« Le 18 février dernier, nous avons marché pour manifester contre le racisme, l’intolérance et la haine, [affirmait Abdellah Jaafria, directeur du Carrefour d’action interculturelle], cette fois-ci nous adoptons un autre angle en nous rassemblant autour de la création d’une murale collective et d’un micro ouvert. Cet espace qui se veut inclusif incarne d’une certaine manière le type de vivre-ensemble que l’on veut voir s’étendre à l’ensemble de la société. » Caroline Déry, du Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches, a affirmé qu’il y a un important travail d’éducation populaire à faire pour que chacun et chacune soient plus à même de débusquer au quotidien ses propres propos ou gestes racistes, qui ne reposent pas forcément sur de mauvaises intentions. En ce sens, les feuillets distribués lors du rassemblement visaient à sensibiliser la population à des moyens concrets pour lutter contre le racisme. « C’est génial si de plus en plus de gens se sentent investi-e-s par un devoir d’intervenir lorsqu’ils/elles sont témoins de propos ou de gestes racistes[, poursuivait la porte-parole], mais il ne faut pas perdre de vue qu’au-delà de la responsabilisation citoyenne, c’est la mise en place de politiques gouvernementales pour lutter contre le racisme systémique qui ultimement aura des impacts considérables. »

L’annonce faite par le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI) de la création d’un comité chargé de déterminer la forme que prendra la consultation publique de 2017 sur le racisme et la discrimination systémique a été bien accueillie par les organisatrices et les organisateurs de l’action. « C’est un premier pas, [avançait Abdellah Jaafria]. Toutefois, pour dresser un portrait du racisme systémique au Québec et pour identifier des solutions à mettre en place, ça prend une réelle commission d’enquête à l’image de la commission Bouchard Taylor. Sauf qu’il faut cette fois-ci s’intéresser à la réalité des personnes racisées au lieu de partir des perceptions de la population. Il faut adresser les problèmes d’accès au soin de santé, de discrimination à l’emploi, d’incarcération massive, de sous-représentation dans les instances publiques, de profilage racial, etc.  » En ce sens, les organisateurs et organisatrices rejoignent les positions de la Coalition pour l’Égalité et contre le racisme systémique.

La semaine d’actions contre le racisme se poursuit à Québec jusqu’au 12 avril. On peut consulter la programmation sur l’évènement Facebook du même nom. La semaine d’actions contre le racisme est organisée par : Le Carrefour d’action interculturelle (CAI), la table de concertation du Mois de l’histoire des Noirs, le RÉPAC 03-12, Alternative socialiste, et le Carrefour d’animation et de participation pour un monde ouvert.

Programmation

• 28 mars 21h : Open Jam contre le racisme : District 3 sur St-Joseph (Table de concertation du Mois Histoire des Noirs de Québec)

• 4 avril 19h à 20h30 : conférence : racisme et islamophobie : deux violences, une même cause » par Alfredo Ramirez - Patro Roc-Amadour (Carrefour d’Action interculturelle)

• 4 avril à 12h30 : Temps de paix (partage interconvictionnel sur l’accueil de l’autre) - Patro Roc-Amadour (Carrefour d’Action interculturelle)

• 4 avril à 10h : Animation sur la Diversité pour les enfants du primaire - École Vision, Rive-Sud de Lévis, 1165 Boul. Guillaume Couture (Table de concertation de l’histoire des Noirs de Québec)

• 12 avril de 19h à 21h : Séance publique d’information et d’échanges sur le racisme systémique au Québec au salon niché du Cercle, avec Will Prosper, porte-parole de la campagne pour la tenue d’une commission d’enquête sur le racisme systémique au Québec et Émilie Nicolas, présidente de l’organisme Québec Inclusif (collaboration de la Table de concertation du Mois de l’histoire des Noirs de Québec et Le Cercle)