Budget Leitão : toujours rien pour l’action communautaire autonome qui est sur un pied d’alerte ! (RQ-ACA)
MONTRÉAL, le 27 mars 2015 – Le Réseau québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA), dont le RQGE est membre, est sur un pied d’alerte. Pour un deuxième fois de suite, le ministre des Finances, Carlos Leitao ignore totalement dans son budget les demandes répétées des organismes d’action communautaire autonome (ACA) en termes de financement de ces organismes et d’une révision de la fiscalité qui réduirait l’écart grandissant entre les riches et les pauvres.
Pour l’ensemble des 4000 organismes d’ACA du Québec, le manque à gagner est évalué à plus de 320 million$ et ne cesse d’augmenter en raison des besoins croissants. Voir le gouvernement Couillard fait la sourde oreille aux revendications des organismes d’ACA, alors que les besoins sont décuplés en raison des mesures d’austérités s’attaquant filet social, est source d’une très grande inquiétude et est vécu comme étant un très du coup pour le RQ-ACA est ses membres.
D’autant plus qu’il est maintenant démontré que la crise des finances publiques a été montée de toutes pièces au cours des 20 dernières années. Comme le stipule l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) si la fiscalité de 1997 avait été maintenue jusqu’à aujourd’hui, nous ferions place à un surplus de 8,4 milliard$.
Et si l’on tient compte également 19 pistes de solutions fiscales proposées par la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics[1] qui permettraient d’injecter plus de 10 milliard$ dans les coffres de l’État, il est clair que le présent gouvernement aurait toute la marge de manœuvre pour présenter aujourd’hui, non seulement un budget équilibré, mais un budget qui s’attaquerait aux disparités et favoriserait la justice sociale.
Qu’à cela ne tienne. Nous avons affaire à un gouvernement qui met de l’avant une austérité idéologique visant à réduire le rôle de l’État et effectue des compressions qui limitent fortement sa capacité à protéger le bien commun : environnement, atteinte de l’égalité entre les hommes et les femmes, lutte contre la pauvreté, éducation et santé, pour n’en nommer que quelques-uns.
Comme toutes ces coupures, couplées à un sous financement chronique, auront un impact direct et majeur sur les activités des organismes d’ACA, il est consternant de constater que le premier ministre Couillard n’a daigné répondre positivement aux trois demandes de rencontre du RQ-ACA, pourtant interlocuteur privilégié du gouvernement en matière d’action communautaire autonome.
Budget du Québec : Austérité pour la population, mais des milliards en cadeaux pour les minières (Coalition Québec meilleure mine)
Québec, le 30 mars 2015 – La Coalition Québec meilleure mine dénonce, dans un contexte marqué par l’austérité dans les services à la population, l’ampleur des nouveaux avantages consentis à l’industrie minière par le récent budget du Québec. La Coalition dénonce également l’échec de la réforme du régime de redevances minières, de même que des coupures qui continuent de s’abattre sur les ministères de l’Environnement et des Ressources naturelles, responsables d’encadrer les mines et le Plan Nord.
« Pendant qu’on demande aux Québécois de se serrer la ceinture, on offre des milliards en cadeaux à l’industrie minière. Dans un contexte d’austérité, c’est carrément indécent. Le gouvernement du Québec doit cesser de subventionner à coups de millions l’industrie minière. Il doit cesser de se plier constamment à toutes les demandes qui lui fait l’industrie », affirme Ugo Lapointe, porte-parole de la Coalition Québec meilleure mine et coordonateur canadien de MiningWatch Canada.
Échec des redevances minières
Les redevances minières ont rapporté à l’État à peine 0,8% des revenus bruts générés par les minières en 2014, soit deux fois moins que ce qu’avait dénoncé le Vérificateur général du Québec en 2009, et cinq à dix fois moins que les meilleurs taux ailleurs dans le monde. « Contrairement à ce que nous ont promis les gouvernements précédents, les redevances actuelles ne permettent pas d’aller chercher une juste part de ces ressources non renouvelables. Pour chaque dollar que le gouvernement génère en redevances, il en redonne cinq fois plus en subventions de toutes sortes à l’industrie. Les redevances ne permettent même pas de payer la dette de 1,2 milliards pour nettoyer les sites miniers abandonnés », dénonce Christian Simard, directeur général de Nature Québec.
2 milliards pour le Plan Nord et la Stratégie maritime
Le budget du Québec prévoit 1,5 milliard pour la Stratégie maritime et 425 millions pour le Plan Nord, dont une bonne partie servira à la réalisation d’infrastructures pour les minières. Le gouvernement s’engage également à soutenir l’industrie et à réduire plusieurs de ses frais, pour un total de plus de 160 millions au cours des trois prochaines années, incluant : une réduction de 50% du taux d’imposition des PME ; des fonds additionnels à SIDEX ; des fonds additionnels à la caractérisation géologique du Plan Nord ; une réduction des exigences de dépenses minimales sur les claims miniers ; et un recul sur la hausse des frais des claims miniers, qui atteindra à peine 0,50$/ha d’augmentation d’ici 2017.
1 milliard pour les controversés projets de Port Daniel et de Mine Arnaud
Aux milliards en infrastructures qui serviront aux minières s’ajoutent aussi près d’un milliard annoncé depuis deux ans en aide directe à des projets miniers, dont ceux des controversés projets de Port Daniel en Gaspésie (méga-carrière et cimenterie) et de Mine Arnaud à Sept-Îles (méga-mine à ciel ouvert en milieu habité, rejetée par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement en 2014). « Le financement de ces projets provient en grande partie des fonds alloués à Investissement Québec et s’ajoutent aux très généreuses mesures budgétaires qui sont déjà consenties en soutien à l’industrie minière », explique Dominique Bernier, nouvelle assistante à la coordination de la Coalition Québec meilleure mine.
L’Environnement réduit à 0,15% du budget du Québec
Alors que l’industrie minière a plus que doublé depuis 10 ans et qu’on la subventionne à coût de milliards, le budget du ministère de l’Environnement a pour sa part chuté de 28% en 10 ans et est aujourd’hui réduit à 0,15% du budget total du Québec, le plus bas niveau de son histoire. « Si notre chien de garde (le ministère de l’Environnement) est attaché, n’a plus dents, porte une muselière et un collier anti-jappe, nous ne serons pas en mesure d’assurer la protection de l’environnement dans le secteur minier sur un territoire aussi vaste que le Québec », dénonce Henri Jacob, président de l’Action boréale de l’Abitibi-Témiscamingue.
Où est la limite des subventions à l’industrie minière ?
« Pendant qu’on coupe dans les services à la santé, à l’éducation et à l’environnement, on délie les cordons de la bourse pour une industrie très risquée, qui fournit à peine 2% du PIB et dont on n’a jamais démontré la rentabilité coûts-bénéfices, comme le demandait pourtant le Vérificateur général du Québec en 2009 », affirme Me Nicole Kirouac, avocate et personne-ressource du Comité vigilance de Malartic.
« Nous avons déjà posé la question sans jamais pouvoir obtenir de réponse, ni du gouvernement, ni de l’industrie, ni des économistes : l’exploitation de nos mines, est-ce que c’est payant ? Si oui, pour qui ? Quand nous voyons la décrépitude et la fermeture des commerces à Malartic, une ville qui accueille la plus grande mine d’or à ciel ouvert au Canada, nous voyons qu’il y a un gros problème ! », de conclure Me Kirouac.
Budget 2015-2016 - Un budget qui laisse les aînés sur leur appétit ( Réseau FADOQ)
MONTRÉAL, le 27 mars 2015 - À la lecture du budget 2015-2016, le Réseau FADOQ constate que depuis l’entrée en poste du gouvernement, les aînés qui subissent l’impact des mesures d’austérité, des hausses tarifaires et qui font les frais de nombreuses coupes dans les services bénéficieront de certains avantages fiscaux, à condition d’être patients et encore sur le marché de l’emploi.
Faits saillants
« Taxe santé »
La contribution santé, depuis toujours contestée par le Réseau FADOQ, sera abolie graduellement à partir de 2017. Il aurait été souhaitable d’agir plus tôt afin de contrer les effets de l’appauvrissement chez les aînés. Rendre accessible cet allègement fiscal dès maintenant, particulièrement dans un contexte de compressions en santé, aurait été bienvenu. Tout en étant somme toute soulagé par cette annonce, le Réseau FADOQ est préoccupé par la minuscule hausse du budget de la santé. S’ajoute à cette inquiétude des mesures d’allègement visant à exempter plusieurs entreprises de la contribution au Fonds des services de santé. Qui en paiera le prix ?
Taxe foncière
Depuis sept ans, le Réseau FADOQ réclame que l’enjeu de la hausse démesurée de la taxe foncière soit pris en considération puisqu’il s’agit d’une cause majeure d’appauvrissement. Le Réseau FADOQ est donc satisfait de voir le gouvernement prêter main-forte à ces contribuables, mais considère par ailleurs que d’autres instances doivent également agir à cet égard, notamment les municipalités.
Crédit d’impôt pour travailleurs d’expérience
Le principe est louable, mais des interrogations demeurent. Le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale devra être mis à contribution et envisager l’instauration de mesures incitatives auprès des employeurs afin de les convaincre de maintenir et de recruter des travailleurs d’expérience. Par ailleurs, notons que les nouvelles mesures entourant la loi du 1 % doivent tenir compte de l’intention du maintien en emploi des travailleurs âgés, en misant sur des obligations de formation continue, sans quoi plusieurs travailleurs d’expérience seront pénalisés. En outre, les travailleurs qui ne peuvent rester sur le marché du travail jusqu’à 65 ans ne doivent pas être désavantagés. Des mesures particulières doivent être prévues pour ceux qui ne peuvent rester sur le marché du travail en raison de leur état de santé, de leur situation de vulnérabilité ou encore de la rigueur du travail qu’ils exercent. Finalement, le Réseau FADOQ se questionne quant à la fixation de l’âge d’accès à ce crédit à 63 ans, alors que la moyenne d’âge de la retraite au Québec est de 60 ans.
Crédit d’impôt en raison de l’âge
Par le report de l’âge auquel les contribuables pourront bénéficier de ce crédit d’impôt, le gouvernement valorise la population active, mais à quel prix ? Le Réseau FADOQ considère qu’il est fondamental de ne pas pénaliser ceux qui ne peuvent conserver un emploi sur une période de 45, voire 50 ans. L’application « mur à mur » de mesures ne doit en aucun cas contribuer à l’appauvrissement des retraités. Veut-on réellement déshabiller Pierre pour habiller Paul ?
Logement social
Le Réseau FADOQ est déçu des mesures annoncées concernant le logement social. Les aînés doivent disposer d’une offre diversifiée et abordable en fonction de leur revenu. Même si le gouvernement choisit de soutenir les individus par l’entremise d’un programme de subvention au logement, les coupes annoncées dans le programme AccèsLogis sont déplorables. Dans un contexte de vieillissement de la population, le nombre de logements sociaux prévu est nettement inférieur aux besoins croissants.
Intimidation
Finalement, le Réseau FADOQ, qui a participé au Forum sur la lutte contre l’intimidation, réitère sa demande que les aînés soient considérés comme population à risque. Il s’agit d’un enjeu pressant si l’on considère l’important volume d’appels reçus à la ligne d’écoute Aide Abus Aînés. La sécurité des aînés du Québec doit être une priorité et le Réseau FADOQ offre toute sa collaboration dans la lutte contre l’intimidation des aînés.
Budget 2015-2016 - Assez, c’est assez ! - Le réseau de l’éducation ne peut plus absorber d’autres compressions ! (CSQ)
MONTRÉAL, le 27 mars 2015 - Après plus de 1,1 milliard de dollars de compressions récurrentes en 6 ans, le réseau de l’éducation a dépassé sa limite et il lui sera particulièrement difficile d’assurer pleinement sa mission auprès de tous les élèves. C’est ce qu’affirment les trois fédérations du réseau scolaire de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) et la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), dont les membres portent déjà l’école à bout de bras.
Avec une hausse famélique du budget de 0,2 % à l’Éducation, alors que les augmentations des coûts du système sont d’environ 3 %, les commissions scolaires essuient des compressions d’environ 350 millions de dollars pour la prochaine année scolaire, des coupes qui viennent s’ajouter aux 800 millions de dollars des dernières années.
Pour les représentantes et représentants du réseau scolaire québécois, le gouvernement trompe la population quand il affirme que ces coupes ne toucheront pas aux services aux élèves. Comment pourrait-il en être autrement alors que les coûts annuels de l’administration du réseau sont évalués à 550 millions de dollars par année et que les compressions récurrentes s’élèvent maintenant au double de ce montant ? Elles sont forcées de couper là où ça fait le plus mal, dans les services directs à l’élève et en soutien à l’enseignement.
Déjà, l’an dernier, les effets de l’austérité libérale se sont fait sentir sur les services aux élèves. Des coupes dans l’aide aux devoirs, dans l’achats de livres, dans les postes en service direct sont depuis des mois au menu des écoles.
« C’est révoltant ! Les services directs aux élèves, déjà atteints par les coupes passées, seront encore plus affectés par les compressions cette année. Ce n’est pas pour le bien de nos enfants que le gouvernement s’en prend à répétition au système public québécois. Les dommages seront importants pour ceux qui passeront entre les mailles de plus en plus larges du filet », déplore Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ.
« On ne peut se réjouir que les enseignants soient encore mis à mal par des politiques qui leur demandent d’en faire encore plus avec moins et de porter, avec les collègues et les élèves, le poids de l’austérité. Valoriser l’éducation, c’est aussi valoriser le personnel qui y travaille », déclare Josée Scalabrini.
On sabre dans le personnel de soutien scolaire
« On n’accepte nullement que ces coupes supplémentaires imposées par le gouvernement viennent se faire sur le dos du personnel de soutien scolaire qui a fait plus que sa part depuis les dernières années. Ils sont malheureusement toujours parmi les premiers coupés ! » s’indigne Éric Pronovost , président de la FPSS-CSQ.
« Si M. Blais croit qu’on peut réduire davantage les services administratifs sans que les services à la population et aux élèves soient touchés, il se trompe. Encore une fois le gouvernement libéral nous démontre que notre système d’éducation public est loin d’être une priorité », ajoute Éric Pronovost.
Les services professionnels décimés petit à petit
Le hachoir qui tombe année après année dans le budget de l’éducation entraîne des coupes dans les services professionnels directs aux élèves et aux enseignants (psychoéducatrices et psychoéducateurs, animatrices et animateurs à la vie spirituelle et à l’engagement communautaire, conseillères et conseillers en orientation, bibliothécaires, etc.) alors qu’il manquait déjà énormément d’effectifs pour répondre aux besoins et qu’on avait promis d’en ajouter en 2010.
« Quand on constate cette année que plus de 10 % des services ont été coupés dans certains milieux, que des régions n’ont carrément plus de psychologues ou d’orthophonistes, que les élèves sont laissés à eux-mêmes avec leurs difficultés et leurs échecs, on se demande ce que ce sera l’an prochain. Et surtout, on se demande en quoi, comme société, on investit dans un avenir soit disant si lumineux », affirme la présidente de la FPPE-CSQ, Johanne Pomerleau.
« Au contraire, l’avenir est très noir en éducation. Le gouvernement voudrait démanteler le réseau public qu’il ne s’y prendrait pas autrement », conclut Johanne Pomerleau.
Budget Leitao quoi retenir ? - L’AQLPA est inquiète que le ministère de l’environnement soit entré dans le tiers monde
Saint-Léon-de-Standon, le 27 mars 2015 – L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) commente le budget Leitao en ces termes :
"Sans surprise, nous constatons qu’encore une fois le budget de fonctionnement du Ministère de l’Environnement est amputé et ce, au niveau de sa fonction de protection de l’environnement, son essence même." - André Bélisle, président de l’AQLPA.
Depuis 2004 le Ministère de l’Environnement a perdu 10% de son budget passant de 166 millions de dollars à 148 millions avec la nouvelle coupure de 5 millions de dollars imposée par le budget Leitao.
D’un autre côté, d’autres mesures allègent l’atmosphère, comme la conversion du mazout lourd vers le gaz naturel avec le déploiement du réseau de Gaz Métro, notamment dans Bellechasse, que l’AQLPA accueille avec plaisir dans la région de son siège social.
Par contre, l’AQLPA s’inquiète de l’utilisation de gaz de schiste provenant de l’extérieur et souhaite vivement un virage résolu vers le biométhane, ce sur quoi le budget est silencieux. On peut remplacer au moins 60 % du gaz naturel qu’on utilise avec le biométhane, gaz naturel renouvelable, produit au Québec, 100 % écologique, fabriqué avec nos matières organiques résiduelles.
Enfin, l’AQLPA est vivement surprise et déçue du peu d’engagement envers les transports collectifs.
Budget 2015-2016 : Donner d’une main et reprendre de l’autre (AQRP)
QUÉBEC, le 27 mars 2015 - L’Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP) commente le budget 2015-2016 du gouvernement du Québec, déposé hier par le ministre des Finances, Carlos Leitao.
« Ce budget a certainement pour mérite de démontrer une certaine attention à l’égard des aînés, que ce soit en matière de fiscalité, de santé et de sécurité. Toutefois, à chaque fois que le gouvernement tend la main, il semble revenir chercher avec l’autre, ce qui a pour effet, au final, de ne pas bonifier de manière significative le tableau général. Nous avons donc l’impression d’être les participants d’un jeu à somme nulle », a déclaré le président de l’AQRP, M. Donald Tremblay.
La sécurité des aînés
Depuis plusieurs années, l’AQRP demande à ce que le gouvernement instaure un programme d’aide à la mise à niveau des infrastructures. L’AQRP accueille donc favorablement la mise en place d’un programme d’aide financière pour l’installation de gicleurs dans les résidences privées pour personnes aînées (RPA).
Les coûts estimés de la facture dans le budget Leitao sont de 253 millions de dollars, tandis que le gouvernement entend contribuer à la hauteur de 70 millions au cours des 5 prochaines années, ce qui représente une proportion de 28 % de la facture totale. L’AQRP croit que pour assurer une plus grande portée de cette mesure à court terme, censée toucher plus de 50 000 aînés, ce soutien financier pourrait éventuellement être rehaussé.
La participation des aînés au marché du travail
L’AQRP accueille favorablement la bonification du crédit d’impôt pour travailleurs d’expérience relatif à la baisse de l’âge d’admissibilité de 65 à 63 ans et de sa modulation en fonction de l’âge du travailleur. Toutefois, pour que les travailleurs d’expérience qui demeurent actifs, il faut également que les employeurs valorisent leur présence par la mise en place de meilleures conditions d’intégration, de maintien et d’adaptation en milieu de travail.
À cet effet, le budget 2015-2016 n’indique pas comment ces derniers devront développer des stratégies ciblées et spécifiques pour tendre la main aux travailleurs d’expérience, dont le nombre qui souhaite demeurer ou revenir sur le marché du travail est pourtant en hausse au cours des dernières années. Le gouvernement entend donc inciter les aînés sur le marché du travail sans s’assurer de la réelle volonté des employeurs à utiliser et retenir leurs services.
L’AQRP s’étonne également de constater que le financement du crédit d’impôt pour travailleurs expérimentés se fera à même la modification des critères d’admissibilité au crédit d’impôt en raison de l’âge qui sera dorénavant accessible à partir de 70 ans et non plus de 65 ans. Ceux qui ne sont plus sur le marché du travail, notamment en raison de leur état de santé, seront dorénavant doublement pénalisés, car ils ne pourront bénéficier de cette mesure et perdront l’allégement fiscal auquel ils ont droit à l’heure actuelle.
« Inciter les personnes aînées à demeurer actif est légitime, mais l’image que le ministre envoie de façon générale est qu’il est prêt à soutenir les aînés qui se portent le mieux, pas ceux qui sont contraints de quitter le marché du travail prématurément. On assiste à un budget aux visées méritoires, avec les bons points que cela comporte, mais également avec ses conséquences, car il ne faut pas croire que tous les aînés peuvent suivre le même rythme », ajoute le président de l’AQRP.
Autres mesures
L’AQRP accueille favorablement la mesure portant sur le soutien aux personnes aînées qui doivent éponger une hausse de taxe municipale de plus de 7,5 %. L’AQRP déplore toutefois la rigidité des critères d’admissibilité et que l’aide en question soit limitée aux propriétaires de leur résidence depuis plus de 15 ans.
L’AQRP suivra de près au cours des prochains mois les impacts de la mise en place du financement axé sur le patient dans le réseau de la santé et des services sociaux, tel qu’indiqué dans le plan budgétaire : « Le budget prévoit seulement une hausse de 1,4 % des sommes allouées au secteur de la santé alors que des défis énormes sont au rendez-vous et que les compressions font déjà sentir leurs effets dans plusieurs régions. La plus grande accessibilité aux soins peut-elle s’accomplir dans ces conditions ? Beaucoup de choses devront être clarifiées et ce, rapidement », a conclu M. Tremblay.
Le SISP accueille froidement le budget 2015-2016
MONTRÉAL, le 27 mars 2015 - C’est avec un mélange de colère et d’inquiétudes que le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP) reçoit le deuxième budget du gouvernement Couillard. Les compressions des dépenses auront des conséquences majeures sur les services tandis que plusieurs des mesures annoncées soulèvent de vives inquiétudes pour le SISP.
En visant une croissance moyenne de 2,3 % des dépenses pour les cinq prochaines années, comparativement à 4 % en moyenne au cours des dix dernières années, le gouvernement libéral prépare un avenir sombre aux services publics. Avec une faible augmentation de 1,2 % dès cette année, les vagues de compressions se poursuivront au cours des prochains mois et ne laisseront aucune marge de manœuvre pour répondre adéquatement aux besoins de la population. « Une cible de 0,2 % en éducation, c’est tout simplement irresponsable ! Dans la fonction publique, une réduction de 2 % des effectifs va mettre en péril les services aux citoyens. En santé ce n’est pas mieux, c’est impossible de répondre aux besoins de la population avec seulement 1,4 % d’augmentations des dépenses. Ça va être catastrophique pour le réseau », fulmine Louise Chabot, porte-parole du SISP.
Le gouvernement ne peut plus se cacher derrière la « rigueur budgétaire ». En comprimant la croissance des dépenses bien en deçà de l’inflation, le gouvernement est bel et bien dans une politique d’austérité qui vise une réduction de l’État. Les représentants du SISP s’indignent de voir le gouvernement s’entêter à poursuivre dans cette voie. L’année qui vient de s’écouler a fait la démonstration que l’on ne peut réduire davantage les dépenses sans compromettre sévèrement les services. On ne peut étirer l’élastique davantage, soutient l’organisation syndicale.
De nombreuses mesures annoncées soulèvent de vives inquiétudes au SISP. Les fusions d’organismes posent plusieurs questionnements : les missions seront-elles adéquatement conservées ? L’offre de services aux citoyens sera-t-elle maintenue ? Certains de ces organismes étaient déjà critiqués pour des lacunes pour leurs délais de réponses aux demandes des citoyens. Comment entend-on sérieusement améliorer la qualité des services tout en effectuant des économies ?
Bien que certaines mesures d’allègement fiscal, telles que l’abolition progressive de la taxe santé, peuvent être saluées, le SISP s’interroge sur l’impact financier qu’elles auront à long terme sur les finances publiques. Rien dans ce budget ne nous permet de dire que le gouvernement a la volonté de maintenir au niveau actuel le panier de services offerts à la population. L’obstination du gouvernement à ne pas considérer la colonne des revenus laisse présager que ces mesures cachent une tarification accrue des services publics et une augmentation de la taxe à la consommation, tel que le recommandait le rapport Godbout. « Le gouvernement doit mettre cartes sur table. Les mesures de ce budget sont inquiétantes, mais ce qui n’y est pas annoncé l’est encore plus », s’exclame Louise Chabot.
3,8 milliards de dollars en propositions progressistes pour les finances publiques
Le SISP déplore que le gouvernement n’ait pas fait preuve d’audace et considéré des mesures progressistes qui auraient bénéficié à la croissance économique sans affecter la qualité des services, les plus démunis ou la classe moyenne. L’organisation dispose d’un plan de financement des services publics réunissant une dizaine de propositions totalisant 3,8 milliards de dollars d’économies ou de revenus supplémentaires. Le gouvernement pourrait ainsi épargner 1 milliard en créant un régime entièrement public d’assurance médicaments et en centralisant ces achats. Il pourrait de plus économiser 850 millions en mettant fin à la sous-traitance des contrats en ressources informationnelles. Le SISP estime également que le gouvernement aurait pu obtenir 200 millions supplémentaires en ajoutant un palier d’imposition de 28 % sur les revenus de 250 000 $ et plus. Le plan de financement des services publics du SISP peut être téléchargé ou consulté en ligne à www.sisp.qc.net/financespubliques.
« On s’explique mal que le gouvernement adopte une approche aussi radicale à l’égard des services publics alors que tant de propositions novatrices sont sur la table. Encore une fois, le gouvernement Couillard démontre que sa politique budgétaire est guidée par l’idéologie néolibérale et n’a aucun respect pour les services publics ni pour les travailleuses et travailleurs qui s’y dévouent jour après jour », conclut la porte-parole.
Budget 2015-2016 - Gicleurs dans les résidences pour aînés - Le Réseau FADOQ réclame un plan d’action
MONTRÉAL, le 27 mars 2015 - Le Réseau FADOQ salue l’annonce du gouvernement de soutenir financièrement les propriétaires de résidences pour aînés (RPA) qui devront se conformer à la nouvelle réglementation rendant obligatoire l’installation de gicleurs. Comme l’a démontré le rapport du commissaire Delâge, la sécurité de milliers d’aînés s’en trouvera renforcée. Par contre, si l’intention du gouvernement est réellement d’éviter des fermetures et de limiter l’impact sur le loyer payé par les aînés, il devra aussi tenir compte du portrait réel des RPA qui sont majoritairement visées par la nouvelle réglementation.
En effet, le Réseau FADOQ estime que malgré l’aide promise, l’investissement requis pour se conformer à la nouvelle législation risque d’exercer une forte pression sur près de 750 résidences parmi les plus petites et leurs 40 000 résidents. Il s’agit essentiellement de RPA indépendantes de 10 à 50 unités qui permettent une offre diversifiée dans un marché fortement caractérisé par de grandes résidences qui ne conviennent pas au budget de nombreux aînés.
Les impacts de ces investissements majeurs sur ces milieux de vie doivent impérativement faire partie des préoccupations dans l’application des nouvelles mesures. D’autres instances devront peut-être mettre la main à la pâte, une option retenue par certaines municipalités.
« La Ville de Montréal s’est engagée à soutenir financièrement les propriétaires montréalais, pour le bien-être des aînés. Est-ce envisageable que d’autres municipalités emboîtent le pas pour assurer le maintien d’une offre locale, abordable et diversifiée ? Bien sûr, des standards élevés de sécurité ont un prix, mais, rappelons-le, bien des aînés ne peuvent tout simplement pas absorber de nouvelles hausses », fait valoir Maurice Dupont, président du Réseau FADOQ.
Bref, le Réseau FADOQ, qui a développé son expertise en matière de RPA par l’entremise de ses programmes Roses d’or et Qualité Logi-être, milite fortement pour qu’un plan d’action soit établi afin d’assurer la mise en œuvre de la nouvelle réglementation, de façon à limiter les hausses de loyers et de maintenir la diversité de l’offre.
Budget 2015-2016 du gouvernement du Québec - La CADEUL craint les conséquences des nouvelles coupes dans les universités québécoises
QUÉBEC, le 26 mars 2015 - La Confédération des associations d’étudiantes et d’étudiants de l’Université Laval (CADEUL) dénonce les coupes de près de 70 millions de dollars annoncées dans le budget 2015-2016 du gouvernement du Québec. Par cette décision, le gouvernement libéral démontre une fois de plus son absence de vision en matière d’enseignement supérieur et néglige l’impact de la formation universitaire dans le développement de notre société.
Ces sommes s’ajoutent aux 200 millions de compressions annoncées l’automne dernier qui ont causé de nombreux maux de tête aux artisans du réseau. À l’Université Laval seulement, les coupes précédentes ont généré un manque à gagner de 47 millions de dollars et se sont traduites par :
– 2% des sections de cours fusionnées ou éliminées ;
– 160 charges de cours abolies ;
– 5 programmes suspendus ;
– De nombreuses pertes d’emploi.
« Il est utopique de penser qu’il est possible de couper continuellement dans les universités sans affecter leur mission, affirme Thierry Bouchard- Vincent, président de la CADEUL. Avec le couperet qui tombe continuellement et sans préavis, nos universités sont plongées dans une incertitude financière constante qui fragilise la capacité des universités de contribuer au développement de notre société. Il faut que ça cesse ! »
Budget du Québec : l’AQDR estime que les retraités n’en sortent pas gagnants (Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées)
QUÉBEC, le 26 mars 2015 - L’Association québécoise pour la défense des droits des retraités (AQDR) estime que les mesures budgétaires proposées par le gouvernement font fi des besoins des préretraités et des retraités :
Tout d’abord, l’AQDR considère que la croissance de 1,4% du budget de la santé est insuffisante pour rencontrer les besoins de la population et particulièrement des aînés en terme de soins de santé. La présidente de l’AQDR, Mme Judith Gagnon, reproche au gouvernement son manque de limpidité : « Le régime sec qu’on impose à la santé va entraîner d’importantes baisses de services. On ne sait pas vraiment où les coupes vont se faire, mais on craint fortement que les aînés qui n’ont pas actuellement tous les services requis en fassent les frais ».
Le gouvernement annonce 6,5 M$ pour le soutien à la formation des préposées dans les entreprises d’économie sociale en aide domestique (EESAD). Si cette amélioration de la formation est souhaitable, il ne faudrait pas qu’elle témoigne d’une volonté du gouvernement de privatiser des services actuellement offerts par les auxiliaires familiales dans les CLSC alors que celles-ci ont déjà toutes les qualifications requises.
En bonifiant le crédit d’impôt pour les travailleurs d’expérience, le gouvernement semble apporter une mesure incitative intéressante pour maintenir les aînés en emploi. Cependant, cette mesure découle d’une vision restrictive du rôle des aînés où ces derniers doivent être maintenus le plus longtemps possible en emploi. Il ne faut pas oublier que les retraités sont souvent des proches aidants et que même s’ils ne travaillent plus, les aînés contribuent aussi à leur communauté par leur importante participation sociale.
L’AQDR trouve indécente l’augmentation de l’admissibilité au crédit d’impôt en raison de l’âge passant progressivement de 65 ans à 70 ans. « Cette mesure constitue un net recul pour les aînés qui vont continuer de s’appauvrir en vieillissant », déplore Mme Gagnon.
Dans sa volonté d’améliorer la gouvernance des organismes publics, le gouvernement annonce plusieurs regroupements d’organismes notamment celui de la Régie de rentes du Québec avec la Commission administrative des régimes de retraites et d’assurances. Cette fusion nous fait craindre pour l’accessibilité et la qualité des services à court et moyen terme pour les préretraités et les retraités.
Compte tenu de l’urgence de la situation, l’AQDR aurait souhaité que les fonds alloués pour la mise en place des gicleurs dans les résidences privées pour les personnes âgées aient été plus substantiels pour 2015-16.
Finalement, l’AQDR salue la création du nouveau programme d’aide aux aînés pour compenser en partie une hausse des taxes municipales à la suite de l’entrée en vigueur d’un rôle d’évaluation.
Budget du Québec 2015-2016 - Un budget austère sur le dos de la population et du communautaire ( Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles)
MONTRÉAL, le 26 mars 2015 - Les organismes communautaires autonomes du domaine de la santé et des services sociaux (OCASSS) sont consternés par le budget 2015-2016. En plus de n’annoncer aucun rehaussement pour les organismes, ce budget met de l’avant des mesures d’austérité qui affecteront encore davantage les personnes à moyens et plus faibles revenus qui les fréquentent.
Au lieu d’augmenter les revenus par des mesures fiscales progressives, tel que le réclame la population, le gouvernement force l’équilibre budgétaire en coupant les services publics. Les OCASSS, actifs dans la campagne « Je tiens à ma communauté > je soutiens le communautaire », dénoncent ces choix budgétaires et continueront de se mobiliser afin que le gouvernement protège les acquis sociaux québécois.
Loin d’être « responsable », le budget 2015-2016 annonce une série de mesures d’austérité. Limiter la croissance des dépenses pour la santé et les services sociaux à 1,4% aura inévitablement des conséquences néfastes pour la population.
Pour soutenir les 3000 organismes communautaires du domaine de la santé et des services sociaux, le gouvernement ne prévoit que 1% de croissance. Ce montant ne couvrant que la variation de l’Indice des prix à la consommation, les groupes seront encore dans la précarité ; le tiers des groupes ne disposeront toujours pas d’une subvention suffisante, ne serait-ce que pour louer un local et embaucher une personne ou deux.
« Déjà, les Québécoises et les Québécois subissent les compressions dans les services publics, dans le développement régional, et des coupes dans les programmes sociaux ; le budget présenté ne fera qu’aggraver la situation » souligne Mercédez Roberge, de la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires (Table). « Le gouvernement doit arrêter de faire croire à la population que les services ne sont pas touchés ! De plus en plus nombreuses sont les personnes qui cognent aux portes des organismes communautaires. Nous constatons tous les jours que les besoins et la détresse augmentent » continue-t-elle.
Rencontrée le 24 mars, par une délégation de la Table et de la CTROC, la ministre Lucie Charlebois a donné l’assurance qu’elle protégerait les budgets dévolus aux organismes communautaires. Or, une stagnation des budgets représente une perte pour les organismes, et non une protection, puisqu’en plus de leur sous-financement chronique, les groupes doivent maintenant conjuguer avec une hausse importante des demandes et des coûts de fonctionnement, comme la hausse d’hydroélectricité.
« Le milieu communautaire, que l’on reconnaît comme étant essentiel, est sous-financé depuis des années ! La situation qui était déjà difficile devient à présent insoutenable » s’insurge Sébastien Rivard de la Coalition des tables régionales d’organismes communautaires (CTROC). « Des groupes se retrouvent dans l’impossibilité d’aider autant qu’ils le voudraient des personnes qui ont faim, qui cherchent un toit, qui veulent cesser une toxicomanie ou qui ont été agressées. Cette situation est inacceptable et elle est répandue, puisqu’il faudrait au moins 225 millions de dollars de plus par an pour combler la différence entre les sommes demandées au MSSS par les groupes et ce qu’ils reçoivent », ajoute-t-il.
« Tout est une question de choix. Le gouvernement a trouvé des fonds pour aider l’économie sociale et les cliniques du Dr Julien. En parallèle, le budget ne contient pas d’indication quant aux engagements liés au plan d’action en itinérance, ni ne précise ce qu’il advient du programme de Soutien à l’action bénévole, programme que le Rapport Robillard proposait d’abolir. Le gouvernement a les moyens de faire autrement, en appliquant les solutions fiscales proposées par la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics. Il peut choisir de préserver les services publics et les programmes sociaux et financer adéquatement les organismes communautaires » rappellent les deux co porte-paroles.
Les organismes participant à la campagne « Je tiens à ma communauté – je soutiens le communautaire » poursuivront leur participation aux actions contre les mesures d’austérité.
Budget qui cache un surplus pour mieux couper - Le diable est dans les détails (SPGQ)
QUÉBEC, le 26 mars 2015 - Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) déplore que le gouvernement du Québec continue son travail de démembrement de l’État. En déposant son budget 2015-2016, le ministre des Finances du Québec annonce un retour à l’équilibre budgétaire, alors qu’en fait il cache un surplus de 1,6 milliard $ pour continuer à passer la tronçonneuse dans les services publics.
« Le diable est dans les détails. Alors qu’il coupe près de 575 millions $ dans les ministères à vocation sociale, le gouvernement augmente de plus de 300 millions $ le budget du Conseil du trésor de M. Martin Coiteux. L’austérité ne semble pas s’appliquer aux effectifs de M. Coiteux, car il verse des salaires ahurissants à ses négociateurs et aux responsables des commissions qu’il a mis en place pour compléter son œuvre idéologique d’accroissement des inégalités », s’indigne le président du SPGQ, M. Richard Perron.
En sabrant 89 millions $ dans les crédits du ministère de la Famille, 145 millions $ aux Affaires municipales et des régions, 35 millions $ à l’Éducation, 151 millions $ en Agriculture, 14 millions $ en Environnement, 60 millions $ aux Transports, 46 millions $ au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, 25 millions $ au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs et 3,5 millions $ au ministère du Tourisme, le gouvernement dévoile clairement son axe idéologique : couper les services pour satisfaire les mieux nantis. De plus, il ose même couper 6,5 millions $ au ministère de l’Immigration, lequel doit pourtant veiller à l’intégration harmonieuse des immigrants.
« Alors qu’il dégage un surplus budgétaire caché, le gouvernement accentue néanmoins la réduction de la part consacrée aux ministères à vocations sociales, ce que l’on remarque déjà depuis des décennies. M. Coiteux justifie ces coupes en raison d’une menace inexistante planant sur la cote de crédit du Québec, plutôt que de réinvestir dans les services à la population et dans l’expertise de l’État. Voilà pourtant ce qui est nécessaire à la bonne gestion des services publics », proteste M. Perron.
L’exemple du gaspillage éhonté de milliards de dollars dans les systèmes informatiques du gouvernement, sans oublier les constats troublants de la commission Charbonneau, a pourtant démontré la nécessité d’une expertise interne solide, et ce, afin d’éviter le gaspillage de fonds publics au détriment des contribuables. « Ce budget n’offre rien de concret à ce chapitre pourtant crucial à la bonne gestion des finances publiques, sauf une litanie de vœux pieux répétés comme une cassette », ajoute le président du SPGQ.
« Le gouvernement promet plus d’argent dans les poches des contribuables, mais il en met plutôt dans les poches des entreprises et des banques qui, pour leur part, contribuent de moins en moins aux finances publiques », affirme M. Perron.
Le gouvernement a mis fin au gel de recrutement imposé l’an dernier. Toutefois, cela ne signifie en rien la fin de la saignée, car « il reviendra aux différents ministères de gérer eux-mêmes la décroissance des effectifs » comme l’a indiqué le président du Conseil du trésor, M. Martin Coiteux. « Dans ce contexte, comment maintenir et développer l’expertise du gouvernement du Québec, tout en réduisant la forte dépendance envers certaines entreprises privées ? Cette dépendance s’est avérée très coûteuse et elle a engendré de sérieux problèmes en matière d’éthique. Accroître l’expertise professionnelle aurait pourtant été un investissement rentable pour l’ensemble de la population, non une dépense », conclut Richard Perron.
Budget 2015-2016 - « Une très mauvaise nouvelle pour les patients et pour la qualité des soins de santé » - Nancy Bédard, vice-présidente de la FIQ
QUÉBEC, le 26 mars 2015 - La vice-présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec - FIQ, Nancy Bédard, a dénoncé aujourd’hui la poursuite du saccage du réseau de la santé annoncé dans le Budget 2015-2016 du ministre Carlos Leitaõ. « C’est pire que ce qu’on nous avait annoncé et pire que tout ce qu’on avait imaginé. Ce budget est une catastrophe pour les patients, pour les soins et pour les travailleuses du réseau de la santé. Le gouvernement libéral bat le triste record de la plus faible croissance des dépenses en santé jamais vue. »
Avec une croissance des dépenses en santé d’uniquement 1,4 %, non seulement le gouvernement Couillard renie encore son engagement électoral, mais il revient sur ce qu’il avait annoncé l’an dernier dans les crédits budgétaires avec une croissance de 2,7 % pour 2015-2016. Une hausse des dépenses en santé inférieure à 4 % représente, dans les faits, des compressions puisque cela ne couvre pas l’augmentation des coûts de système. Sans compter que les deux tiers de la croissance des dépenses en santé iront pour les augmentations de salaire des médecins.
« Après une année de compressions tous azimuts dans les établissements de santé du Québec, le gouvernement propose littéralement un charcutage des services publics et des soins de santé. Plusieurs postes de professionnelles en soins ont été coupés cette année, se traduisant par des réductions de services pour les patients. C’est un budget inacceptable que nous avons l’obligation de dénoncer », a poursuivi Nancy Bédard.
« Nous sommes inquiètes pour les patients et pour la sécurité et la qualité des soins. Les professionnelles en soins demandent qu’on leur donne les moyens de soigner et de bien le faire mais, aujourd’hui, le ministre des Finances leur dit encore de faire plus avec moins. Ça suffit ! On ne peut pas accepter ça pour les patients et pour les professionnelles en soins. C’est clair pour la FIQ qu’elles ne peuvent plus faire d’avantage. Elles sont plusieurs au bout du rouleau et elles croulent sous le fardeau de la tâche et sous le temps supplémentaire. Nous sommes totalement indignées, c’est un affront aux professionnelles en soins et aux besoins prioritaires de la population du Québec. Ce budget est un ingrédient de plus qui risque de contribuer à des départs à la retraite d’infirmières, d’infirmières auxiliaires et d’inhalothérapeutes », a conclu Nancy Bédard.
Sur la lancée de ses coupes draconiennes, le gouvernement poursuit ses frappes contre les universités dans le budget 2015 (Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université)
QUÉBEC, le 26 mars 2015 - Globalement, c’est à 7,3 milliards de dollars de compressions que le gouvernement s’est livré au cours de la dernière année, dont 3,6 milliards ont été annoncés dans le budget de juin 2014, 2,5 dans la mise à jour budgétaire de décembre et 1,8 par la suite, jusqu’au dépôt du budget d’aujourd’hui. Ce budget poursuit sur la même lancée, même si l’intensité des compressions a été quelque peu atténuée comparativement à celle du choc précédent.
Pour les universités, qui, faute de moyens, peinent déjà à accomplir leur mission, les compressions annoncées dans le budget de 2015 se traduisent par une diminution de 103 millions de dollars (3,6 %) par rapport aux crédits qui leur ont été octroyés en 2014. Il faut, par ailleurs, souligner qu’un peu plus de 30 millions de dollars ont été soustraits des crédits attribués l’an dernier. Pour leur part, les crédits dont bénéficient les organismes subventionnaires de la recherche demeurent à peu près stables en termes monétaires, ce qui signifie une réduction en termes réels. Le budget accorde certes des crédits aux fins de la recherche appliquée, dans les domaines pharmaceutique, maritime, etc., mais il faut regretter l’absence d’une pareille générosité pour la recherche fondamentale, qui est surtout réalisée à l’université. Au demeurant, le Québec a un urgent besoin d’une politique et de ressources pour assurer la recherche publique.
Pour ce qui est de l’ampleur des compressions infligées au financement universitaire, elle ne saurait être évaluée par les seules mesures mises en œuvre par le budget présenté aujourd’hui. Celles-ci surviennent, en effet, dans la suite ininterrompue des coupures qui se sont succédé au cours des années. Dans un mémoire intitulé Augmenter l’efficience du réseau universitaire tout en préservant ses missions fondamentales d’enseignement et de recherche, présenté en février dernier à la Commission permanente de révision des programmes, ainsi qu’au ministre responsable et président du Conseil du trésor, la FQPPU a fait le rappel de compressions annuelles récurrentes cumulatives de 203 millions de dollars, survenues depuis 2012 seulement, le tout dans un contexte de sous-financement reconnu des universités d’au minimum 422 millions de dollars sur une base annuelle.
Face à une telle situation, il est affligeant de constater qu’en dépit d’un déficit budgétaire récurrent depuis 2009, le gouvernement a versé 6 milliards de dollars pendant cette période de six ans dans le Fonds des générations avec l’objectif de réduire le rapport de la dette au PIB, qui s’est ainsi établi à 54,9 % au 31 mars 2015.
Or, s’il n’avait rien versé dans ce Fonds au cours de ces six années, le rapport de la dette au PIB à cette date aurait été à peine plus élevé (56,5%). Pour réaliser un modeste gain de 1,6 point de pourcentage au titre du rapport entre la dette et le PIB, le gouvernement a privé les services publics de 6 milliards de dollars. Et il entend accroître ces versements à un rythme annuel moyen de 2,65 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années, tout en privant notamment les universités de ressources vitales, sous prétexte de moyens déficients.
Depuis 1991, la FQPPU représente les professeures et professeurs des universités québécoises.
Budget 2015-2016 : un danger pour la santé de la population (APTS)
QUÉBEC, le 26 mars 2015 - « Le déficit zéro met en danger la santé de la population. C’est un budget désastreux », s’indigne la présidente de l’APTS, Carolle Dubé, en réaction au dépôt du budget Leitao 2015-2016.
Au cours des dernières années, l’augmentation des dépenses en santé s’est située en moyenne entre 4 et 5 %. Cette année, le gouvernement prévoit une augmentation famélique de 1,4 %. Pour maintenir le réseau à flot seulement il faudrait une augmentation des dépenses de 4 %. C’est du jamais vu. Pour 2015-2016, ça veut dire plus de 800 millions de dollars en nouvelles compressions. Celles-ci se traduiront encore par des réductions de services pour la population.
« On a vu les effets concrets du dernier budget Leitao : coupures dans les services de première ligne, en santé mentale, pour les enfants et pour les handicapés, fermeture de centres de jour pour les personnes âgées, réduction des services en réadaptation, en prévention, etc. affirme Carolle Dubé. Des postes de professionnels ont carrément été abolis en travail social, en nutrition, en physiothérapie, en santé publique, etc. »
Pour l’APTS, il n’est plus possible de couper davantage dans les services. « Les listes d’attente débordent en services à l’enfance et pour les aînés, affirme Carolle Dubé. Pour les enfants atteints de trouble de comportement, l’attente pour recevoir un diagnostic peut atteindre une durée de deux ans. » Le personnel professionnel et technique est à bout de souffle. « Nos gens tiennent le réseau à bout de bras, mais ils ne peuvent plus contribuer davantage. Le déficit zéro à tout prix est un risque pour la population. Un risque pour la santé. »
Ces coupures ouvrent encore plus grand la porte à la privatisation des services. « À force d’affaiblir le réseau public, on déroule le tapis rouge pour les promoteurs privés, qui rêvent de mettre la main sur des pans entiers de services offerts gratuitement, ajoute la présidente. Est-ce là la véritable intention du gouvernement ? ».
Le gouvernement refuse toujours de réformer de fond en comble la politique du médicament, qui pourrait faire épargner aux Québécois un milliard de dollars. Quant à l’abolition de la taxe santé, elle est prévue pour 2019. « Les coupures, elles, se feront sentir dès maintenant », ajoute Carolle Dubé. Par ailleurs, le gouvernement prévoit un paquet cadeau rempli de mesures pour les entreprises : congés fiscaux, crédits d’impôts, baisse des cotisations sociales. « La baisse des charges pour les entreprises est une honte si l’on tient compte des grands besoins présents dans tous les secteurs, affirme la présidente de l’APTS. Pourquoi offrir des cadeaux supplémentaires aux entreprises dans ce contexte ? »
Financement à l’activité
Le financement à l’activité, annoncé dans le budget, aura des effets pervers. Plus tôt cette semaine, l’APTS a démontré clairement que certaines statistiques utilisées pour ce type de financement sont peu fiables. « Contrairement aux prétentions du gouvernement, l’argent ne suit pas le patient, l’argent suit la statistique. Plus un acte est payant, plus la pression est forte sur les intervenants pour qu’ils se concentrent sur ces activités, comme par exemple les déplacements à domicile. » Le financement à l’activité accentuera ces effets pervers. « Les établissements vont se faire compétition pour obtenir du financement, indique Carolle Dubé. Les équipes de travail seront également davantage comparées les unes aux autres. Les membres de l’APTS ne travaillent pas à la chaîne, ils travaillent pour des humains. »
Qui plus est, l’APTS surveillera de très près l’attribution des contrats informatiques pour mettre à jour les données du gouvernement, qui sont essentielles au financement à l’activité. « Le gouvernement doit faire preuve de transparence dans l’attribution des contrats, qui ont parfois été octroyés de façon douteuse, voire criminelle, ajoute la présidente. Nous réclamons la mise sur pied d’une commission d’enquête sur ce processus. »
Négociations dans le secteur public
La négociation pour le renouvellement des conventions collectives, tout juste amorcée, n’annonce rien de bon pour le personnel du réseau de la santé et des services sociaux. « Le déficit zéro ne doit pas se faire sur le dos des services publics et des employés. Ce n’est pas vrai que nous allons laisser le gouvernement réduire les conditions de travail de travailleurs déjà à bout de souffle. Nous allons nous battre pour nos 32 000 indispensables », de conclure Carolle Dubé.
Budget 2015-2016 - « L’austérité permanente du ministre Leitão va faire mal, surtout aux femmes » - Françoise David
QUÉBEC, le 26 mars 2015 - Québec solidaire s’insurge contre le second budget du ministre des Finances, Carlos Leitão, qui, en droite ligne avec le premier, vient enfoncer le clou de l’austérité et n’est ni plus ni moins qu’une nouvelle attaque frontale contre les employés.es du secteur public, majoritairement des femmes.
« Les compressions budgétaires les plus sévères sont encore une fois réservées aux ministères les plus importants pour les femmes : la santé et l’éducation, tant comme utilisatrices que travailleuses. Ce budget libéral traite les femmes comme des travailleuses de second ordre en leur demandant de travailler encore plus pour gagner moins. Une tape sur l’épaule et un gel de salaire de deux ans, voilà tout ce qu’elles méritent selon le gouvernement libéral ! Ça ressemble de plus en plus à un État Wal Mart ! », déplore la députée de Gouin et porte-parole de Québec solidaire, Françoise David.
Pour Québec solidaire, ce budget est une véritable déclaration de guerre à la veille de l’échéance des conventions collectives du secteur public. « Comment croire en la volonté de négocier de ce gouvernement alors qu’il fixe à l’avance dans son budget les termes de la négociation ? », demande Mme David.
Québec solidaire dénonce l’ampleur des coupes dans les services qu’entraînera inévitablement une telle politique d’austérité permanente. « La religion du déficit zéro et la manipulation des chiffres sont devenues des habitudes des trois derniers gouvernements. Dans les faits, le Québec dégagera des surplus en 2015-2016. C’est indécent de dégager 1,6 milliard $ de surplus au moment où sont coupés des services essentiels », conclut Manon Massé, députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques.
Un budget décevant avec un recul important en logement social - La lutte à l’itinérance absente du budget Leitao (RSIQ)
MONTRÉAL, le 26 mars 2015 -Le Réseau Solidarité Itinérance du Québec (RSIQ) dénonce un recul important en matière de logement social et déplore l’absence de nouveaux investissements en matière de lutte à l’itinérance dans le budget présenté ce jour par le Ministre Leitao. Alors que l’itinérance est en croissance dans plusieurs régions du Québec, les mesures nécessaires afin de soutenir les personnes en situation ou à risque d’itinérance mais aussi les organismes communautaires leur venant en aide ne figurent pas à l’agenda. Le gouvernement manque pour le moment son rendez-vous pour faire véritablement vivre la Politique nationale de lutte à l’itinérance.
Un recul majeur sur le plan du logement social
Le RSIQ dénonce le choix du gouvernement du Québec de procéder à une coupure extrêmement importante dans le développement de nouveaux logements sociaux au Québec, avec la construction de seulement 1500 unités prévue dans le cadre du programme AccèsLogis, contre 3000 l’an passé dont 500 pour les personnes en situation ou à risque d’itinérance. Le Plan d’action interministériel en itinérance 2015-2020 fixe à "au moins 10%" le nombre d’unités devant leur être réservées. On parle donc ici seulement de 150 logements sociaux pour les personnes itinérantes.
Le gouvernement du Québec privilégie clairement le secteur privé dans l’aide au logement, en prévoyant 123 millions de dollars sur les 284 millions investis dans le secteur de l’habitation pour des suppléments au loyer pour les ménages à faible revenu. Un investissement qui ne permet pas de jouer sur l’offre de logements au Québec alors que les besoins sont considérables dans différentes régions.
Pour le RSIQ, le logement social est essentiel dans la prévention et la sortie de l’itinérance. Ce choix du gouvernement du Québec est fort inquiétant et représente un recul potentiel grave dans l’offre de logements aux personnes en situation et à risque d’itinérance.
L’absence de mesures nécessaires en matière de soutien aux personnes et aux organismes
Dans son Plan d’action, le gouvernement s’est notamment donné comme objectifs de "faciliter l’accès aux gens de la rue à un meilleur revenu". Or si le gouvernement prévoit une aide financière supplémentaire de 250 dollars par mois pour les nouveaux demandeurs d’aide sociale intégrant le Programme Objectif Emploi, aucune bonification du chèque d’aide sociale n’est à l’ordre du jour pour les personnes déjà sur l’aide sociale.
Rien n’est par ailleurs prévu concernant le rehaussement pourtant indispensable du financement à la mission des organismes communautaires, qui doivent faire face à des demandes d’aide en hausse avec des situations de plus en plus complexes à accompagner.
"Avec son plan d’action interministériel en itinérance, le gouvernement du Québec avait lancé voilà quelques mois un signal positif dans la lutte à l’itinérance, signal qui demandait à être concrétisé à travers des investissements supplémentaires. Force est de constater que cet engagement ne s’incarne pas dans le budget présenté ce jour et qu’au contraire un recul fort préoccupant est visible en matière de logement social" déplore Anne Bonnefont, co-coordonnatrice du RSIQ.
Budget Leitao en Santé et services sociaux : compressions, privatisation et désassurance en vue (Coalition Solidarité Santé)
MONTRÉAL, le 26 mars 2015 - Le budget Leitão vient enfin de compléter la vision que défend le ministre Barrette avec sa réforme : on coupe dans le financement de la santé, on encourage la privatisation des services sociaux et on annonce des baisses de cotisations au Fonds des services de santé pour les entreprises et l’abolition de la taxe santé pour les individus, ce qui laisse présager à court ou moyen terme une désassurance de services.
C’est l’analyse que fait la Coalition Solidarité Santé du budget provincial 2015-2016 déposé cet après-midi à Québec. Pour la Coalition, en réduisant l’augmentation des budgets de la santé bien en-dessous de la moyenne de 4 % des dix dernières années, le ministre Leitão cause un manque à gagner de 1 milliard de dollars pour l’année qui vient, et les budgets consolidés de l’an prochain annoncent déjà un autre manque à gagner de 2,5 milliards de dollars, ce qui mettra à mal le réseau public de soins de santé et services sociaux.
De plus, le ministre Leitão annonce son soutien à la Fondation du Dr Julien pour la pédiatrie sociale à hauteur de 22 millions de dollars sur cinq ans, pouvant aller jusqu’à 60 millions de dollars.
« Ça fait des mois qu’on demande au ministre Barrette où sont les services sociaux dans ses projets de loi. On vient d’avoir notre réponse : le gouvernement préfère soutenir des services privés », se désole Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition.
« Pour financer cette fondation, le ministre n’hésite pas à affamer les services sociaux
publics, qui peinent déjà à répondre à leur immense mandat de servir toute la population du Québec, enrage Jacques Benoit. Si M. Leitão veut investir dans la santé de nos plus jeunes et dans l’avenir du Québec, comme il le dit, qu’il cesse de couper dans la santé et les services sociaux publics ! ».
La Coalition relève également que la cotisation des entreprises aux services de santé sera abaissée l’an prochain, que la taxe santé sera graduellement abolie, et qu’aucune autre source de revenu n’est annoncée en remplacement.
« Des dépenses qui ne couvrent pas les besoins, et qu’on aggrave en renonçant volontairement à des revenus, ça ne peut entraîner qu’une seule chose : une désassurance de services. Ce gouvernement ne s’intéresse pas du tout au problème des finances publiques : ce qui l’intéresse vraiment, c’est de privatiser nos services publics de santé », conclut Jacques Benoit.
À propos de la Coalition Solidarité Santé
La Coalition Solidarité Santé regroupe une quarantaine d’organisations syndicales, communautaires, féministes et religieuses. Depuis sa fondation en 1991, ses actions ont toujours été motivées par la défense du droit à la santé pour l’ensemble de la population québécoise, et ce, sans égard au statut ou au revenu des citoyennes et citoyens. Elle défend le caractère public, la gratuité, l’accessibilité, l’universalité et l’intégralité des services de santé et des services sociaux.
Budget 2015-2016 - Retour à l’équilibre budgétaire, mais à quel prix ? (SFPQ)
QUÉBEC, le 26 mars 2015 - Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) craint les impacts d’un retour précipité à l’équilibre budgétaire : il se fera au prix d’importantes diminutions de personnel, lesquelles auront un impact direct sur les services à la population. Le budget 2015-2016 limite la croissance des dépenses de programmes dans la fonction publique à 1,2 %.
« C’est nettement insuffisant pour maintenir les services dans toutes les régions du Québec. Par ailleurs, le gouvernement se privera à terme de revenus de 2,5 milliards de dollars ; de l’argent en moins pour financer les services. Avec ce budget, le gouvernement continuera de limiter l’accès des citoyennes et des citoyens à des services publics de qualité », déclare la présidente générale du SFPQ, Lucie Martineau, avant de demander : « Si le vœu du gouvernement est de faire payer la population pour leurs services au privé, qu’il ait l’honnêteté de le dire clairement ».
Le SFPQ constate que le gouvernement reconnaît, année après année, que l’utilisation de la sous-traitance lui a coûté cher, autant en argent qu’en perte d’expertise. Toutefois, il n’agit jamais réellement pour améliorer la situation. Ainsi, encore une fois, le gouvernement cible la réduction du recours aux ressources externes, mais agira-t-il une fois pour toutes ? « L’octroi de contrats aux entreprises privées n’est pas une panacée ! Surtout lorsqu’on sait que le contribuable paie jusqu’à deux fois plus cher lorsque l’État a recours à la sous-traitance. Le gouvernement libéral doit maintenant passer de la parole aux actes : réduire la sous-traitance et embaucher les ressources à l’interne nécessaires afin d’économiser des centaines de millions de dollars », affirme madame Martineau.
Le SFPQ demeure sceptique sur les intentions réelles du gouvernement de regarnir ses effectifs afin de réduire le recours à sous-traitance alors que, dans les faits, il remercie actuellement des employés d’expérience dans le cadre de ses réductions de 2 % du personnel. « Des employés cumulant plus 30 ans de service et des jeunes occasionnels se font montrer la porte, le gouvernement laisse échapper à la fois la relève et l’expertise qu’il prétend vouloir rebâtir. Après la modernisation de l’État et la réingénierie, voici qu’on nous annonce une rénovation de l’État. On change les mots, mais les conséquences demeurent : délais de traitement qui s’allongent, fermeture de bureaux régionaux, inspections en baisse dans tous les secteurs et dépassements de coût majeurs dans les contrats de sous-traitance », explique madame Martineau.
Négociation des secteurs public et parapublic
Enfin, le président du Conseil du trésor confirme ses véritables intentions en regard de la ronde de négociation en cours, constate le SFPQ. Il limite, pour ne pas dire réduit sa capacité de négocier avec les employés de l’État. Sa proposition de gel salarial pour les deux premières années se traduira par un appauvrissement des gens, car il ne tient pas compte de l’augmentation du coût de la vie. Concernant les modifications proposées au régime de retraite des employés de l’État, le Conseil du trésor annonce clairement sa volonté de réduire les taux cotisations.
« Le chat sort du sac. Devant la démonstration des partenaires syndicaux de la santé financière de notre régime, le gouvernement avoue maintenant son réel objectif : se servir dans le fonds de pension de ses travailleurs. Du jamais vu ! Préserver les services publics, c’est aussi s’assurer que les conditions de travail des gens qui les dispensent sont concurrentielles avec le marché du travail. Nous n’accepterons pas qu’on sacrifie nos membres au profit d’un projet dogmatique d’austérité », conclut la présidente générale du SFPQ.
Le SFPQ est un syndicat indépendant qui regroupe environ 42 000 membres à travers le Québec, dont quelque 31 000 d’entre eux sont issus de la fonction publique québécoise et répartis comme suit : près de 27 000 employés de bureau et techniciens et environ 4 000 ouvriers travaillant au sein de divers ministères et organismes. Les 11 000 autres membres proviennent du secteur parapublic.
Un budget patronal, dit la CSN
QUÉBEC, le 26 mars 2015 - « Les patrons québécois ont raison d’être euphoriques, ils ont trouvé un gouvernement à leur main, a réagi le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau, au budget présenté par le ministre Leitão. À la lecture du Plan économique du Québec, on voit de quelles affaires se préoccupe le ministre. En fait, il n’en a que pour le monde des affaires, il ne s’occupe pas des affaires du monde. »
Selon le porte-parole de la CSN, le gouvernement favorise outrancièrement les entreprises par d’importantes réductions d’impôt et allègements fiscaux, alors qu’il laisse en plan les citoyennes et les citoyens qui vivront des compressions encore plus importantes que celles imposées par le premier budget Leitão, en juin dernier. « Le gouvernement va beaucoup plus loin que les coupes draconiennes qui continuent de frapper les services publics et les programmes sociaux, a poursuivi Jacques Létourneau. L’austérité se poursuit à la vitesse grand V. »
Et les revenus ?
La CSN estime que le gouvernement Couillard continue de se priver d’importantes sources de revenus et, malgré ses prétentions, rien ne garantit que les allègements fiscaux dont bénéficieront les sociétés et les PME assureront la création d’emplois. « Le budget ne prévoit aucune mesure en ce sens, et l’histoire économique récente du Québec nous enseigne que les patrons n’investissent pas suffisamment dans leurs entreprises, ne créent pas assez d’emplois ; ils sont nombreux à engranger des profits ou à les transférer dans des paradis fiscaux », dénonce le président de la CSN, qui rappelle que les allègements prévus au budget totaliseront plus de 2,5 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années.
Après moins d’un an de pouvoir, les ministres Leitão et Coiteux font aujourd’hui montre d’une arrogance affichée en montrant un tel parti pris en faveur des entrepreneurs du secteur privé. En outre, les mesures d’allègement qui sont proposées pour les particuliers sont pour le moins faméliques. « L’abolition graduelle de la contribution santé dans deux ans et la mise en place d’un bouclier fiscal sont de bonnes mesures, mais nettement insuffisantes en comparaison des nombreux et importants avantages qui sont consentis sans réserve aux sociétés. »
L’hécatombe des services publics
Le budget fait odieusement porter le poids des compressions dans les services publics sur le dos des citoyennes et des citoyens. Jacques Létourneau : « Le budget précédent avait prévu une hausse de 3 % des dépenses en santé et de 2,2 % en éducation, soit beaucoup moins que les coûts de système qui s’établissaient autour de 4,5 % dans la santé. Or, tous les établissements de santé et d’éducation ont dû couper dans des services directs à la population, a mentionné Jacques Létourneau. Le budget qui nous est présenté aujourd’hui va beaucoup plus loin dans les mesures austères avec une hausse des dépenses en santé de 1,4 %, de 0,2 % en éducation et une diminution 1,1 % pour tous les autres programmes. C’est l’hécatombe dans nos réseaux publics et il sera impossible de répondre aux besoins de la population. Tout est en place pour provoquer une récession économique, mais aussi sociale. »
La CSN tient à dénoncer le peu de considération dont continue de faire preuve le gouvernement Couillard à l’égard des travailleuses et des travailleurs du secteur public québécois dans ce budget. « Je rappelle au ministre que la négociation est en cours. En martelant des positions inacceptables, il pave la voie à une intensification des moyens de pression. La perte du pouvoir d’achat depuis des années et l’alourdissement des conditions de travail des employé-es de l’État commandent du gouvernement qu’il fasse preuve de beaucoup plus d’ouverture », a souligné le président de la CSN.
Fusions d’organismes : les missions en péril
Concernant les fusions et des réorganisations d’organismes gouvernementaux, la CSN s’inquiète de leur capacité réelle de préserver les missions qui leur sont propres, en particulier en regard des travailleuses et des travailleurs non syndiqués. Rappelant que plusieurs des organismes visés ne sont pas financés par le gouvernement, le président de la CSN a appelé le gouvernement à la prudence et lui a demandé de reconsidérer cette mesure.
Budget Leitão - Un plan de destruction massive de nos services publics ! (FTQ)
QUÉBEC, le 26 mars 2015 - « Le gouvernement met à mal nos services publics et ouvre le bar aux entreprises ; nous sommes extrêmement déçus et très inquiets », c’est en ces termes que le président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) réagit au budget du gouvernement libéral présenté par le ministre des Finances Carlos Leitão.
Les faibles hausses de dépenses de programmes annoncées en santé (1,4 %) et en éducation (0,2 %) pour 2015-2016 laissent présager des coupes importantes dans les réseaux et des conséquences désastreuses sur la qualité et l’accessibilité de nos services publics. « Les dépenses prévues ne couvrent même pas l’augmentation des coûts de système alors on est bien loin de répondre aux besoins de la population. C’est une tragédie annoncée pour les travailleurs et les travailleuses du secteur public et pour l’ensemble de la population québécoise », affirme Daniel Boyer.
« Nous qui souhaitons un règlement négocié de bonne foi des conditions de travail des employés du secteur public, rien dans ce budget ne nous laisse présager un tel scénario », ajoute-t-il.
La centrale déplore l’attitude du gouvernement qui s’entête dans son obsession de l’atteinte du déficit zéro et qui maintient la voie de l’austérité. « On aurait souhaité que le gouvernement fasse preuve de courage et d’imagination afin de rendre le régime fiscal plus équitable », déclare Daniel Boyer. Présente à la commission sur la fiscalité, la FTQ proposait d’ailleurs plusieurs mesures, dont la suspension des versements au Fonds des générations ; l’instauration d’un impôt minimum pour les grandes entreprises ; l’imposition à 100 % des gains en capital ; la lutte à l’évasion fiscale, etc.
Comme le craignait la FTQ, le gouvernement applique à la pièce plusieurs mesures fiscales du rapport Godbout sans qu’il n’y ait eu de véritables discussions. « Il reste à souhaiter que la table des partenaires annoncée dans le budget permette un véritable dialogue social sur l’ensemble de la révision de la fiscalité », explique Daniel Boyer.
Bar ouvert pour les entreprises
La FTQ dénonce vivement l’allégement fiscal aux entreprises. « Nous sommes bien sûr d’accord avec l’idée d’aider les entreprises. Si elles ont des projets novateurs et créateurs d’emplois, l’État devrait les accompagner. Par contre, ce n’est pas en réduisant la contribution fiscale des entreprises que nous allons automatiquement favoriser l’investissement et relancer l’économie. Pour preuve, elles dorment sur des montagnes de liquidités », s’insurge le président de la FTQ, en rappelant qu’environ 1800 grandes entreprises ne paient pas un sou d’impôt et que la surépargne des entreprises au Québec est évaluée à 111,75 G$.
On déplore également la réduction des cotisations au Fonds des services de santé (FSS). « Les cotisations sociales ne sont pas des taxes. L’argent versé au FSS sert à financer les services de santé. Il est normal que les employeurs y contribuent », affirme Daniel Boyer.
Les missions des organismes doivent être maintenues
La centrale émet des inquiétudes quant à la fusion d’organismes et entend prendre part activement aux consultations qui mèneront à l’adoption de ces projets de loi. « Pour que ces organismes puissent poursuivre leurs missions, il est impératif que les ressources qui y sont dédiées soient maintenues », affirme Daniel Boyer.
En ce qui a trait plus spécifiquement à la fusion de la Commission des normes du travail, de la Commission de l’équité salariale et de la Commission de la santé et de la sécurité du travail, la FTQ insiste particulièrement sur l’importance du maintien de la gouvernance paritaire, qui a fait ses preuves.
Fonds de travailleurs
La FTQ salue l’annonce de la fin du plafond d’émissions d’actions pour les fonds de travailleurs. « Le Fonds de solidarité FTQ joue un rôle majeur pour la relance économique, notamment pour les PME et le développement économique local et régional. Cette mesure nous permettra d’aller encore plus loin », explique Daniel Boyer.
La FTQ, la plus grande centrale syndicale au Québec, représente plus de 600 000 travailleurs et travailleuses.
Budget 2015-2016 - L’austérité libérale ou comment démanteler les services publics (CSQ)
QUÉBEC, le 26 mars 2015 - À la lecture du budget du Québec 2015-2016, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) n’en revient pas de l’entêtement du gouvernement à poursuivre son plan de compression des services publics. Bien qu’il affiche un surplus réel de 1,6 millions de dollars dès cette année et qu’il annonce déjà des réductions d’impôts pour l’avenir, le gouvernement Couillard ose imposer encore d’importantes compressions et coupes dans l’ensemble des missions de l’État. On ouvre grandes les portes à l’accroissement de la privatisation des services.
« Ces compressions, ajoutées à celles des dernières années, affectent les services à la population et détériorent les conditions de vie. En toute franchise, le ministre Leitão aurait dû mettre ses lacets rouges hier, car il plongera une bonne partie de la population dans le rouge au plan des services publics ; du moins, pour celles et ceux qui auront les moyens de se les offrir, relève Louise Chabot, présidente de la CSQ. Ce n’est plus au nom du déficit zéro, mais bien en celui du remboursement de la dette et des réductions d’impôts futures que le gouvernement étrangle les services publics.
Avec une augmentation de 1,2 % des dépenses de programmes, le régime d’austérité entre dans sa phase la plus intense. Nous commençons déjà à le voir sur le terrain. »
Pourtant le gouvernement a une marge de manœuvre pour investir dans les services publics. Il pourrait faire le choix de ne pas accélérer le remboursement de la dette ou encore d’augmenter la contribution des entreprises, et de lutter contre l’évasion fiscale. Alors l’austérité n’est pas une fatalité, mais bien un choix. En négociation, les offres plus qu’insuffisantes du gouvernement pour ses salariées et salariés ne sont pas une obligation, mais bien une volonté de réduire les conditions de travail de ces derniers.
L’éducation dans le pressoir
C’est avec colère que la présidente de la CSQ constate avec quelle mauvaise foi le gouvernement se targue, depuis la période électorale, du fait que l’éducation est sa priorité. « Avec ce budget, il vient de dépasser toutes ses limites. Imaginez, nous en serons donc à un milliard de dollars de compressions au primaire et au secondaire depuis 2010 » s’excalme Louise Chabot.
En enseignement supérieur, le gouvernement concrétise son désengagement flagrant. Il réduit considérablement le budget des universités par une réduction de 3 % et confirme la coupe de 21 millions de dollars dans les cégeps. « Après cela, le gouvernement libéral voudra qu’on le croie lorsqu’il parlera de développement économique », ironise Louise Chabot.
Rien pour améliorer le réseau de santé
Le coup de frein radical que le gouvernement impose au réseau de la santé et des services sociaux fera très mal, particulièrement dans un contexte où de nombreuses ressources seront exigées pour absorber le chambardement de la réforme imposée. Un taux de croissance de seulement 1,4 % des dépenses de santé, c’est catastrophique ! On estime qu’il faut injecter au moins 4 % pour éponger la hausse des coûts. On ne peut donc qu’imaginer qu’il y aura encore des coupes importantes en santé et dans les services sociaux. Rien de rassurant pour la population !
Un gouvernement irresponsable
L’histoire se répète. À peine commençons-nous à voir des surplus à l’horizon que le gouvernement annonce déjà qu’il renoncera à des revenus. Le budget fait la promesse de réduire les impôts de 2,5 milliards de dollars à partir de 2017.
Cette promesse de baisse d’impôt est un bel écran de fumée pour cacher les hausses actuelles de tarifs. Bien qu’aucune nouvelle annonce ne soit faite dans ce budget, il confirme la modulation des tarifs des services de garde, la hausse du coût des services de garde à l’école primaire, l’augmentation des tarifs d’Hydro-Québec et l’imposition de taxes supplémentaires annoncées précédemment.
Développement économique, baisse d’impôts inutile et recul de la formation
La formation de la main-d’œuvre est essentielle pour améliorer la productivité des entreprises et la qualité des emplois. « Nous déplorons que le gouvernement retire l’obligation d’investir 1 % de la masse salariale en formation de la main-d’œuvre pour 8000 PME. Auparavant, il nous faut évaluer si les sommes supplémentaires attribuées à la Commission des partenaires du marché du travail permettront de compenser le manque à gagner », soutient Louise Chabot.
La stratégie de croissance économique s’appuie presque exclusivement sur des allégements fiscaux. Pourtant la dernière décennie a démontré sa totale inefficacité. En effet, les chiffres indiquent que les entreprises utilisent les réductions d’impôts non pas pour investir, mais pour accumuler des liquidités. Aveuglé par le discours patronal, le gouvernement semble oublier que l’éducation, la formation continue, la santé et l’égalité sociale sont essentielles à une économie prospère.
L’actuel budget est assez mince et laisse pour compte une foule de personnes. À peine deux mots pour les plus démunis ! On confirme discrètement la coupe de 15 millions à l’aide sociale alors que la construction de nouveaux logements sociaux est réduite de moitié. Ces compressions auront un impact important pour chaque personne touchée. Les compressions dans les différents services publics vont affecter de manière disproportionnée les plus pauvres, les femmes et les jeunes familles.
Budget 2015-2016 - Les groupes sociaux dénoncent la poursuite des mesures d’austérité et une nouvelle réingénierie de l’État ( Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics)
Québec, le 26 mars 2015 - La Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics dénonce la poursuite des mesures d’austérité annoncées dans le deuxième budget Leitão. Celles-ci se traduiront par de nouvelles compressions majeures dans les services publics ainsi que dans divers programmes sociaux, alors que le gouvernement se prive de revenus en annonçant des baisses d’impôts aux entreprises. La Coalition s’inquiète également de l’objectif clairement annoncé par le gouvernement Couillard de « rénover l’État québécois », soi-disant pour maintenir l’équilibre budgétaire.
La forte limitation de la croissance des dépenses de programmes, limitée à 1,2% aura un impact dramatique sur les services publics, alors que les différents ministères sont déjà aux prises avec les compressions imposées dans le précédent budget. « Les compressions ont déjà un impact énorme sur les services. Nous avons vu dans les derniers mois que la population est réellement affectée, contrairement à ce qu’affirme le gouvernement. Cela va maintenant empirer », affirme Véronique Laflamme, co-porte-parole de la Coalition. La Coalition souligne que la hausse famélique des dépenses de programme de 0,2% en éducation et de 1,4% en santé sont largement insuffisantes pour assurer le maintien des services actuels et se traduiront par de nouvelles coupes.
Un équilibre budgétaire sur le dos de la population
Les nouvelles compressions qui affecteront tous les ministères, limiteront la capacité de l’État à protéger le bien commun, par exemple, en environnement, et nuiront grandement à l’atteinte de l’égalité entre les hommes et les femmes. La Coalition s’insurge notamment de l’amputation de 40% du budget du Secrétariat de la condition féminine. La Coalition dénonce aussi les coupures aux programmes sociaux contenues dans le budget. Trois programmes de lutte à la pauvreté sont ainsi touchés. D’abord, le budget coupe de moitié les unités déjà insuffisantes de nouvelles unités de logement social qui pourront se développer. Le budget confirme également le report de la hausse du seuil d’admissibilité à l’aide juridique. Enfin, alors que le nouveau ministre, Sam Hamad, annonçait cette semaine ne pas avoir pris de décision à ce sujet, les coupes à l’aide sociale sont prévues dans le budget, ce qui démontre clairement les intentions gouvernementales.
La Coalition souligne l’abolition graduelle de la taxe santé qu’elle dénonçait depuis son annonce, même si ce n’est qu’à partir de janvier 2017 et qu’elle disparaîtra totalement en 2020. Cependant, avec l’oreille attentive portée au Rapport Godbout par le gouvernement, elle craint le retour d’autres mesures du même genre dans un futur proche. « Nous nous opposons à l’introduction de tarifs lorsqu’il s’agit de recevoir des soins de santé au Québec. En ce sens, nous allons garder un oeil sur toute tentative de privatisation ou de tarification de la santé, d’autant plus que cela devient de plus en plus probable avec les compressions qui se succèdent » dit Joël Pedneault, co-porte-parole de la Coalition.
Des nouveaux cadeaux pour les entreprises
La Coalition dénonce la réduction de l’impôt général des sociétés de 11,9% à 11,5%. « Alors que l’équilibre budgétaire n’est pas encore atteint, le gouvernement se prive encore de revenus. C’est inacceptable ! Les grosses entreprises ont vu leurs contributions fiscales diminuer de façon importante dans les dernières années, et leur impôt devrait être augmenté » d’expliquer Véronique Laflamme, co-porte-parole.
Comme la Coalition l’appréhendait, le budget offre « une première réponse au Rapport de la Commission d’examen de la fiscalité québécoise », en reprenant à la pièce certaines mesures qui y sont préconisées. La Coalition souhaite plutôt un réel débat sur la fiscalité.
En ce sens, elle met de l’avant 18 solutions fiscales qui permettraient à l’État québécois de renflouer ses coffres à raison de 10 milliards $ par an, afin de réinvestir de manière significative dans les programmes sociaux et les services publics. Mise à part une augmentation du taux d’imposition des grandes entreprises, la Coalition prône d’autres mesures absentes du budget, comme le retour de la taxe sur le capital, une réforme des paliers d’imposition des particuliers afin d’aller chercher davantage de revenus chez les plus riches, et l’introduction d’un régime public d’assurance-médicaments.
Afin de riposter à ces nouvelles attaques au le filet social, la Coalition organise un comité d’accueil pour le ministre des Finances, le 30 mars, à Montréal, alors qu’il présentera son budget à la Chambre de commerce. Elle appelle également à la tenue d’une journée de grèves, de mobilisation sociale et de perturbations économiques le 1er mai prochain. « La population fait actuellement face à un gouvernement qui ne veut rien savoir de la redistribution de la richesse, et qui s’entête à couper dans les services alors qu’il existe de nombreuses alternatives. C’est en bâtissant un rapport de force dans la rue que nous allons pouvoir empêcher le désastre social », selon M. Pedneault.
Budget Leitão : le FRAPRU dénonce la privatisation partielle de l’aide au logement
QUÉBEC, le 26 mars 2015 - Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) dénonce la coupure de 1500 logements sociaux par année imposée par le budget du ministre des Finances, Carlos Leitão, au programme AccèsLogis et leur remplacement par 1000 unités de supplément au loyer en 2015-2016 et 1200 au cours des 4 années suivantes.
Selon le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant, « contrairement à ce que tente de nous faire croire le gouvernement Couillard, la privatisation de l’aide au logement ne permettra pas d’aider davantage de ménages, mais d’en aider moins et de le faire moins bien ». Il explique que, « contrairement au logement social, le supplément au loyer privé ne permet pas la construction de logements, alors qu’il manque toujours de grands logements familiaux dans plusieurs coins du Québec, il n’améliore pas la qualité des habitations, il ne permet pas de revitaliser des milieux de vie et, surtout, il ne sort aucun logement de la logique du profit ».
Le FRAPRU rappelle qu’à peu près tous les acteurs du monde municipal ont demandé le renouvellement d’AccèsLogis, avec un minimum de 3000 logements par année. « En 2014-2015, l’annonce de 3000 logements pour tout le Québec a permis à la Ville de Montréal d’annoncer la réalisation prochaine de 1100 logements sociaux, à Québec de 440, à Gatineau de 280. Ce ne sera plus le cas, cette année. Même chose avec les 500 logements pour personnes itinérantes annoncées dans le budget de l’an dernier. Il n’y en aura sûrement pas autant cette année », affirme M. Saillant. De plus, le FRAPRU constate avec regret que le budget ne prévoit aucune somme spéciale pour faciliter la réalisation de logements sociaux dans les régions où les coûts sont plus élevés comme l’Abitibi-Témiscamingue, le Saguenay-Lac Saint-Jean, la Côte-Nord, la région de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.
Le FRAPRU se réjouit que la réparation de logements bénéficie à nouveau d’une aide gouvernementale dans les milieux ruraux et que des sommes soient prévues pour l’adaptation de domicile des personnes en situation de handicap, mais il déplore que le programme Rénovation-Québec, qui était notamment utilisé pour bonifier les subventions dans le programme AccèsLogis dans des villes comme Montréal et Québec, ne soit toujours pas de retour. Au total, les programmes d’amélioration de l’habitat de la Société d’habitation du Québec disposeront de 35 millions $ en 2015-2016, alors que cette somme était de 76 millions $ en 2013-2014.
Le FRAPRU déplore finalement que le budget ne prévoit aucune mesure additionnelle de lutte contre la pauvreté. Il trouve tristement ironique que le budget des dépenses 2015-2016 prévoit déjà la coupure de 15 millions $ due aux modifications proposées à l’aide sociale, alors que le règlement à cet effet n’a pas encore été adopté et que le ministre Sam Hamad a récemment déclaré que son point de vue à ce sujet n’était pas arrêté.
Dans l’ensemble, le FRAPRU considère que ce budget est le résultat du choix de l’austérité fait par le gouvernement Couillard. Il déplore les nouvelles coupures dans les services publics qui résulteront de la faible hausse des dépenses de programmes, notamment en santé et en éducation. Selon l’organisme, ce budget ne représente qu’une transition vers une nouvelle vague de baisses d’impôt qui profiteront surtout aux entreprises et aux contribuables à plus revenu plus élevé, mais aussi de taxes et de tarifications qui, elles, pénaliseront la classe moyenne et les plus pauvres.
Budget 2015-2016 : quelques mesures intéressantes pour les aînés, mais d’autres jours sombres à venir dans le domaine de la santé (AREQ-CSQ)
QUÉBEC, le 26 mars 2015 - L’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ-CSQ) accueille positivement certaines mesures touchant les personnes aînées contenues dans le budget 2015-2016. Néanmoins, l’AREQ s’inquiète vivement que l’atteinte de l’équilibre budgétaire se fasse au moyen d’une nouvelle ronde de coupures dans l’ensemble des programmes sociaux, en particulier en matière de santé.
« Le gouvernement nous fait miroiter le déficit zéro et d’hypothétiques baisses d’impôt. Il affirme qu’il y arrivera au moyen d’une révision de programmes qui se fera sans trop de douleur. Or, c’est faux. Les coupures des derniers mois se sont accompagnées d’une diminution des services à la population et aux personnes aînées et vulnérables, que ce soit dans les soins à domicile, dans l’accessibilité aux places en CHSLD, et j’en passe. À la lecture du budget et des crédits, force est de constater que ce n’est qu’un début. Pour nous, c’est inquiétant », a souligné le président de l’AREQ, Pierre-Paul Côté.
Le gouvernement annonce en effet que la hausse des budgets de l’ensemble des ministères, incluant la santé et l’éducation, sera limitée à 1,2 % durant la prochaine année (elle a été de 2,1 % cette année). En clair, cela signifie qu’il réalisera des coupures beaucoup plus importantes dans les programmes sociaux dans les prochains mois.
L’AREQ se réjouit de l’annonce de l’abolition de la taxe santé, bien que ce soit à compter de 2017. Elle note toutefois que la contribution des entreprises au Fonds des services de santé sera également réduite, de sorte que le gouvernement perd des revenus dédiés aux soins de santé. « Les services de santé diminueront-ils encore davantage ? », s’interroge M. Côté.
Gicleurs : où est l’argent ?
L’AREQ se réjouit que le gouvernement annonce un programme d’aide pour l’installation de gicleurs dans les résidences pour personnes aînées qui sera administré par la Société d’habitation du Québec (SHQ). Cependant, l’Association note que les crédits alloués à la SHQ seront globalement réduits de 16 M$ en 2015-2016. Celle-ci devra donc recevoir de nouveaux crédits de la part du gouvernement. « Nous suivrons de près la mise en œuvre du programme, qui est très attendu. L’annonce d’une aide pour l’installation de gicleurs, si elle ne s’accompagne pas des budgets adéquats, ne serait que de la poudre aux yeux », souligne Pierre-Paul Côté.
Par ailleurs, l’AREQ accueille favorablement la création d’un nouveau programme d’aide aux personnes âgées pour le paiement des taxes municipales à compter de 2016. Ce programme est toutefois restrictif, de sorte que peu de personnes risquent au bout du compte d’en bénéficier.
Travailleurs âgés : déshabiller Paul pour habiller Pierre
L’AREQ appuie l’objectif de favoriser le maintien ou le retour sur le marché du travail. De prime abord, la bonification annoncée du crédit d’impôt à l’égard des travailleurs d’expérience répond à cet objectif. Toutefois, le gouvernement compte financer cette bonification par une réduction équivalente du crédit d’impôt en raison de l’âge chez les personnes de 65 à 70 ans.
« Nous nous réjouissons que le gouvernement adopte des mesures incitatives plutôt que coercitives au maintien à l’emploi. Par contre, en réduisant le crédit d’impôt en raison de l’âge, il se trouve à déshabiller Paul pour habiller Pierre. Au surplus, il envoie un message insidieux aux gens de 65 ans : si vous avez encore vos deux jambes, allez donc travailler ! », a poursuivi le président de l’AREQ.
Un cadeau aux banques ! L’AREQ se montre extrêmement étonnée que le gouvernement annonce une nouvelle baisse de l’impôt des sociétés, incluant les banques. La baisse totalise en effet 248 M$ sur cinq ans.
« Le gouvernement peine à boucler son budget et coupe un peu partout pour y arriver, mais il trouve le moyen de se priver de précieux revenus pour faire un cadeau aux banques ! Les entreprises bénéficient déjà d’un environnement fiscal avantageux, il n’y a aucune raison de leur en donner plus. C’est à n’y rien comprendre ! », s’insurge le président de l’AREQ.
Et les paradis fiscaux ?
Enfin, l’AREQ déplore également que le gouvernement ne s’attaque pas aux paradis fiscaux, alors qu’il s’agirait d’un autre moyen d’accroître ses revenus et d’atteindre le déficit zéro. Pourtant, le Rapport Godbout déposé la semaine dernière proposait des pistes de solution intéressantes, par exemple la création d’un centre de savoir-faire québécois sur les paradis fiscaux et un appui vigoureux aux efforts internationaux de lutte contre l’évasion fiscale, l’évitement fiscal et les planifications fiscales agressives.
Budget du Québec 2015-2016 - L’atteinte du déficit zéro se fait sur le dos des élèves et des profs (FAE)
QUÉBEC, le 26 mars 2015 - La Fédération autonome de l’enseignement (FAE) réagit avec consternation au budget présenté aujourd’hui par le ministre Carlos Leitao. Non seulement il demande au réseau des écoles publiques d’assumer la hausse des coûts de système, pouvant aller jusqu’à 350 millions $ pour la prochaine année, mais il n’accorde aucune somme supplémentaire pour offrir des services de soutien et des ressources professionnelles pour les élèves, notamment ceux qui éprouvent des difficultés, ainsi qu’aux enseignantes et enseignants. Par ailleurs, le gouvernement continue de financer, à même les fonds publics, les écoles privées et il maintient le gel salarial du personnel enseignant.
« La vision du gouvernement de Philippe Couillard en matière d’éducation est limpide : rien de plus pour les écoles publiques. Rien de plus pour les élèves. Rien de plus pour les enseignantes et enseignants. L’atteinte du déficit zéro se fait sur leur dos ! », s’est exclamé Sylvain Mallette, président de la FAE, qui représente 32 000 enseignantes et enseignants du préscolaire, du primaire, du secondaire, de la formation professionnelle, de l’éducation des adultes et de l’enseignement en milieu pénitentiaire, soit le tiers du personnel enseignant au Québec.
Les crédits budgétaires déposés cet après-midi fixent à 9,26 milliards $ les sommes accordées au réseau des écoles publiques préscolaires, primaires et secondaires pour l’année 2015-2016, ce qui représente une hausse de 15,2 millions $ par rapport au dernier budget. Le gouvernement Couillard concède donc une maigre augmentation de 0,2 % au réseau des écoles publiques, qui s’explique par l’augmentation des sommes allouées au service de la dette des commissions scolaires et à celles destinées aux commissions scolaires à statut particulier. « En aucune façon, cette maigre hausse ne se traduit par l’ajout de services aux élèves, qui souffrent déjà d’un cruel manque de ressources », a souligné M. Mallette.
Par ailleurs, ce montant de 0,2 % ne couvre pas la hausse liée aux coûts de système. Dans les faits, le gouvernement Couillard impose de nouvelles compressions qui pourraient atteindre pour la seule année 2015-2016 près de 350 millions $. Ces compressions s’ajoutent à celles déjà imposées au cours des dernières années, qui s’élèvent à 800 millions $ et qui totaliseront donc plus d’un milliard de dollars en 10 ans.
« Alors que le gouvernement impose de nouvelles compressions aux écoles publiques, il maintient le financement public des écoles privées dont les subventions ne sont amputées que de deux millions $ pour l’année 2015-2016. Clairement, le gouvernement a fait le choix de défendre les écoles privées et d’abandonner les écoles publiques à leur sort », s’indigne M. Mallette.
De plus, le budget déposé par le gouvernement Couillard maintient le cadre budgétaire présenté en décembre dernier en matière de salaire, de retraite et de droits parentaux. Ce cadre prévoit, entre autres, un gel salarial pour les deux premières années et une augmentation annuelle de 1 % pour les trois années suivantes. Le gouvernement a aussi indiqué sa volonté de modifier certaines dispositions du régime de retraite de manière à obliger les enseignantes et enseignants à travailler plus longtemps et à recevoir une rente moins élevée au moment de leur retraite. « Par ce budget, le gouvernement Couillard réitère tout le mépris qu’il nourrit à l’endroit des enseignantes et enseignants en leur répétant qu’ils ne valent même pas l’inflation. De plus, le discours budgétaire laisse croire que le régime de retraite auquel contribue le personnel enseignant est en difficulté, alors que celui-ci se porte très bien et que les mesures ont déjà été prises pour en assurer la pérennité et la viabilité », a ajouté M. Mallette.
Enfin, lors de la conférence de presse qui a précédé la présentation du budget, le ministre Leitao n’a fait référence qu’une seule fois à l’éducation et c’était pour rappeler l’abolition des directions régionales du ministère de l’Éducation. Son collègue Martin Coiteux, le président du Conseil du Trésor, n’a pas fait référence à l’éducation. Dans le discours écrit remis lors du huis clos, qui compte 35 pages, une demi-page seulement traite de l’éducation. Quant à lui, le ministre de l’Éducation, François Blais, brillait par son absence.
« La FAE estime que cela traduit parfaitement la vision du gouvernement qui accorde peu d’importance à l’école publique. Nous n’avons jamais accepté et nous n’accepterons jamais que le gouvernement attaque ainsi l’école publique et celles et ceux qui y travaillent. Nous continuerons de la défendre. Nous avons droit à des conditions de travail qui témoignent de l’importance de notre engagement envers la société québécoise. Ce budget va contribuer à la grogne qui s’exprime déjà dans nos milieux. Nous invitons la population à dénoncer ce budget et à se faire entendre, notamment auprès de leurs députés », a conclu M. Mallette.
La FAE regroupe huit syndicats qui représentent quelque 32 000 enseignantes et enseignants (le tiers du personnel enseignant au Québec) du préscolaire, du primaire, du secondaire, du milieu carcéral, de la formation professionnelle et de l’éducation des adultes et le personnel scolaire des écoles Peter Hall et du Centre académique Fournier, ainsi que les membres de l’Association de personnes retraitées de la FAE (APRFAE).
Budget du Québec 2015-2016 - Absence totale de rigueur et de responsabilité en matière de lutte à la pauvreté (Collectif pour un Québec sans pauvreté)
QUÉBEC, le 26 mars 2015 -Le Collectif pour un Québec sans pauvreté constate avec colère que sont comptabilisées, au budget de dépenses 2015-2016, les six mesures de la proposition de modification au règlement d’aide sociale. Ce constat est d’autant plus troublant que le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Sam Hamad, déclarait ces derniers jours ne pas avoir arrêté son choix.
Le Collectif pour un Québec sans pauvreté considère que le gouvernement du Québec manque de rigueur quant à la réalisation des droits des personnes en situation de pauvreté de même qu’il néglige ses responsabilités d’intervention dans la réduction des inégalités socio-économiques. « Au Québec, on crée de la richesse et on la donne aux plus riches, c’est indécent. C’est d’autant plus scandaleux que pour arriver à le faire, il faut couper dans l’aide sociale ! Il y a des gens qui manquent cruellement du nécessaire et le seul message qu’on leur envoie dans ce budget, c’est un message empreint de préjugés et de mépris des droits », critique sévèrement Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté.
Par ailleurs, le Collectif estime que l’absence d’action visant un rehaussement des revenus des personnes assistées sociales et des travailleurs pauvres est absolument inacceptable. « On peut se réjouir de l’abolition graduelle de la taxe santé et de l’instauration du bouclier fiscal qui viennent alléger le fardeau fiscal d’une classe moyenne surendettée, mais ces mesures ne donnent absolument rien aux 842 000 personnes qui ne couvrent pas leurs besoins de base. Le gouvernement doit agir pour que soit atteint l’équilibre budgétaire des ménages », poursuit Serge Petitclerc.
Le Collectif souhaite que prenne de l’ampleur ce printemps de mobilisations déjà bien amorcé. Il travaillera à ce qu’au cours de cette saison de lutte, s’affirme la solidarité envers les personnes en situation de pauvreté : une solidarité exigeante qui mènera à des actions concrètes visant l’amélioration des conditions de vie des personnes les plus pauvres.
Budget 2015 : Sous les promesses de baisses d’impôt, un budget d’austérité (IRIS)
QUÉBEC, le 26 mars 2015 - Malgré ses promesses de réduction d’impôt pour les années à venir, le Budget 2015 annonce une année d’austérité. Le budget reste très discret sur les compressions qui seront imposées cette année, alors que les nouveaux investissements sont minimes. Les coupes sont particulièrement douloureuses dans les secteurs de la santé, de l’éducation et du logement.
« Ce budget ne fait, pour cette année et l’an prochain, aucune annonce réelle. Le gouvernement insiste beaucoup sur des montants minuscules : 120 M$ cette année, 360 M$ l’an prochain. Pourtant cette année, le Québec subira les compressions importantes de 5,5 G$ annoncées l’an dernier auxquelles s’ajoutent maintenant 729 M$ de nouvelles coupes. Ces informations sont à peu près invisibles dans les documents budgétaires », observe Simon Tremblay-Pepin, chercheur à l’IRIS.
Les compressions touchent durement les services publics en santé et en éducation. « En santé, l’augmentation des dépenses est limitée à 1,4% alors qu’elle n’a jamais été inférieure à 3% dans les dernières années. En éducation, la hausse est d’à peine 0,2%. Par conséquent, les travailleuses et les travailleurs font pour l’essentiel les frais du retour à l’équilibre budgétaire. Des coupes importantes affectent des services tels que la santé publique, qui voit carrément son budget reculer », constate Guillaume Hébert, chercheur à l’IRIS.
« Le ministre Leitão annonce une aide de 249M$ dans l’amélioration du logement pour les plus démuni.e.s. Dans les faits, il ne faut pas se réjouir, car si l’an dernier la construction de 3000 logements sociaux avait été annoncée, cette année le programme est coupé de moitié, et seulement 1500 logements seront construits. De plus, l’investissement de 123M$ au programme Supplément loyer ne fera que financer les propriétaires sans augmenter l’accès au logement abordable », affirme Francis Fortier, chercheur à l’IRIS.
Enfin, s’il faut saluer l’abolition graduelle de la contribution santé, d’autres mesures fiscales pénaliseront les personnes âgées. Le gouvernement a choisi d’augmenter le crédit d’impôt des travailleuses et travailleurs âgé.e.s. Cependant, pour financer cette mesure, il fait croître l’âge d’admissibilité au crédit d’impôt en raison de l’âge. « Son incitation devient ainsi une pénalité aux personnes qui auront 65 ans et moins en 2016 puisqu’elles perdront l’accès à un crédit d’impôt. Rappelons qu’au Québec, il n’y a que 19% des personnes de 65 à 69 ans ont un travail. C’est seulement ces derniers qui bénéficieront de cette mesure alors que tous les autres seront pénalisés », remarque Simon Tremblay-Pepin, chercheur à l’IRIS.