiers et des encouragements pour mener cette bataille afin de préserver des emplois de qualité dans la région. « À Alma, les hommes et les femmes ont choisi de résister à l’érosion des emplois, ils ont décidé d’imposer le respect à cette multinationale qui profite de notre électricité pour faire fonctionner une des usines les plus rentables au monde. Les syndicalistes de partout savent que si Rio Tinto nous rentre dans le corps ici, ils vont se sentir gonflés à bloc pour s’attaquer à tous les syndicats sur la planète. Des États-Unis jusqu’en Australie, tout le monde syndical est conscient de l’importance de se serrer les coudes. Et cette solidarité, on va bien la sentir à Alma le 31 mars », a fait valoir l’adjoint au directeur québécois des Métallos, Guy Farrell.
Des représentants des syndicats rencontrés, tels la Maritime Union of Australia (MUA), l’International Longshore and Warehouse Union, l’Australian Workers Union, de la CFMEU (travailleurs de la construction, des mines et de l’énergie australiens) ainsi que de plusieurs autres syndicats à travers le monde seront présents à Alma pour une grande manifestation de solidarité le samedi 31 mars.
« Vous savez, même à l’autre bout du monde, on suivait ce qui se passe ici. On a bien entendu les déclarations de la compagnie comme quoi le fruit n’est pas mûr… Il ne faudrait surtout pas qu’elle attende que le fruit pourrisse sur l’arbre pour venir négocier de bonne foi. La solidarité qu’on a constatée ne fera que prendre de l’ampleur avec le temps », a fait valoir Guy Farrell.