Édition du 17 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Réplique au député Blaney sur la peine de mort

Vous ne me représentez pas

Monsieur Blaney songez bien que nous sommes plusieurs à avoir voté contre vous dans Lévis et que vous ne nous représentez pas.

Si on convient que la peine de mort est un acte de vengeance qu’une société tolère par ignorance des méthodes des résultats de la réhabilitation pour tous les aspects de la criminalité, vous ajoutez le crime au crime et vous vous faites complice de cette société qui prétend faire justice en tuant.

De plus en défendant le sénateur Boisvenue, vous vous faites l’apologiste d’un autre crime, bien plus grave encore, parce qu’on le présente comme un acte impartial. Hors ce point de vue a un parti pris évident pour une justice expéditive qui ne laisse plus le choix aux tribunaux de trancher et qui risquerait ainsi de tuer des innoncents en les liquidant tout simplement par amertune.

Vous me direz que les victimes de crimes violents sont aussi des innocents ? Mais combien réclament elles-mêmes la peine de mort du bourreau ? Quel véritable soulagement y a -t-il à exiger la mort d’une personne accusée d’avoir tué ? Si on est prêt à tuer soi-même, ou à mandater des dirigeants politiques pour le faire, n’entre-t-on pas dans la même logique que celle du tueur, i.e. punir ou sanctionner par l’acte même que l’on reproche à l’assassin ?

Le deuil peut laisser un manque que l’on n’arrive pas à combler quand quelqu’un a tué un proche. Mais comme victime d’une lourde perte, la tentation peut sans doute être forte de se réfugier dans de fausses certitudes pour ravaler sa colère. Dans ce malheur que l’on croit incurable, on peut apprendre à trouver notre part de l’humanité meurtrie qui voit autour d’elle mourir bien des gens prématurément sans l’avoir jamais demandé. Qui tue vraiment ces enfants affamés que l’indifférence du monde condamne à une mort prématurée ?

Comme du temps de l’occupation de l’Afghanistan par une armée canadienne au service d’une puissance étrangère, les États-Unis, au nom de laquelle vous vous déclariez « fier de lui fournir les moyens d’accomplir sa mission », vous cautionnez une violence qu’on tolère de moins en moins dans les nations civilisées (ou celles qui aspirent à le devenir ) comme on proclame l’état de la nôtre. Vous faites donc la promotion de la brutalité pour régler les problèmes d’une humanité qui ne cesse de réclamer « une paix avec justice » à l’échelle de la planète.

Dans ce sens, j’espère que les Lévisiens, et notre région toute entière, vous sanctionneront aux prochaines élections en vous excluant de toute forme de pouvoir que vous osez exercer de manière à nous ramener au Moyen Age, du temps des monarchies barbares et criminelles. C’est assez de cette violence que vous voulez, comme Conservateur, inscrire dans nos lois fondamentales alors que de plus en plus de gens sont favorables à des moyens pacifiques, affranchis de toute forme de châtiment cruel, pour régler les conflits les plus divers, dans notre pays comme ailleurs dans le monde.

Guy Roy

l’auteur est membre du collectif PCQ de Québec solidaire à Lévis.

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