Édition du 29 octobre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Réaction à l'article sur la mort de Marjorie

J’aimerais réagir à l’article de M. Beaudet concernant le suicide de Marjorie.
Sans doutes que ce suicide, comme c’est souvent le cas, trouve des racines psychologiques et sociales qui font en sorte que le facteur intimidation n’explique pas tout. Mais c’est une grande erreur de minimiser ce facteur dans le cas du suicide de cette jeune adolescente.

La mort de Marjorie, dans une petite localité rurale a débordé le cadre étroit de l’école et a provoqué des réactions partout au Québec et dans la communauté des réseaux sociaux où les adolescents et adolescentes forment en soi une communauté. Ce débordement ne vient pas du seul fait que cette jeune fille s’est suicidée. Il tient au fait que l’intimidation scolaire pour différents motifs et prétextes est devenu un fait et un phénomène répandu dans les écoles.

On a rapidement pointé du doigt des coupables de l’école où étudiait cette adolescente. Comment s’en surprendre puisque la justice ordinaire et institutionnalisée est impuissante. Dans de telle circonstance, rien de surprenant que la communauté des jeunes cherche par elle-même une façon de faire justice et de trouver des justifications... sinon de trouver des coupables.

Admettons le fait que cette jeune fille a vécu un enfer qui a été attisé par des attitudes et des paroles méchantes venant des autres adolescentes et adolescents du milieu concret où elle étudiait et du village où elle habitait. La mort de Marjorie a provoqué un reflexe qui peut être salutaire : se voir dans un miroir et reconnaitre sa part de responsabilité. Tous et toutes ont une part de responsabiité et certains et certaines plus que d’autres. Certaines et certains ont été cruels... et les autres sont restés muets et ne sont pas intervenus. Et si les adultes et éducateurs furent témoins du drame qui se jouait, il est évident qu’ils n’ont pas su ou voulu intervenir.

Nous n’avons pas à régler les problèmes des autres localités, mais nous pouvons agir sur notre propre communauté et vis-à-vis de nos enfants. Comme adultes qu’est-ce que nous avons à dire à nos enfants et petits-enfants qui sont à l’école ? Moi, je leur dis qu’ils et elles n’ont pas, sous aucun prétextes à accepter l’intimidation ni pour eux-mêmes ni pour les autres. Je leur dis également que la solidarité est une qualité qui grandit alors que l’attitude de compétition et de domination sont des marques de faiblesse et de lâcheté qu’il ne faut d’aucune façon applaudir chez ceux et celles qui essaient de s’y complaire.Enfin, je leur dis qu’ils et elles sont tout à fait dans leur droit d’exiger l’intervention des parents et des éducateurs pour neutraliser l’action néfaste de quiconque essaie de se placer en position de domination parmi la communauté des pairs.

Jean-Jacques Roy

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