Édition du 17 décembre 2024

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Débats

Réponse à Francis Dupuis-Déri : pour un véritable débat à gauche sur la lutte contre l’oppression

Le 9 mars dernier, Presse-toi à gauche a publié un article intitulé « Les “wokes” : un piège de renard à ours ». Il a été largement diffusé sur les réseaux sociaux par des syndicalistes, des anarchistes, des membres de Québec solidaire et autres militants de gauche. Cet article est signé par Francis Dupuis-Déri, un professeur de l’UQAM bien connu dans la gauche québécoise.

tiré de : La Riposte socialiste

Julien Arseneau ★ 15 MARS 2021

Crédit photo : Thomas Hawk, Flickr

Nous croyons malheureusement que cet article fait dans la caricature et les hommes de paille, et n’aide pas à mener un véritable débat sur les méthodes et les idées permettant de lutter contre l’oppression.

Une caricature

Dupuis-Déri commence par dénoncer à juste titre les torchons réactionnaires produits par Bock-Côté, Sophie Durocher et Richard Martineau, qui s’en prennent constamment à ceux et celles qu’on a baptisés les « wokes ». Mais ensuite, il tourne sa critique vers la « gauche » qui « fait le jeu des forces conservatrices » et tend « un piège de renard à ours aux féministes, aux antiracistes et à quiconque aurait le mauvais goût de ne pas s’unir pour combattre l’unique ennemi, le capitalisme. »

Laissons Dupuis-Déri s’exprimer :

«  On leur répète [aux wokes] qu’il faut s’unir pour abattre le capitalisme et émanciper les classes populaires. Certes, mais on oublie alors que des membres des classes populaires luttent contre le sexisme et le racisme et on n’explique jamais en quoi consisterait concrètement cette union sacrée. Pensons aux formidables mobilisations populaires de la dernière année : Black Lives Matter devrait-il se fondre dans Québec Solidaire et ne plus parler de racisme ? Les femmes de #MoiAussi devenir membres de la CSN, sans évoquer les agressions sexuelles ? Les Wet’suwet’en rejoindre le IWW, sans plus parler de colonialisme ? La Maison d’Haïti se transformer en Maison du prolétariat ? Les études féministes laisser place aux études marxistes ?

Bref, ces progressistes critiquant les wokes ne leur proposent rien de concret, hormis de se taire, pour qu’on puisse enfin chanter l’Internationale en chœur. »

Mais de qui diable peut-il bien parler ? Aucune citation n’est fournie, aucun exemple n’est donné, outre des groupes et militants morts depuis bien longtemps. Tout ce que nous avons, c’est la caricature d’une gauche anticapitaliste qui prétendument demande aux groupes opprimés de ne plus parler d’oppressions spécifiques.

Un peu plus bas dans l’article, la même méthode est appliquée :

«  Je sais surtout qu’il est très sain que l’université soit impactée, comme elle l’a si souvent été, par les mouvements sociaux progressistes. Que les forces conservatrices et réactionnaires s’en inquiètent, rien de plus normal. Mais pourquoi diable des progressistes partagent-ils cette inquiétude ? Pourquoi ne pas être à l’écoute de ces mouvements sociaux et populaires et leur exprimer de la solidarité, ou même y participer ? »

Encore une fois, de qui s’agit-il ? Qui, chez les « progressistes », s’inquiète de l’impact des mouvements sociaux progressistes sur les universités ? Qui suggère de ne pas participer aux mouvements comme Black Lives Matter (BLM) ? Où et quand est-ce qu’un groupe de gauche a dit quoi que ce soit du genre ?

Quiconque avancerait l’idée que les opprimés devraient laisser de côté la lutte contre les formes variées d’oppression n’a pas sa place dans le mouvement. L’éruption du fantastique mouvement BLM, les nombreuses vagues de dénonciations d’agressions sexuelles, ou encore les luttes autochtones de plus en plus combatives et larges, devraient être accueillies par quiconque lutte pour une meilleure société avec le plus grand des enthousiasmes. Ces mouvements sont la preuve que les opprimés veulent se mobiliser et se battre.

Mais Dupuis-Déri laisse entendre que ceux qui « critiquent les wokes » suggèrent aux militants antiracistes, autochtones et contre les agressions sexuelles de « se taire », qu’ils ne veulent pas participer ou se montrer solidaires des mouvements de lutte contre l’oppression.

Par ce tour de passe-passe, une fausse équivalence est créée entre ces mouvements de masse et les idées défendues par les « wokes ». En critiquant ceux-ci, on s’opposerait à ceux-là.

Toute possibilité de débat est ainsi écartée : si vous êtes contre notre cadre théorique, c’est que vous êtes contre le mouvement.

C’est ce mythe qu’il faut défaire.

Politiques identitaires

Que défendent les « wokes » ? Francis Dupuis-Déri ne l’explique pas vraiment. Mais la citation de Christine Delphy donnée en début de texte nous en donne une bonne idée :

« Et c’est bien vrai que cela ne fait pas de différence, pour les hommes, si la violence masculine contre les femmes est éradiquée demain ou dans 100 ans. Et que cela ne fait pas de différence, pour les Blancs, si le racisme est éradiqué demain ou dans 100 ans. »

Une perspective plus déprimante que celle présentée par Delphy est difficile à imaginer. Quel avenir pour la lutte si les hommes ou les Blancs n’en ont rien à faire de l’oppression des femmes ou du racisme ?

Il est d’ailleurs assez surprenant de voir un article largement partagé dans la gauche québécoise qui s’ouvre avec une citation d’une militante notoirement transphobe.

Effectivement, Delphy, une « féministe matérialiste », pose la lutte des femmes comme une lutte contre la « classe des hommes », et tombe ensuite dans le piège de devoir définir précisément qui est une femme, et elle en exclut les femmes trans. Partie du point de vue identitaire de lutter pour les femmes, elle en arrive à renforcer l’oppression des femmes trans. Voilà le type de piège ultra-réactionnaire vers lequel les politiques identitaires mènent.

Et nous ne pourrions pas critiquer ces idées sans aider la droite ? Utiliser le spectre des vieux maoïstes (qui étaient notoirement homophobes et transphobes) comme argument tout en citant d’entrée de jeu une féministe transphobe est assez particulier.

Dans un autre récent article publié par Presse-toi à gauche se portant à la défense des « wokes », « l’objectif politique » des « politiques de l’identité » est expliqué :

«  Il ne s’agit plus en effet d’une classe ouvrière majoritairement d’ascendance canadienne-française qui déferle dans les rues contre le patronat anglais, mais bel et bien d’alliances ponctuelles entre le précariat [personnes avec des revenus précaires], la jeunesse [étudiante] et des personnes qui ont été racisées au long des siècles […]. » [C’est nous qui soulignons]


Sous différentes formes, les politiques identitaires de gauche mettent de l’avant l’idée que chaque groupe opprimé mène sa propre lutte séparément. Au mieux, il peut y avoir des « alliances ponctuelles » entre les différents groupes opprimés.

C’est là que se trouve le fond du débat. Est-il possible de s’unir au-delà de l’identité et de simples « alliances ponctuelles », pour nos intérêts communs et particuliers ? Et sur quelles bases peut-on s’unir ?

La classe, encore la maudite classe !

Dupuis-Déri présente les faits comme si, d’un côté, il y avait les mouvements contre l’oppression, et de l’autre la lutte de classe. En réalité, ces mouvements contre l’oppression sont traversés eux-mêmes par des contradictions de classe. Par exemple, des disputes ont surgi récemment au sein du mouvement BLM. D’un côté, la BLM « Global Network Foundation », qui s’est autoproclamée à la tête du mouvement, souhaite favoriser le développement d’entreprises possédées par des Noirs, et même aller jusqu’à fonder une banque spéciale pour y arriver ! De l’autre côté, il y a les militants de la base qui sentent que cette fondation se détache du travail de mobilisation à la base. N’est-il pas clair que nous avons ici deux perspectives de classes différentes ?

Plus près de nous, nous avons observé le même phénomène dans le mouvement au Québec. L’été dernier, lorsque le mouvement contre la brutalité policière et le racisme s’est étendu au Québec après le meurtre de George Floyd, des groupes de militants noirs ont organisé des manifestations à Montréal. Lors de la deuxième manifestation, certains des organisateurs ont invité le SPVM à participer et Dominique Anglade du Parti libéral du Québec à prendre la parole. Cela a provoqué l’indignation du public et des appels à boycotter la manifestation. Encore une fois, de quoi s’agit-il sinon de deux perspectives de classe différentes ? L’une tente de lutter contre le racisme au sein du système et l’autre n’a aucune confiance dans les politiciens capitalistes et leurs institutions, et cherche à les combattre. C’est en réalité un phénomène commun à toute lutte de libération.

Ceux qui avancent une perspective de classe vont souvent se faire taxer de faire du « réductionnisme de classe ». Mais est-ce que nous disons que la lutte de classe est tout, et que la lutte contre l’oppression n’est rien ? Cette caricature n’a rien à voir avec le marxisme.

Dupuis-Déri utilise l’exemple du Black Panther Party pour appuyer son point de vue. Mais l’histoire du parti nous montre autre chose. Le BPP s’est formé lors de l’impasse du mouvement des droits civiques, qui ne pouvait vaincre sur une base purement identitaire. Le parti s’est orienté dans une direction révolutionnaire, avec des dirigeants comme Fred Hampton qui affirmaient qu’il fallait s’unir aux travailleurs pauvres de toutes les couleurs de peau contre l’État et les capitalistes. Selon les célèbres paroles de Hampton : « Nous disons qu’on ne combat pas le racisme par le racisme. Nous allons battre le racisme par la solidarité. Nous disons qu’on ne combat pas le capitalisme avec le capitalisme noir ; on combat le capitalisme par le socialisme. » Hampton tentait de mettre de l’avant la question de classe et la lutte pour le socialisme, et de couper court aux divisions identitaires. C’est la position que les marxistes défendent aujourd’hui.

Ne pas mettre de l’avant la question de classe mène précisément à la situation que nous avons aujourd’hui : les libéraux peuvent coopter les luttes contre l’oppression. Justin Trudeau se dit féministe et intersectionnel. Hillary Clinton l’est aussi. Valérie Plante est féministe et antiraciste, mais elle augmente le budget du SPVM. Kamala Harris a été célébrée comme la première femme racisée devenue vice-présidente américaine – mais qu’avons-nous appris des années Obama ? Des leaders de droite du mouvement des droits civiques comme John Lewis, au lieu de rejoindre les Black Panthers, ont rejoint les démocrates, sont devenus sénateurs et se sont retrouvés à appuyer Hillary Clinton contre Bernie Sanders.

Les politiques identitaires sous-entendent que les personnes d’une même identité ont toutes les mêmes intérêts, et ouvrent ainsi la porte à la cooptation par les bourgeois libéraux. De quelque façon que l’on retourne la question, on en revient à la question de (quelle horreur !) la classe sociale.

La classe ouvrière, à laquelle appartiennent de façon disproportionnée les groupes opprimés, a des intérêts directement opposés à ceux des capitalistes. Mais selon l’article cité plus haut, la classe ouvrière n’est pas « universelle ». Difficile de voir exactement ce que cela veut dire. Les personnes de différentes identités n’ont-elles pas d’emploi ? N’est-ce pas là un fait objectif universel ?

La pauvreté des travailleurs se trouve à la source de la richesse des capitalistes. Et cette division de classe traverse toute la société. Les groupes opprimés ne forment pas une masse unie avec les mêmes opinions et intérêts, au contraire.

Pour cette raison, les marxistes appellent à mener la lutte contre l’oppression sur une base de classe. Nous constatons qu’ultimement, les travailleurs et travailleuses de divers genres, origines, orientation sexuelle, etc. ont tous et toutes un ennemi commun, la classe capitaliste. Cet ennemi est celui qui possède les ressources qui pourraient servir à émanciper chacun des groupes individuels, et la classe en général. Cette lutte nécessite de combattre l’oppression ici et maintenant au sein du mouvement ouvrier, car l’unité nécessaire ne peut être atteinte si une partie de la classe ouvrière en opprime une autre. Comme Marx le disait, «  un peuple qui en opprime un autre ne peut pas être libre. »

Pour l’unité de classe

La lutte contre l’oppression n’est pas simplement une question d’attitude, mais une lutte concrète pour l’amélioration des conditions matérielles d’existence. Comme le disait Stokely Carmichael du BPP, « le racisme n’est pas une question d’attitude ; c’est une question de pouvoir. Le racisme tire son pouvoir du capitalisme. Ainsi, si vous êtes antiraciste, que vous le sachiez ou non, vous êtes anti-capitaliste. Le pouvoir du racisme, le pouvoir du sexisme, vient du capitalisme, pas d’une attitude ». Encore une fois, c’est exactement l’analyse que les marxistes défendent aujourd’hui.

Pour une réelle émancipation des différents groupes opprimés, il faudra plus qu’une égalité sur le papier. Nous devons revendiquer des changements capables d’améliorer concrètement la vie des personnes opprimées.

Ce genre de changement exige des ressources. Pour citer Martin Luther King : «  On ne peut pas parler de résoudre le problème économique des Noirs sans parler des milliards de dollars nécessaires. On ne peut pas parler de mettre fin aux bidonvilles sans d’abord dire que le système des profits ne doit plus organiser les bidonvilles. Dans ce cas, vous êtes vraiment en train de ficher le bordel et de vous placer sur un terrain dangereux parce que vous vous frottez à certaines personnes. Vous vous en prenez aux capitaines d’industrie. Maintenant, cela signifie que nous sommes en terrain difficile, parce que cela implique vraiment que nous disons que quelque chose ne va pas avec le capitalisme. »

Voilà pourquoi la lutte de classe n’est pas une lutte séparée de la lutte contre le racisme ou contre l’oppression des femmes. Par exemple, pour améliorer la condition des femmes, il faudrait l’égalité salariale, une valorisation (monétaire, et non seulement en paroles) des emplois majoritairement féminins, des programmes sociaux massifs comme des logements sociaux abordables et de qualité, des réseaux étendus de cliniques de santé reproductive gratuites, suffisamment de garderies gratuites de qualité, etc. Le même constat s’applique aux autres groupes opprimés.

Une émancipation complète, réelle et durable des opprimés exigera nécessairement d’aborder la question économique. Où aller chercher l’argent ? Qui va payer pour toutes ces ressources ? Auprès de qui revendiquer toutes ces choses ?

Il faudra nécessairement aller chercher les ressources dans les poches des plus nantis. Il se trouve que les plus nantis sont ceux qui possèdent les entreprises. Ce sont aussi eux qui profitent du sexisme et du racisme pour payer les femmes, les immigrants, les personnes racisées, etc. des salaires plus bas et se faire d’autant plus de profits. Ce sont eux qui possèdent les grands médias qui jour après jour sèment des idées racistes et sexistes. Ce sont eux qui contrôlent les gouvernements et possèdent des armées de politiciens, lobbyistes et avocats qui écrivent les politiques et les lois discriminatoires dans leur propre intérêt. Ces gens ont un nom : les capitalistes.

La véritable tradition marxiste

Là où Dupuis-Déri a raison, c’est qu’il est vrai que différentes couches de militantes et militants ont été dégoûtées par les groupes « marxistes » qui existaient à leur époque, et que cela a contribué à la montée des groupes basés sur l’identité. L’exemple qu’il donne d’En lutte témoigne de l’homophobie latente dans les milieux staliniens et maoïstes. Rappelons que Staline a recriminalisé l’homosexualité en 1934 (après qu’elle ait été décriminalisée sous Lénine en 1922), et que l’homosexualité n’a été décriminalisée en Chine qu’en 1996.

Le stalinisme et le maoïsme ont fait énormément de mal au mouvement. Au Québec, le maoïsme était le courant dominant, et a laissé, avec raison, un goût amer dans la bouche de quiconque souhaite lutter contre l’oppression. Il a légué cette caricature selon laquelle les marxistes n’en ont que pour « les classes » et considèrent la lutte contre l’oppression comme secondaire ou insignifiante. Mais rien n’est plus faux.

Les marxistes authentiques ne prennent aucune responsabilité pour les dérives sectaires, misogynes, homophobes des staliniens et maoïstes. Cet homme de paille (où sont les groupes maoïstes d’envergure présentement ?) ne sert aucunement à éclairer le débat sur les méthodes de lutte contre l’oppression aujourd’hui.

L’ironie de Dupuis-Déri sur le fait de « chanter l’Internationale en chœur » démontre le problème de sa perspective : il ne semble pas croire en la possibilité pour les opprimés de s’unir contre le système capitaliste qui reproduit et renforce les oppressions.

Cette ironie est d’ailleurs bien mal placée. Les idées de Marx ont soulevé les peuples coloniaux les plus opprimés partout dans le monde depuis plus de 100 ans, ce qui ne peut être dit des politiques identitaires développées dans les universités d’Occident.

En réalité, le mouvement marxiste se base sur une solide tradition de lutte contre l’oppression sous toutes ses formes. La Riposte socialiste se donne comme devoir de faire redécouvrir cette tradition au sein du mouvement.

Dès 1848, Karl Marx appelait à l’abolition de la famille bourgeoise. En 1910, Clara Zetkin et d’autres militantes marxistes lançaient la Journée internationale des femmes (des travailleuses, à l’époque). Dès 1917, les femmes obtenaient tous les droits démocratiques de base dans la Russie révolutionnaire, alors que le reste du monde capitaliste maintenait les femmes dans l’oppression la plus immonde.

En 1919, Lénine et Trotsky fondaient la Troisième Internationale et lançaient un appel aux travailleurs de toutes origines à rejoindre le mouvement. Le 2e Congrès de l’Internationale en 1920 s’est tenu sous le slogan « Prolétaires et opprimés de tous les pays, unissez-vous », afin de mettre l’accent sur la nécessité de lutter pour l’émancipation des peuples coloniaux.

Pour un véritable débat démocratique

Les nationalistes identitaires mènent une offensive contre les « wokes ». C’est une croisade entièrement réactionnaire qui vise en réalité à s’attaquer à l’ensemble de la gauche. La gauche, le mouvement ouvrier et le mouvement étudiant doivent combattre cette offensive de toutes leurs forces. Mais cela ne signifie pas que nous devons défendre les politiques identitaires, ou s’abstenir de les critiquer. La gauche a plus que jamais besoin d’un véritable débat démocratique sur les bonnes méthodes pour combattre l’oppression. Cela n’aide pas d’assimiler toute critique des politiques identitaires à un refus de soutenir la lutte contre l’oppression. Nous dirions que c’est précisément cette attitude qui tombe dans le piège de la droite qui tente de nous faire croire que la gauche ne peut pas tolérer la critique.

Dupuis-Déri affirme que les critiques des wokes « ne leur proposent rien de concret ». Nous avons quelque chose à proposer. Nous proposons d’unir les travailleurs et travailleuses contre toutes les formes d’oppression et le système capitaliste sur lequel elles s’appuient toutes. Nous proposons de ne pas laisser un pouce à la classe dirigeante pour qu’elle puisse se montrer faussement progressiste comme le font Kamala Harris et Justin Trudeau. Nous proposons de lutter ici et maintenant contre toutes les manifestations d’oppression, au sein du mouvement ouvrier comme dans la société en général : non pas de se taire sur les oppressions, mais de les faire ressortir à chaque instant pour mieux les combattre. Nous proposons que les travailleurs et les travailleuses et tous les opprimés prennent le contrôle de l’économie, des immenses ressources qui se trouvent entre les mains des ultra-riches, afin de satisfaire les besoins de tous et toutes.

Nous espérons que ce texte contribuera à une nécessaire discussion au sein de la gauche et dans le mouvement ouvrier sur les meilleures méthodes pour combattre l’oppression sous toutes ses formes.

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