Un besoin de leadership… et de protocole sanitaire !
Alors que certains établissements ont déjà ouvert leurs portes pour l’accueil des nouveaux étudiants, la présidente de la CSQ, Sonia Ethier, s’explique mal qu’en pleine pandémie, les réseaux collégiaux et universitaires soient laissés à eux-mêmes. « La ligne de l’autonomie des établissements a été dépassée au profit de l’abandon. À l’heure actuelle, aucun protocole sanitaire en cas d’éclosion chez le personnel ou chez les étudiants n’a été décrété pour les établissements alors que le réseau scolaire dispose de balises claires à cet effet depuis plus d’une semaine. C’est l’absence totale de directives en dehors des consignes du 17 juin dernier. Si le plan n’a pas changé, peut-on au moins le savoir ? Parce que, sur le terrain, il semble déjà avoir atteint ses limites. On remarque des situations très inégales d’un milieu à l’autre. Certains établissements sont à l’avant-garde alors que d’autres n’ont toujours pas suffisamment de désinfectant pour répondre à l’ensemble des besoins générés par la rentrée. Nous avons demandé une rencontre avec la ministre et sommes toujours dans l’attente afin qu’on puisse trouver des solutions au bénéfice des étudiants et du personnel », mentionne la présidente.
Des mesures pour le soutien et l’encadrement
En plus de protocoles sanitaires uniformes, la CSQ estime que, dans le contexte d’une rentrée collégiale marquée par la pandémie, le Québec ne peut se permettre de perdre des cohortes, faute d’organisation ou de ressources. En ce sens, la Centrale n’attend rien de moins que des ressources supplémentaires permettant d’offrir un soutien accru auprès des étudiants, particulièrement ceux en situation de vulnérabilité ou ayant des besoins particuliers. « Plusieurs milliers d’étudiantes et d’étudiants passeront du secondaire au collégial dans un contexte de surcharge du personnel et d’incertitude où les besoins d’accompagnement et de soutien à l’apprentissage sont plus grands que jamais. On manquait déjà de personnel avant la crise et le réseau n’a obtenu aucune garantie d’aide supplémentaire dédiée jusqu’à maintenant. Sur le seul aspect technologique, on assiste à une croissance jamais vue des besoins. La ministre annoncera-t-elle des mesures minimales pour favoriser la réussite et l’encadrement ? », demande la présidente de la CSQ.
Des balises claires sur le télétravail
Parmi les mesures réclamées par la Centrale et ses fédérations, la CSQ espère que la ministre de l’Enseignement supérieur émette une consigne claire aux établissements en ce qui a trait au télétravail, particulièrement pour le personnel de soutien et professionnel. « Alors que la Santé publique encourage le recours au télétravail, certains établissements collégiaux obligent en effet l’ensemble du personnel à travailler entre leurs murs. Les disparités sont telles, sur le terrain, qu’on peut presque conclure que la rentrée se résume à "chacun pour soi" ! Il y a des limites à la géométrie variable dans un contexte de pandémie et la ministre doit assumer son rôle d’instaurer des balises. Une directive de la ministre incitant le recours au télétravail du personnel serait le minimum », explique Sonia Ethier.
Citations
« Après avoir navigué à vue tout le printemps afin d’assurer la réussite étudiante à distance, les profs de cégep ont besoin d’orientations claires à l’aube de cette nouvelle session qui s’amorce, notamment en ce qui concerne les mesures additionnelles de soutien et d’encadrement leur permettant de dispenser un enseignement de qualité et ainsi assurer la réussite du plus grand nombre et éviter le décrochage des jeunes. Il est minuit moins une et la ministre n’est toujours pas au rendez-vous ! » - Lucie Piché, présidente de la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ)
« Le personnel de soutien a à cœur la réussite des étudiantes et des étudiants. Nous sommes présents sur le terrain sans relâche depuis le début de cette crise. Tout le monde y met du sien, mais notre santé n’est pas un facteur sur lequel on peut lésiner. Il y a plus de 50 corps d’emploi chez le personnel de soutien, nous travaillons en interaction avec les étudiantes et les étudiants à différent degré. La ministre dédiée à l’Enseignement supérieur doit pallier le manque de consignes claires et uniformes pour tous dans les établissements de niveau collégial à travers la province. » - Valérie Fontaine, présidente de la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ)
« En cette période de crise sanitaire, tous les professionnels du réseau collégial sont à l’œuvre pour soutenir le personnel enseignant et pour offrir des services d’aide de qualité aux étudiants. Déjà lourdement surchargé, le personnel professionnel devra en prendre davantage sur ses épaules, car les nouvelles réalités d’organisation de travail imposées par la pandémie pèsent lourd sur tous. Ce qu’on craint pour nos membres, c’est ni plus ni moins que l’épuisement professionnel ! Pouvons-nous compter sur notre nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur pour obtenir toute la collaboration nécessaire à la bonne marche des activités du réseau collégial ? » - Jean-François Moisan, président de la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ)
« Cette rentrée en contexte COVID-19 nécessite de façon urgente que la ministre précise ses priorités et les ressources qu’elle entend mettre en place pour permettre l’accompagnement adéquat des étudiants et les conditions favorisant la réussite éducative au réseau collégial, le tout dans le respect des recommandations émises par la Santé publique. » - Stéphane Lapointe, président de la Fédération du personnel de l’enseignement privé (FPEP-CSQ)
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