Édition du 17 décembre 2024

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Economie québécoise

Revue de presse : Réactions à la mise à jour économique du ministre Girard

Voici une compilation des communiqués émis par les organisations syndicales et populaires suite à la présentation de la mise à jour économique du gouvernement caquiste. Ils sont présentés en ordre chronologique décroissant et mis à jour régulièrement.


Mise à jour économique - Faire plus pour sortir de la crise en santé (FSSS-CSN)

MONTRÉAL, le 13 nov. 2020 - La mise à jour économique du gouvernement Legault ne va pas chercher les marges nécessaires pour mettre fin à la crise en santé, services sociaux et dans les services de garde éducatifs. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) préconise une réforme de la fiscalité audacieuse pour parvenir à améliorer nos services publics.

Une relance économique qui laisse peu de place aux services publics et aux travailleurs

La mise à jour économique a pour objectif de revenir à l’équilibre budgétaire dans 5 ans, le tout sans aller chercher de nouveaux revenus. Pourtant, la pandémie montre à quel point nos services publics ont fait les frais des politiques d’austérité des dernières décennies. Le manque de personnel, les enjeux de santé mentale, la qualité des soins aux aîné-es sont autant d’enjeux qui nécessitent des investissements majeurs pour parvenir à répondre aux besoins de la population.

C’est pourquoi la FSSS-CSN souhaite que la relance économique mise davantage sur nos services publics. Le gouvernement compte sur une augmentation des transferts fédéraux en santé pour financer les mesures qu’il a annoncées dernièrement dans le réseau. Cette augmentation, bien que souhaitable, est loin d’être à portée de main et n’empêche en rien le gouvernement d’augmenter ses propres revenus.

« Si on ne veut pas aller chercher de nouveaux revenus tout en gardant le cap sur la réduction de la dette et un retour rapide à l’équilibre budgétaire, on peut craindre une nouvelle forme d’austérité. Le gouvernement doit sortir de son étau idéologique et prendre les moyens qui s’imposent pour sortir de la crise de nos réseaux », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

Des solutions fiscales pour renforcer le filet social

Selon la FSSS-CSN, la population du Québec a suffisamment souffert du désinvestissement dans les services publics, les programmes sociaux et l’action communautaire autonome.

En vue du prochain budget, qui déterminera en grande partie notre capacité collective à traverser cette crise, et les autres qui pourraient subvenir, la FSSS-CSN demande au gouvernement Legault d’adopter, dès le prochain budget, les solutions fiscales qui lui permettront de procéder aux investissements nécessaires pour renforcer le filet social.

L’organisation, qui est membre de la Coalition Main rouge, invite donc tous ses membres et la population à signer la pétition qu’elle lance aujourd’hui.


Mise à jour économique et financière - Les milliers de femmes œuvrant en éducation, en santé et en enseignement supérieur sont écartées de la relance économique (CSQ)

MONTRÉAL, le 12 nov. 2020 - En réaction à la mise à jour économique et financière du gouvernement du Québec, la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Sonia Ethier, fait le constat qu’en n’utilisant pas pleinement les services publics comme levier de croissance, le gouvernement écarte les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’enseignement supérieur du plan de relance économique, alors qu’ils sont constitués à 75 % par des femmes.

« Pour l’instant, le gouvernement de la CAQ évite le piège de l’austérité, mais il n’utilise pas pleinement le levier important des services publics pour relancer l’économie. Il aurait dû investir davantage dans l’éducation et les services publics, ce qui aurait permis une relance axée sur des emplois à nette prédominance féminine dans l’ensemble des régions du Québec », mentionne-t-elle.

La CSQ compte faire entendre sa voix dans le débat sur la modification aux lois sur la dette et sur l’équilibre budgétaire. Elle entend proposer différentes solutions afin d’assurer que l’austérité ne devienne pas, encore une fois, le chemin retenu pour équilibrer le budget. Elle a d’ailleurs récemment fait part de ses perspectives sur la situation économique du Québec dans un document contenant treize fiches réparties sous le titre « Le Québec a les moyens ! ».

Des sommes insuffisantes pour favoriser l’attraction et la rétention

Au regard des différentes sommes annoncées par le gouvernement aujourd’hui, la CSQ estime qu’elles ne permettront en aucun temps de briser le cercle vicieux des problèmes d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre dans les écoles, les établissements de santé ainsi que les cégeps. « Le gouvernement fait le choix politique de préférer des mesures temporaires pour répondre à des problèmes structurels.

C’est la consécration du "syndrome de la chaudière percée", que l’on dénonce dans nos services publics et qui cause des centaines de millions de coûts annuels en lésions professionnelles. Les 117 millions de dollars annoncés pour les milieux d’enseignement et les services de garde sont insuffisants lorsqu’on les compare aux 432 millions de dollars donnés par le gouvernement du Canada. C’est le même constat pour l’enseignement supérieur. Malgré un montant de 50 millions de dollars octroyé aux Fonds de recherche du Québec, l’enseignement supérieur passe sous le radar dans cette mise à jour. C’est d’autant plus déplorable que le personnel doit conjuguer comme jamais avec la formation à distance. L’ensemble des sommes annoncées ne réglera pas la crise des conditions de travail et des problèmes d’attraction-rétention si dommageables pour les services à la population », explique Sonia Ethier.

Des investissements bienvenus pour accroître la participation au marché du travail par la diplomation

Comme signal positif dans la mise à jour économique, la CSQ salue les nouveaux investissements en formation de la main-d’œuvre afin de favoriser la réintégration des Québécoises et des Québécois sur le marché du travail. « Les mesures visant la requalification et le rehaussement des compétences afin de favoriser la diplomation en formation professionnelle et au collégial sont des initiatives intéressantes », souligne Sonia Ethier.

À moyen terme, le maintien de l’objectif de retour à l’équilibre budgétaire en cinq ans inquiète la CSQ. Il faudra voir si le fait de limiter les augmentations de dépenses de programmes en lien avec la progression des revenus ne va pas entraîner le retour des compressions dans les prochaines années. « Les besoins, dans les réseaux, sont criants et ne doivent pas être mis de côté au nom d’une soi-disant urgence du déficit zéro », estime Sonia Ethier.


Le personnel enseignant, les grands oubliés de la mise à jour économique (FNEEQ-CSN)

MONTRÉAL, le 12 nov. 2020 - La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) accueille avec des sentiments partagés l’annonce du ministre des Finances, Eric Girard, qui, dans le cadre de la mise à jour économique du gouvernement, injecte 25 millions de dollars pour faciliter l’accès au réseau collégial et la diplomation. Une portion indéterminée, mais nettement insuffisante de cette somme est destinée à l’embauche ponctuelle de personnels enseignant et au soutien psychologique des profs de cégep. Aucun investissement n’est cependant prévu pour soutenir les personnes chargées de cours universitaires, qui sont des enseignantes et des enseignants à statut précaire, dont les conditions de travail se sont particulièrement détériorées au cours des derniers mois. Ces fonds apparaissent terriblement dérisoires vu la crise dans laquelle a été plongé le monde de l’éducation et de l’enseignement supérieur depuis le début de la pandémie.

La FNEEQ-CSN réclame depuis plusieurs mois des ressources supplémentaires dédiées exclusivement aux ressources enseignantes de manière à alléger la tâche durant cette période inédite. Un récent sondage a d’ailleurs mis en relief tout le drame qui se joue actuellement derrière les écrans des enseignantes et des enseignants. Les attentes étaient grandes ; la déception l’est tout autant.

Pour la Fédération, le gouvernement envoie un mauvais signal aux enseignantes et aux enseignants, qui espéraient mieux respirer la session prochaine. Les sommes annoncées pour les cégeps sont destinées à une longue liste de « mécanismes compensatoires » qui incluent le tutorat par les pairs, le soutien scolaire, l’achat de services et de matériel. L’exercice risque fort de se solder par un saupoudrage inefficace des ressources.

« Afin de maintenir la mobilisation et l’engagement du personnel enseignant dans le contexte de la pandémie, le gouvernement doit investir des sommes substantielles pour faire une réelle différence dans leur travail. Nous martelons depuis des mois que les conditions d’apprentissage sont étroitement liées aux conditions d’enseignement. Le message ne semble pas avoir été bien compris. L’impact sur la persévérance et la réussite éducative pourrait se faire sentir sur des années », déplore Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN.

Un filet social à renforcer

Selon la FNEEQ-CSN, la population du Québec a suffisamment souffert du désinvestissement dans les services publics, l’éducation, l’enseignement supérieur, les programmes sociaux et l’action communautaire autonome.

En vue du prochain budget, qui déterminera en grande partie notre capacité collective à traverser cette crise et les autres qui pourraient survenir, la Fédération demande au gouvernement Legault d’adopter, dès le prochain budget, les solutions fiscales qui lui permettront de procéder aux investissements nécessaires pour renforcer le filet social.

La FNEEQ-CSN, qui est membre de la Coalition Main rouge, invite donc les membres de tous ses syndicats et la population à signer la pétition qu’elle lance aujourd’hui.


Mise à jour économique - Le gouvernement du Québec ne prend pas ses responsabilités en matière de soins à domicile (AREQ-CSQ)

QUÉBEC, le 12 nov. 2020 - L’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ-CSQ) se désole de constater que les soins à domicile ne font pas partie de l’équation dans la mise à jour économique du ministre des Finances. Alors que le Québec fait face à des défis économiques importants en raison de la pandémie, il est important de rappeler que d’investir dans les soins à domicile nous permettrait de limiter la croissance des coûts de soins de longue durée liés aux CHSLD.

« C’est bien connu, les soins à domicile coûtent moins cher que de construire de nouvelles bâtisses et de les entretenir. En investissant dans les soins et les services à domicile, non seulement on contrôle mieux la courbe des dépenses, mais on répond aussi au souhait des personnes aînées de rester là où elles le veulent, le plus longtemps possible », souligne Lise Lapointe, présidente de l’AREQ.

De plus, la pandémie de COVID-19 a révélé la vulnérabilité de notre système de santé et de services sociaux, notamment en ce qui concerne les soins aux personnes aînées. Au plus fort de la pandémie, ce sont les soins et les services à domicile qui ont le plus écopé, n’étant pas considérés comme des services essentiels. Or, le gouvernement remet aujourd’hui le dossier des soins à domicile entre les mains du gouvernement fédéral, en y revendiquant mollement les transferts fédéraux en santé.

« Le gouvernement du Québec nous répète constamment que les soins à domicile sont une priorité, mais quand vient le temps de sortir le chéquier, il s’en remet au fédéral. Ce sont pourtant des milliers de personnes aînées qui ont souffert du manque de ces services durant la pandémie, ce qui a forcément aggravé l’état de plusieurs d’entre elles. Ces personnes vulnérables s’ajouteront donc à la liste d’attente des CHSLD alors qu’elles n’ont pas le temps de se perdre dans des dédales constitutionnels », déplore Mme Lapointe.

Rappelons que d’ici 2030, le quart de la population du Québec aura plus de 65 ans, et au rythme où les services se développent, plusieurs experts estiment qu’on se dirige droit dans un mur. En effet, le Québec ne consacre que 25 % de son budget de soins de longue durée dans les soins à domicile. L’AREQ suggère que l’on s’inspire plutôt du Danemark qui accorde les deux tiers de son budget de soins de longue durée dans les soins à domicile.


Réaction de la FTQ à la mise à jour économique

« Un plan de relance économique qui manque de vigueur »
  Daniel Boyer, président de la FTQ

MONTRÉAL, le 12 nov. 2020 - La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) prend acte de la mise à jour économique du ministre des Finances, Éric Girard, qui annonce plusieurs mesures de relance de l’économie pour les trois prochaines années. Bien que certains éléments soient intéressants, comme les investissements pour la requalification et la formation de la main-d’œuvre, la FTQ s’attendait à un plan de relance plus costaud avec des investissements substantiels à court terme.

« Les investissements annoncés pour supporter la relance économique nous laissent sur notre faim, notamment pour le secteur de l’aérospatiale et l’hôtellerie. La centrale a de grandes attentes concernant la numérisation de l’économie, l’économie verte et l’achat local qui doivent faire partie d’une relance économique solidaire, durable et juste. Il faudra également que les fonds consacrés à la requalification de la main-d’œuvre correspondent véritablement aux besoins des travailleuses et des travailleurs frappés par la crise économique », déclare le président de la FTQ, Daniel Boyer.
« Mais attention, tous les investissements annoncés pour les entreprises doivent être conditionnels à la création et au maintien des emplois et non servir à engraisser les actionnaires ou les dirigeants d’entreprises. Ça ne doit pas être une passe gratuite », ajoute le président de la FTQ.

La mise à jour économique annonce un déficit anticipé de 15 milliards de dollars pour l’année 2020-2021. Cependant, la FTQ invite le gouvernement à la plus grande prudence dans son intention de revenir à l’équilibre budgétaire d’ici 2025. « Il ne faudrait surtout pas que le gouvernement se précipite dans une course au déficit zéro et à un retour à des mesures d’austérité. La pandémie que nous traversons et l’austérité imposée par le précédent gouvernement ont clairement démontré l’urgence de réinvestir dans les services publics et d’améliorer la rémunération et les conditions d’exercice d’emploi des travailleurs et des travailleuses », conclut le président de la FTQ, Daniel Boyer.


Mise à jour économique - « Cette mise à jour économique annonce des années d’austérité » - Vincent Marissal

QUÉBEC, le 12 nov. 2020 - Avec la mise à jour économique présentée aujourd’hui, Québec solidaire redoute que des années difficiles d’austérité brutale soient à prévoir. Le député solidaire responsable de la justice économique et fiscale, Vincent Marissal, s’inquiète de l’avenir sombre qui pointe sur l’horizon économique du Québec.

« Alors que le gouvernement du Québec refuse obstinément d’aller chercher de nouveaux revenus ou d’utiliser ses versements au Fonds des générations, les Québécoises et Québécois doivent malheureusement s’attendre à des compressions désastreuses dans les services publics, au cours des prochaines années », s’inquiète le député de Rosemont.

Les GAFAM, les institutions financières et les plus fortunés épargnés

Le ministre établit ses perspectives d’équilibre budgétaire en se fiant sur une augmentation des transferts fédéraux en santé, sans avoir de garanties quant à cette source de revenus. Vincent Marissal dénonce cette manière cavalière de planifier les prochains exercices financiers. Il est important de rappeler que les services publics du Québec étaient dans un état précaire avant la crise, en raison de l’austérité libérale. Pour atteindre l’équilibre budgétaire d’ici 5 ans, le gouvernement devra encore couper là où ça fait mal.

« On met le pied sur le frein en attendant que le fédéral fasse quelque chose. Il n’y a rien dans cette mise à jour pour répondre aux secteurs qui crient à l’aide depuis le début de la crise. Le prochain budget est seulement en mars, les travailleuses et travailleurs de ces secteurs vont passer les quatre prochains mois à s’époumoner pendant que le ministre refuse de les écouter et de leur fournir l’aide qu’ils réclament. Pendant ce temps, les plus fortunés et les grandes entreprises sont encore épargnés », s’insurge le député solidaire.

La relance verte se fait toujours attendre

Bien que la crise écologique ne prenne pas de pause durant la pandémie, le gouvernement prend la décision d’attendre avant de s’y attaquer. En effet, aucune somme ne sera consacrée afin d’accroître la relance verte avant 2021-2022.

« Nous vivons une crise sanitaire, une crise économique et une crise écologique. Nous avons une occasion historique de procéder à une transition verte. Cependant, il n’y a rien de prévu cette année, on prévoit même faire l’inverse. Le gouvernement prévoit même investir dans le transport de gaz naturel !  », conclut Vincent Marissal.

Une solution à portée de main

Rappelons que, le 14 mai dernier, Québec solidaire proposait d’augmenter les revenus de l’État avec un impôt de pandémie temporaire. Cette mesure d’équité permettrait d’aller chercher de nouveaux revenus pour compenser une partie des pertes financières liées à la crise.


Mise à jour économique : la CSN profondément déçue

MONTRÉAL, le 12 nov. 2020 - En maintenant ses versements au Fonds des générations à hauteur de 2,7 milliards cette année et en conservant un horizon de cinq ans pour le retour à l’équilibre budgétaire, le gouvernement du Québec pave la voie à des mesures d’austérité budgétaire, s’inquiète la CSN. Pour la centrale syndicale, le ministre des Finances prive le Québec des moyens et des ressources qui s’imposent pour relancer son économie.

« Un consensus commence à se dégager au Québec : le gouvernement doit revoir sa stratégie budgétaire, souligne le président de la CSN, Jacques Létourneau. Le ministre des Finances aurait pu envoyer un message clair en indiquant d’emblée que le retour à l’équilibre budgétaire en 2025 ne figure pas dans les plans du gouvernement. Il avait l’occasion de suspendre les versements au Fonds des générations pour consacrer ces sommes aux besoins immédiats de la population du Québec et assurer une reprise économique vigoureuse. Malheureusement, c’est une occasion ratée. »

« C’est à des années d’austérité que le gouvernement de la CAQ nous prépare », prévient le président de la CSN. Malgré les sommes prévues pour la formation et la requalification de la main-d’œuvre, la centrale syndicale demeure déçue de la timidité des mesures de relance annoncées aujourd’hui.

Les objectifs fixés il y a 25 ans en matière de gestion du poids de la dette avaient été atteints avant la pandémie, rappelle Jacques Létourneau. « Si le Québec a été en mesure d’abaisser le ratio dette/PIB sous la barre du 45 %, c’est beaucoup plus en raison de sa croissance économique que des versements au Fonds des générations. Or, en maintenant intégralement ces versements, le Québec se prive des ressources financières permettant de renforcer la relance économique. Il se prive aussi des ressources permettant d’améliorer les conditions de travail du secteur public et d’embaucher le personnel nécessaire. C’est un non-sens absolu. »

La CSN rassure toutefois le gouvernement de son appui quant à la nécessité de rehausser les transferts fédéraux en santé dont le niveau actuel prive le Québec d’importantes ressources.


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