Création d’un ministère de la cybersécurité et du numérique : Une promesse irréaliste, selon le SFPQ
QUEBEC, le 20 oct. 2021 - Au lendemain du discours inaugural, le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) rappelle au gouvernement Legault qu’il devra se donner les moyens de ses ambitions s’il veut réussir le virage numérique. La volonté de créer un nouveau ministère de la Cybersécurité et du Numérique se heurtera à la pénurie de main-d’œuvre pour créer une telle expertise interne. Le SFPQ rappelle qu’il y a toujours près de 1 000 postes vacants dans le domaine des technologies de l’information au gouvernement du Québec.
« Pour arriver à créer une telle expertise et la conserver, dans un domaine aussi compétitif que le numérique et la cybersécurité, le gouvernement devra trouver des façons d’attirer et de retenir son personnel, ce qu’il est incapable de faire à ce jour. Des conditions de travail déconnectées du marché du travail contribuent chaque jour à aggraver la rareté de main-d’œuvre au sein de l’État québécois. Et pour embaucher, ça prend plus que des beaux discours. Monsieur Legault, vous avez les moyens de régler le problème, faites-le donc ! » rétorque Christian Daigle, président général du SFPQ.
Si le gouvernement veut développer une véritable capacité de réalisation à l’interne, dans le domaine du numérique et de la cybersécurité, il devra également cesser sa coûteuse dépendance au secteur privé. « Le gouvernement tente de revoir son organisation sans remettre en question son volume de sous-traitance. On peut se demander s’il souhaite réellement diminuer sa dépendance aux ressources externes en informatique et améliorer l’efficience de l’État ou s’il veut simplement donner l’illusion qu’il le fait. Nos techniciennes et techniciens sont des gens compétents qui font l’envie des entreprises privées, car plusieurs d’entre eux sont recrutés par ces firmes et quittent nos rangs. Si le gouvernement Legault veut réellement réaliser ses ambitions, il aura besoin de l’expertise du personnel de la fonction publique pour y arriver », explique Christian Daigle, président général du SFPQ.
Les Premières Nations n’acceptent pas que le « beau Québec » de François Legault se développe à leurs dépends
WENDAKE, QC, le 20 oct. 2021 - « Créer de la richesse à partir des territoires et des ressources usurpées aux Premiers Peuples, tout en reconnaissant de l’autre côté de la bouche qu’ils ont subi des injustices, c’est un discours qui ne tient plus ! Nous sommes en 2021 ! », s’indigne Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL), en réaction au discours inaugural prononcé hier par le premier ministre François Legault.
L’APNQL avait des attentes formulées dans une lettre ouverte avant-hier envers le gouvernement du Québec et son premier ministre. Plutôt qu’un bilan partisan, destiné exclusivement à promouvoir la plateforme électorale de la CAQ en vue de l’élection provinciale de 2022, l’APNQL espérait des engagements concrets permettant de relancer les relations avec les Premières Nations, présentement au point mort. La « réconciliation systémique » proposée récemment par l’APNQL ne semble pas au programme de François Legault.
– Où sont les engagements de mettre en œuvre les 800 recommandations de plusieurs rapports et commissions que le gouvernement a sur sa table de travail ?
– Où est l’engagement à ne plus s’opposer farouchement au droit à l’autodétermination des gouvernements des Premières Nations ?
– Où est l’engagement de ce gouvernement à ne pas imposer son nationalisme mesquin aux autres nations qui partagent le même territoire, selon ce que le premier ministre Legault affirme pourtant lui-même ?
« Nous tiendrons, les 25-26 novembre prochain, un important rendez-vous économique avec le gouvernement Legault, accompagnés de partenaires et d’entreprises qui croient en l’avenir économique des Premières Nations. D’ici là, le gouvernement Legault a quelques semaines pour réfléchir sur des décennies de mise à l’écart économique des Premières Nations, et surtout sur des moyens concrets d’y mettre fin. »
Soins à domicile : Québec manque le bateau, selon le Réseau FADOQ
MONTRÉAL, le 19 oct. 2021 - Le Réseau FADOQ déplore qu’aucune action permettant d’améliorer dans l’immédiat les soins et services de santé à domicile destinés aux aînés n’ait été annoncée par le premier ministre François Legault lors de son discours d’ouverture de session, mardi.
Au lieu d’annoncer des investissements massifs en soins et services à domicile, le gouvernement Legault se contente d’octroyer un mandat à la Commissaire à la santé et au bien-être quant à l’examen des façons de faire en cette matière.
« Il est minuit moins une. Bien que le Réseau FADOQ convienne qu’il est possible que ces soins et ces services puissent être plus efficaces, il faut rattraper le retard dès maintenant », affirme Gisèle Tassé-Goodman, présidente du Réseau FADOQ.
Récemment, le Protecteur du citoyen réaffirmait dans son rapport annuel que l’offre de services de soutien à domicile demeure insuffisante par rapport aux besoins des personnes visées. Alors que l’objectif devrait être d’augmenter l’accès à ces services, de nouveaux critères d’exclusion ont plutôt été ajoutés.
Le gouvernement le reconnaît : la construction de Maisons des aînés et les rénovations des CHSLD ne seront pas suffisantes afin de faire face à la pression démographique qui s’accentuera au Québec en lien avec le vieillissement de la population. Les gens souhaitent majoritairement vieillir à domicile. Les élus doivent donc s’affairer dès aujourd’hui à trouver des solutions pour répondre aux volontés des citoyens qui ont bâti le Québec moderne.
Le Réseau FADOQ le rappelle : seulement 1,3 % du PIB du Québec est investi en soins à domicile alors que la moyenne de l’OCDE se situe à 1,7%.
Un document de l’Institut du Québec (IDQ) (https://www.fadoq.ca/reseau/actualites/nouvelle/le-mot-dordre-investir-encore-plus-dans-les-soins-a-domicile) publié au mois d’août avançait aussi que les budgets alloués aux soins à domicile au Québec demeurent bien moindres que ceux consacrés à l’hébergement des aînés, qui accapare la majeure partie des fonds destinés au soutien à l’autonomie des aînés.
La décentralisation, un objectif louable
Dans son discours, le premier ministre Legault a également annoncé son souhait de mettre en œuvre une vaste décentralisation du système de santé.
Bien que le réseau de la santé ne cesse de vivre des réformes successives, la plus grande organisation d’aînés aux pays estime qu’il s’agit d’un objectif louable. Il importe, notamment, de faire en sorte que les services soient déployés en fonction des besoins de la population.
Néanmoins, le Réseau FADOQ attendra de voir comment le gouvernement s’y prendra. Il est primordial d’éviter les disparités régionales au maximum.
Discours d’ouverture de la nouvelle session parlementaire - « Nous voulons faire partie de la solution » - Daniel Boyer
MONTRÉAL, le 19 oct. 2021 - La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) salue plusieurs des annonces faites aujourd’hui par le premier ministre François Legault lors de son discours d’ouverture de la nouvelle session parlementaire, mais souhaite que ces paroles se traduisent en mesures concrètes et rappelle au gouvernement de la CAQ que les syndicats doivent faire partie des discussions. « Les syndicats ne sont pas contre le changement, bien au contraire, mais des décisions aussi importantes que celle de l’avenir de nos services publics doivent être prises en concertation avec celles et ceux qui y œuvrent. », déclare le président de la FTQ, Daniel Boyer, rappelant que le mouvement syndical s’était farouchement opposé à l’époque de la centralisation du réseau en prédisant les problèmes qu’on reconnait aujourd’hui.
La FTQ se réjouit que le premier ministre reconnaisse enfin les situations inhumaines et les difficiles conditions d’exercices d’emploi du personnel de la santé. C’est par ailleurs ce que les syndicats ont martelé lors des dernières négociations du secteur public qui ont été pour le moins fastidieuses et qui ont trainé en longueur. Or, alors que les syndicats respectaient le cadre et le déroulement des négociations pour proposer des solutions à la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur public, le gouvernement a, quant à lui, préféré sortir du cadre officiel pour proposer des primes aux compte-gouttes. Pour la FTQ, ces façons de faire sont pour le moins discutables.
« Nous décrions les situations insoutenables dans les réseaux de la santé et de l’éducation depuis beaucoup trop longtemps, et nous demandons de faire partie des discussions parce que nous avons des solutions concrètes et réalistes à proposer. Malheureusement, les consultations de ce gouvernement semblent beaucoup trop souvent être faites pour la forme et non dans une réelle intention d’écoute et d’échanges », ajoute Daniel Boyer.
La centrale invite le gouvernement à prendre le temps et à mettre les ressources financières nécessaires pour faire les choses correctement. « Sans réinvestissement massif, on n’y arrivera pas », rappelle Daniel Boyer.
Finalement, la FTQ déplore que malgré l’engagement du gouvernement à respecter toutes ses promesses, la réforme du mode de scrutin passe encore sous le radar.
Discours d’ouverture - Réaction du président de la CSQ au discours du premier ministre
MONTRÉAL, le 19 oct. 2021 - Suivant l’allocution d’ouverture du premier ministre François Legault dans le cadre de la nouvelle session parlementaire, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), qui représente près de 200 000 membres du personnel de l’éducation et de la santé, émet une déclaration publique de son président, Éric Gingras :
« Le premier ministre a livré un important message, qui ouvre la porte à des changements positifs dans les milieux de l’éducation, de la santé et de la petite enfance, qui rejoignent d’ailleurs plusieurs principes et valeurs que nous réclamons depuis longtemps. Si l’énoncé des priorités gouvernementales d’aujourd’hui est louable sur le plan des communications, force est d’admettre qu’en contrepartie, cela fait longtemps que nous entendons de tels discours. Alors, dès demain, nous suivrons de près les actions qui seront mises en place sur le terrain pour que le tout se concrétise avec des ressources conséquentes pour prioriser l’éducation, augmenter le taux de diplomation, décentraliser le réseau de santé, lutter contre le temps supplémentaire obligatoire, reconnaître le travail des femmes, créer des places en services de garde et lutter contre la pénurie de main-d’œuvre, pour ne nommer que ceux-là. Nous serons toujours disposés à mettre en place des solutions pour soutenir le personnel de l’éducation, de la santé et de la petite enfance, qui mérite depuis longtemps d’être reconnu à sa juste valeur. » - Éric Gingras, président de la CSQ.
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Ramer dans le même sens pour s’attaquer à la pénurie de personnel dans le réseau de la santé (FIQ)
MONTRÉAL, le 19 oct. 2021 - « On s’est donné une marche à suivre et il faut que tout le monde rame dans le même sens. La priorité immédiate pour ramener des milliers de professionnelles en soins dans le réseau public de santé, c’est que celui-ci redevienne un employeur de choix. Pour y arriver, le gouvernement doit respecter ses promesses et non s’engager encore dans une nouvelle réforme. Nous devons nous donner la capacité de respecter le contrat de travail que nous venons de signer ; le respecter et tenir ses promesses constituent en soi une révolution. »
Nathalie Levesque, présidente par intérim, Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ
Réagissant au discours d’ouverture du premier ministre François Legault, la présidente par intérim de la FIQ, Nathalie Levesque, estime qu’il ne pourra y avoir de véritables changements de culture dans le réseau sans des engagements fermes pour régler la crise des conditions de travail qui sévit actuellement.
« L’heure est aux choix politiques. C’est toujours déchirant, mais maintenir à tout prix une offre de services avec du personnel réduit et épuisé, c’est mettre en danger la sécurité des patient-e-s, tout comme celle des professionnelles en soins. Il faut commencer quelque part. »
Stabiliser les équipes de travail, implanter les ratios sécuritaires et bannir le recours systématique au TSO pour pallier aux absences sont les solutions que les professionnelles en soins réclament depuis des années. Il est grand temps que le gouvernement les écoute. Elles connaissent mieux que quiconque les conditions à mettre en place qui vont les convaincre de revenir dans le réseau public de santé.
Des mesures qui doivent répondre aux objectifs visés
Aux yeux de la présidente par intérim, il ne fait nul doute que pour convaincre les professionnelles en soins de revenir dans le réseau public de la santé, celui-ci doit redevenir attractif. « Nous venons à peine de signer notre convention collective que déjà le gouvernement cherche à s’en écarter. Bien que le premier ministre l’ait mentionné dans son discours, le gouvernement travaille seul dans son coin, et il nous place devant le fait accompli, comme l’adoption d’arrêtés ministériels. Travailler ensemble, ça passe par des décisions conjointes et le partage des informations. Son intention de vouloir créer une agence publique de placement sans se demander si cela répond réellement au besoin des professionnelles en soins sur le terrain en est un bon exemple. »
La pénurie de personnel ne pourra se résorber uniquement grâce à des primes de rétention assorties de trop nombreuses conditions, ou encore en instaurant de nouvelles réformes qui aurait pour effet de freiner les efforts des 18 derniers mois à stabiliser les équipes de travail et réduire la mobilité de la main-d’œuvre.
Nouvelle sessions parlementaire - Les travailleuses forcent le gouvernement à agir en santé et dans les services de garde (FSSS-CSN)
MONTRÉAL, le 19 oct. 2021 - Le discours d’ouverture de la nouvelle session parlementaire de François Legault prouve que les actions des travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux et du réseau des services de garde éducatifs portent fruit. À un an des élections, la crise de nos réseaux devient une priorité incontournable.
La crise de nos réseaux comme enjeu préélectoral
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) constate que le gouvernement place les problèmes du réseau de la santé et des services sociaux et du réseau des services de garde éducatifs à la tête de ses préoccupations. Étant la plus grande organisation syndicale dans ces deux secteurs, la FSSS-CSN ne peut que se féliciter que le gouvernement entend enfin agir.
La volonté de décentraliser le réseau de la santé et des services sociaux est la voie à suivre, comme le demande la FSSS-CSN depuis plusieurs années. De plus, pour arriver à régler la crise, elle invite le gouvernement à laisser tomber les mesures d’urgence temporaires et à agir en profondeur par des mesures qui touchent l’ensemble du personnel de ces secteurs. Pour la FSSS-CSN, c’est la seule manière de régler l’enjeu du manque de personnel qui touche de nombreux titres d’emploi, aussi bien en santé et services sociaux que dans les services de garde éducatifs. Pour y arriver, le gouvernement doit cesser de contourner les lieux de négociation et travailler en collaboration avec nous.
« C’est vrai que les choses doivent changer. Mais pour ça, il faut faire autrement et se mettre à l’écoute. Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement s’entête à agir seul et à ne mettre de l’avant que des propositions pour régler les problèmes les plus urgents. Il faut faire plus pour régler la crise de nos réseaux. Pour que les choses changent, il faut enfin répondre aux demandes des travailleuses et travailleurs qui font face à la pandémie depuis plus d’un an et demi », lance Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.
Réaction de la FSSS-CSN aux annonces du discours d’ouverture
Dans le réseau des services de garde éducatifs, le gouvernement indique son intention depuis plusieurs semaines de compléter le réseau pour répondre au manque de places. La FSSS-CSN appuie cette volonté, tout en rappelant que ces places doivent se créer dans les CPE et les milieux familiaux régis et subventionnés pour offrir la meilleure qualité aux parents. Pour parvenir à créer de nouvelles places, le gouvernement a besoin de personnel. C’est pourquoi la FSSS-CSN lui rappelle l’urgence de régler la négociation des CPE à la satisfaction des travailleuses et travailleurs.
Dans le réseau de la santé et des services sociaux, l’enjeu du manque de personnel doit être au cœur des actions gouvernementales. Pour la FSSS-CSN, à court terme, le gouvernement devrait intégrer le personnel des agences privées pour permettre au personnel du réseau de souffler. Le gouvernement doit aussi cesser de préconiser les primes temporaires, parce que le personnel réclame une amélioration des conditions de travail et une reconnaissance permanente de leurs efforts pour lutter contre le manque de personnel, comme le révèle un récent sondage de la Fédération. À cela s’ajoute le fait qu’il faut réinvestir pour combler le manque à gagner causé par l’austérité, notamment par un investissement de 2,5 milliards de dollars cette année seulement. Pour la FSSS-CSN, il faut renforcer les services sociaux et les soins de longue durée et accentuer la participation du personnel à l’organisation du travail.
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